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L’hommage à Maryse Conde dans la presse internationale

Maryse Condé s’est éteinte dans la nuit du 1er au 2 avril à l’hôpital d’Apt. Un hommage national lui sera rendu le 15 avril prochain à la Bibliothèque nationale de France après celui rendu sur son ile natale au Memorial Acte. La presse internationale n’a pas manqué de saluer sa mémoire.

 
« Il y a un livre pour chacun dans la bibliographie de Maryse Condé, ou même seulement un poème, une phrase, un mot qui vient résonner profondément et bouleverse » témoigne Hemley Boum dans Jeune Afrique, célébrant l’héritage de la romancière.

Asharq al-Awsat, quotidien panarabe imprimé sur 4 continents célèbre la femme de lettres. « Elle s’est inspirée autant de l’histoire orale que de l’histoire écrite, naviguant entre les mondes perdus et mourants que représentait la tradition orale et le nouveau monde des médias de masse et ce qu’elle appelle le style de vie totalement moderne ».

Le New York Times titre sur la Grande Dame de la litterature francophone, « exploratrice de l’histoire et la culture de l’Afrique, des Caraïbes et de l’Europe ».

Le Washington Post la voit comme la « Chroniqueuse de la diaspora noire, avec des romans riches en détails, tirés en partie de ses années passées en Afrique de l’Ouest, en Europe, aux États-Unis et surtout dans les Caraïbes. Une grande partie de son travail a donné la parole aux habitants et à l’histoire de la Guadeloupe, un département français d’outre-mer qu’elle a décrit comme « une petite île sans son mot à dire sur les questions internationales » – le genre de lieu qui n’est « mentionné que lors des ouragans et tremblements de terre».

Le Guardian lui décerne le titre de « géant des Antilles, écrivant sans fards – ​​en tant que romancière et essayiste – sur le colonialisme, la sexualité, la diaspora noire, et faisant découvrir aux lecteurs du monde entier une richesse d’histoires africaines et caribéennes ».

Le Jamaica Observer rend hommage à une voisine, « conteuse audacieuse qui a exploré l’identité noire », n’oubliant pas qu’elle « a été l’un des premiers à dénoncer la corruption des États africains nouvellement indépendants ».

Aftonbladet, quotidien le plus lu de Scandinavie analyse son oeuvre. « La complexité de l’identité et l’amer héritage du colonialisme imprègnent tout le monde littéraire de Maryse Condé. L’un des écrivains les plus éminents des Caraïbes, qui refusait toutes les simples épithètes »

WMagazine, mensuel de mode américain s’extasie sur sa vie « un roman absolu comme le montrent ses mémoires… Elle raconte d’abord son enfance, puis son adolescence et sa jeunesse, enfin son âge adulte. Un voyage vers la découverte de l’identité, la négritude, les sentiments, la maternité non désirée et la force de l’écriture ».

En Espagne, El Pais la place « dans la lignée des êtres inclassables… Elle aura été toute sa vie en faveur de l’indépendance de son île. Sans pour autant renier ses liens avec la France. “Elle écrivait en français et appartenait officiellement à la francophonie, comme ses aînés, Aimé Césaire et Léopold Sédar Senghor, mais elle disait souvent qu’en réalité elle n’écrivait ni en français ni en créole, mais en Maryse Condé ».

NDR, le sevice public audiovisuel basé à Hambourg rappelle a ses auditeurs que l’auteure était « également connue en Allemagne depuis 1984 avec Segou oú elle décrit les conflits entre différentes cultures, langues et rituels d’une manière à la fois cruelle et sensuelle ».

Au Bresil, où Condé a récemment commencé à être publiée, O Globo donne la parole à sa traductrice Natalia Borges Poleso : « Maryse est dure, poignante, il n’y a pas de rédemption pour ses personnages et cela choque, nous traverse et nous met face aux horreurs de la colonisation, du machisme et autres violences ».

Le mot de la fin sera pour l’italien, la Repubblica : « J’ai compris que je n’étais ni française ni européenne. Que j’appartenais à un autre monde et qu’il fallait que j’apprenne à déchirer les mensonges et à découvrir la vérité sur la société et sur moi-même ». Comment mieux décrire les aspirations de cette petite Marise Liliane Appoline Boucolon de Pointe-à-Pitre ?

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Joël DIN

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