les « chanté nwel » : une bigoterie ?
La remise des prix du concours « La Ronde des Chanté Nwèl » en janvier, laissait augurer d’une meilleure prise en compte de nos traditions de Noel. Il reste du chemin à parcourir à la lecture de ce courrier de Jean Michel Martial à Mounir Satouri, Président Groupe Europe Ecologie les Verts au Conseil Régional d’Île de France.
Monsieur le Président,
Le 23 septembre dernier, le Vice-président de la Région île de France, Monsieur Patrick Karam a violemment été interpellé par une élue « Europe Écologie Les Verts », lors de la séance plénière qui se tenait au Conseil Régional d’île de France. Il était donné réponse à la proposition de Monsieur Karam de voir la Région Ile de France financer le «Chanté Nwel 2017», une manifestation culturelle chère aux ultra-marins.
La véhémence du propos et le côté personnel de la suite de l’intervention vous a conduit à repousser la suite de cet échange en fin de séance.
L’élue, Madame Monville de Cecco qualifiait de « bigoterie » cette pratique qui réunit chaque année des centaines d’associations et des milliers d’ultra-marins. Le CREFOM, Conseil Représentatif des Français d’Outre Mer, se porte en faux contre un tel qualificatif, qu’il juge outrageant. Il condamne ces propos et affirme solennellement la réalité culturelle de cette manifestation.
Il faut savoir décoder le haut degré d’impertinence culturelle, donc essentielle, que revêtent les Chanté Nwel. Sachez, Madame la Présidente, que les Antillais, puisque c’est aux Antilles françaises qu’existe ce «rite », sont extrêmement attachés à ce rendez-vous convivial et festif qui n’est certainement pas celui des bigots.
Pour rappel, le premier Chanté Nwel célébré officiellement en France l’a été en 2007, à l’initiative du Ministère de la Culture et de la Délégation interministérielle pour l’égalité des chances des français d’Outre-mer.
Mais dans son intervention à charge, Madame Monville de Cecco allait plus loin, elle prenait directement à partie Monsieur Patrick Karam, le renvoyant à ses ancêtres qu’elle supposait être du côté des nantis, détenteurs de la quasi totalité des terres et des biens aux Antilles depuis le 17° siècle. Peut-être ignorait-elle que ni le Vice-président de la Région île de France, ni ses ascendants n’appartiennent à la catégorie de personnes visées dans ses propos. De fait, l’accusant d’appartenir à une classe sociale qui n’est pas la sienne, elle le renvoyait à ses origines. Ceci est la définition du racisme.
Chose non moins grave elle s’en prenait aux descendants des propriétaires terriens du 17ème siècle et les stigmatisait collectivement. Madame la présidente, ceci est une démarche contre laquelle le CREFOM se dressera toujours car nous voulons une société réconciliée et apaisée.
Le débat politique n’exclut en rien le poids des mots ni la responsabilité de ceux qui les emploient ; à travers eux nous voyons en cette occasion se dessiner la pente nauséabonde que rejette d’une manière péremptoire notre devise, « Liberté, Égalité, Fraternité », gravée sur les frontons de chaque école de la République.
Monsieur le Président, le bureau du CREFOM réuni autour de son Président, vous demande de vous désolidariser de ce type d’intervention inacceptable, en appelle à la vigilance et vous laisse juge d’une suite qui appellera Madame Monville de Cecco à plus de circonspection et de maîtrise.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’assurance de ma considération la plus distinguée.
Jean-Michel Martial
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