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Louis BERTOME : Si on ne fait rien, dans 20 ans, l’agriculture aura disparu de la Martinique

97L : Est ce important d’être au salon de l’agriculture ?
C’est très important d’être là. Le SIA c’est la vitrine de l’ensemble de l’agriculture française et l’outre-mer se doit d’y être.

97L : Pourquoi la Martinique n’y est-elle pas présente alors ?
La Martinique n’est pas présente parce que le mode de présence que nous avons et qui repose essentiellement sur la chambre de l’Agriculture n’est plus viable aujourd’hui. Alors que les autres régions d’Outremer ont une grande partie prise en charge par leur collectivité, pour la Martinique, le salon repose encore beaucoup trop sur la chambre d’Agriculture. L’Espace Martinique a pourtant remporté plusieurs prix du Public des Espace Outre-Mer grâce à l’accueil, la qualité des produits et aux animations, ce qui prouve notre savoir-faire.

ll était important que nous marquions un petit break, rencontrer la Collectivité et les autres partenaires de la profession pour revenir ici avec un salon qui s’appuie sur un comité de promotion comme nous avons proposé et non uniquement sur la chambre d’agriculture.

97L : On sait l’agriculture en crise. Peut-on lier vos problématiques à celles des agriculteurs de l’hexagone ?
Nous avons bien sûr des problématiques communes liées au foncier, à la protection de nos cultures. Mais nous sommes en milieu tropical et elles ne sont pas exactement les mêmes que dans leurs régions.

La banane, la canne, ils ne connaissent pas ça sur le continent. Quand on fait de l’igname et d’autres cultures ce n’est pas exactement la même chose…
Nous avons une nature qui vit toute l’année alors que dans l’hexagone, il y a l’hiver qui arrive assainir les sols alors que chez nous non. Nous sommes éloignés, nous sommes sur des petits marchés, des petits territoires, tout cela doit être pris en compte : ce que nous appelons les spécificités de l’outre-mer.
Chaque outremer est différent. Entre la Martinique et la Guadeloupe  il y a déjà des différences. Quand on va à la Guyane, la Réunion, Mayotte c’est encore autre chose, et je ne parle même pas des autres collectivités comme St Pierre et Miquelon, la Polynésie… C’est beaucoup de différences même si nous sommes tous sous le vocable Outremers.

97L : Comment voyez l’agriculture martiniquaise dans 20 ans ?
Une échéance qui paraît lointaine mais justement il faut déjà se projeter sur ces périodes.
Si on ne fait rien maintenant, l’agriculture aura disparu de la Martinique. Il restera quelques petites productions par ci par là mais l’agriculture que nous connaissons aura disparu. C’est maintenant qu’il faut tenir compte de tout cela pour relancer l’agriculture, faire en sorte que les exploitations cessent de disparaître, que les agriculteurs qui sont là, qui développent des petites productions puissent être pris en compte. Et puis bien sur, continuer à renforcer les filières de production traditionnelles comme la canne, la banane, l’élevage… Il faut absolument que nous réussissions à maintenir le tissu agricole : c’est une nécessité économique, sociale et aussi culturelle.

Propos recueillis par Harry Jeanne

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