Philippe Ramdini s’affranchit du Parti Socialiste de Guadeloupe
Des extraits du courrier adressé à Hilaire Brudey, Premier Secrétaire de la Federation Socialiste de Guadeloupe
Je suis adhérent Socialiste depuis 2004. J’ai toujours suivi avec loyauté la ligne édictée par la Fédération… Tout au long de mon parcours politique…, je n’ai jamais renié mon engagement et j’ai constamment affirmé mon appartenance à ce Parti. Les valeurs de justice sociale, de fraternité envers les plus démunis, et d’égalité dans la juste répartition des richesses ont toujours guidé mon action au bénéfice des guadeloupéens.
Pourtant, depuis plusieurs mois, j’ai engagé une réflexion, aujourd’hui murie, qui me conduit à faire un choix, certes difficile, mais nécessaire au regard d’un contexte spécifique et des enjeux déterminants à venir. Les valeurs que nous partageons, je continuerai à les défendre et à les transmettre… Néanmoins, je ne veux plus être un homme de Parti, avec les contraintes, le sentiment d’enfermement, ces concessions épuisantes qui conduisent trop souvent à l’immobilisme et à la déception.
Car je me dois d’être foncièrement honnête, en affirmant que la loyauté qui était mienne n’a hélas pas toujours trouvé son entière contrepartie. A mon grand regret, les jeux ambigus de certains leaders socialistes, ont troublé la donne électorale, lors des diverses échéances municipales à Capesterre Belle-Eau. Pourtant, malgré ces « errements regrettables», mon engagement a été total lors des élections régionales de décembre 2015, où j’ai largement soutenu la liste « La Guadeloupe Toujours Mieux ».
Pour toutes ces raisons, je fais part officiellement de ma décision de me mettre en congé du Parti Socialiste.
J’ai donc fait ce choix qui m’octroie une liberté nouvelle, celle de refuser,.. toutes ces petites combinaisons qui ne donnent pas une image honorable de la classe politique. Une attitude que j’avais déjà adoptée en 2014, lors du vote pour la présidence de la Communauté d’Agglomération du Sud-Basse-Terre. Alors que nous avions deux potentiels candidats clairement identifiés à Gauche, il m’avait été sommé de voter pour un élu, dont toute la carrière politique a toujours été marquée à Droite. En mon âme et conscience, j’ai alors préféré choisir l’honneur d’un vote blanc plutôt que le déshonneur d’un vote qui trahissait toutes les convictions pour lesquelles je me suis toujours battu. Je ne le regrette pas.
Tandis que s’annonce une présidentielle, suivie d’élections législatives en juin 2017, je considère que le contexte actuel au sein de la Fédération Socialiste, ne garantit pas une préparation de ces échéances dans des conditions normales de démocratie interne et de transparence. Je regrette qu’à l’instar de ce qui s’est déjà passé lors de précédentes élections, un homme a coopté l’investiture, empêchant toute alternance. Il m’apparait qu’un débat ouvert et qu’un travail programmatique en profondeur, étaient de nature à rassurer les guadeloupéens sur notre capacité à rassembler pour nous conduire à la victoire. Ce n’est pas la voie qui a été choisie et je n’ai plus envie de m’épuiser dans des querelles internes…
… Contre toute évidence, une chape de plomb est tombée sur le Parti, et certains cultivent ce besoin obsédant de conserver le pouvoir, de rester au centre du jeu et de se complaire dans l’obstruction permanente. Pour ma part, Je refuse l’esprit partisan qui divise au lieu de rassembler. Je ne m’inscris pas contre la nouvelle majorité régionale, mais pour la collaboration entre hommes de bonne volonté…
J’ai parfaitement conscience de ce que ce choix implique. Les appareils sont puissants et sans eux, les combats sont plus difficiles à mener. Mais j’ai foi en la force de mon engagement et en la clairvoyance des hommes et femmes de mon pays.
J’ai toujours une idée noble de l’action politique et souhaite la conserver. Je désire maintenant me consacrer à ce qui me paraît être l’essentiel : ouvrir les fenêtres, laisser entrer les idées, faire vivre la réflexion, permettre à cette nouvelle génération qui aspire aujourd’hui à vivifier notre société, de enfin se faire entendre.
Je reprends une forme de liberté que je n’avais plus goûtée depuis longtemps.
Hugues Philippe RAMDINI
Conseiller Départemental
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Après avoir depuis 2004, coupé des têtes d’innocents. Ils viendront tous, la main sur le coeur demander grâce, à l’électorat qui cherche un souffle nouveau. On se rend bien compte que le remord poursuit toujours. A la veille des législatives de juin 2017, le pardon permettra-t-il à une population meurtrie, déchirée, démunie, privée journellement de son eau de vie, d’accorder la purification à ses bourreaux ? …Qui vivra verra !