Société

Comment améliorer la qualité de l’eau du robinet à La Réunion ?

La Réunion souffre d’un retard structurel important en matière d’usines de potabilisation de l’eau destinée à la consommation humaine : plus de la moitié des abonnés sont alimentés par des eaux dont la qualité n’est pas maîtrisée en permanence. Dans le cadre du Plan d’actions Eau Potable, l’ARS Océan Indien (ARS OI) et la préfecture de La Réunion organisaient, le 17 octobre 2016, un colloque pour fédérer les acteurs institutionnels autour des enjeux de santé publique liés à la qualité de l’eau du robinet.

A La Réunion, 52 % des abonnés boivent une eau du robinet insuffisamment potabilisée; une situation due à un retard structurel dans la construction d’usines de potabilisation. Il en résulte des non-conformités temporaires mais aussi chroniques, tout particulièrement lors des pluies, qui constituent un facteur de risque sanitaire pour les consommateurs réunionnais. Or, la réglementation impose de distribuer aux usagers une eau conforme en permanence, faisant courir un risque administratif et juridique aux collectivités qui ne respectent pas ces exigences. En outre, un risque de contentieux communautaire européen existe pour les réseaux de plus de 5 000 habitants non conformes. Aussi, un Plan d’actions Eau Potable a été mis en place par l’ARS OI et la préfecture pour accompagner les communes sur les plans administratif, technique et financier. Les collectivités peuvent prétendre à plusieurs types d’aides permettant de subventionner environ 100 millions d’euros de travaux, pour la réalisation d’usines de potabilisation. A ce jour, la dynamique est déjà engagée, comme en témoignent les dossiers de demande de financement d’ores et déjà déposés par 5 communes.

Des crédits exceptionnels sont octroyés aux collectivités pour créer des usines de potabilisation dans les trois prochaines années. L’objectif du colloque est d’inciter les collectivités à profiter de cette fenêtre de tir financière pour réaliser les investissements nécessaires à la mise en conformité de leurs installations d’eau.

Le colloque a fait intervenir des experts de l’eau réunionnais, mais aussi métropolitains sur les thèmes suivants : les enjeux sanitaires de l’eau de consommation humaine ; les enjeux réglementaires et juridiques ; les outils et méthodes en réponse aux enjeux identifiés ; les leviers financiers ; la dimension sociale de l’eau.

Experts, délégataires, représentants d’institutions, ont ainsi pu échanger sur la nécessité et les moyens d’investir dans des usines de clarification de l’eau pour garantir en permanence une eau de qualité au robinet et ainsi, assurer la sécurité sanitaire des populations, notamment vis-à-vis du risque de gastro-entérite.  Un point d’étape a été réalisé sur la règlementation, les risques encourus par les collectivités au niveau national et européen ainsi que les différentes aides à leur disposition. Une réflexion a également été menée sur la tarification sociale de l’eau avec, en toile de fond, la perspective du transfert de compétences eau et assainissement aux intercommunalités à l’horizon 2020 (loi NOTRe).
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