Société

Incendie au CHU : Douvan malè pa ni kenbwa (UGTG)

Déclaration de l’UGTG

Population  de  Guadeloupe,  Travailleurs  de  la  Santé,  Travailleurs du CHU,

Wi,  «à  quelque  chose,  malheur  est  bon».  Car,  s’il  est  une  leçon,  un enseignement,  qu’il  nous  appartient  tous  de  retenir  de  cette  catastrophe  en cours et à venir c’est bien  celui de l’impérieuse  nécessité de prendre en mains nos affaires.

Sa  vlé  di,  cesser  de  s’agenouiller  devant  les  injonctions  et  orientations dite stratégiques dictées par les autorités nationales de la santé, cesser de s’en approprier et s’échiner pour les justifier et les mettre en œuvre, au mépris de tous bon sens, de toute valeur humaine, de toute  considération de l’état de notre  environnement  sanitaire  et  sociale,  du  niveau  de  nos  performances médicales,  de  l’obsolescence  de  nos  équipements  biomédicaux,  de  la  vétusté des  structures  d’accueil,  de  la  défaillance  de  l’organisation  de  l’offre  de  soins sur notre territoire archipélagique.

@Dessin d’enfant

Wi,  l’incendie  qui  vient  de  sinistrer  le  CHU,  principal  établissement  de santé  de  Guadeloupe,  s’il  est  accidentel  pour  sa  survenue,  il  était
prévisible, tout comme un séisme majeur  peut nous frapper, tout comme un  ouragan  majeur  comme  IRMA  peut  nous  charoyer  sur  sa  route,  tout comme la Soufrière pé pété.

Comment  donc  s’assurer,  assurer  sa  survie,  ses  organisations,  ses activités pou la malè rivé… yo ka kriyé sa PRÉVENTION.
Mais,  peut-on  attendre  de  ces  autorités  de  santé  la  prise  en  compte  de  ce contexte,  la  connaissance  et  la  maîtrise  de  ces  risques  alors  qu’ils  sont enfermés  dans  leurs  objectifs  et  ratios  nationaux,  alors  qu’ils  ne  connaissent ces réalités qu’au travers des missions, de rapports des plus incohérents.

Wi,  ils  n’ont  jamais  prévu  que  le  CHU  pourrait  devoir  évacuer  ses  600 malades et 4000  agents, en  moins d’une journée,  qu’il fallait continuer les soins, nourrir les malades, pratiquer les examens, entretenir, et désinfecter les locaux  d’accueil,  affecter  des  agents  déboussolés,  récupérer  les immunodépressifs, stabiliser les personnes âgées, continuer les consultations, l’accueil  des  urgences,  les  interventions  programmées,  les  accouchements  et ce pendant plusieurs semaines et,  parallèlement,  remettre  en  état le CHU, son  plateau  technique,  ses  agents  et  reconquérir  la  confiance  de  la population.

Wi,  ce  n’est  pas  seulement  le  CHU  qui  est  sinistré,  c’est  bien  la  santé  en Guadeloupe.

Wi,  aujourd’hui  sans  catastrophisme,  «san  gyèl  a  kabrit»  nous  paierons  en perte humaine, les décisions de l’État :
  La fermeture de l’Hôpital de Marie-Galante,
  Le  projet  de  fermeture  des  Maternités  de  la  Polyclinique  et  du  Centre Hospitalier de Basse-Terre,
  La fermeture des lits de Médecine du Centre Hospitalier de Beauperthuy et du Centre Hospitalier Maurice Selbonne,
  La réduction de 400 lits au CHU pour se conformer à leur projet médical et au programme capacitaire du nouveau CHU,
  L’imposition de l’activité ambulatoire,
  Le  retard  à  financer  les  investissements  de  mise  aux  normes  et  de sécurité  de  tous  les  hôpitaux  et  pour  le  CHU,  les  11 millions d’euros pour :

WI, YO MONTÉ KONPLO POU YO TCHOUYÉ NOU

Et,  toutes  les  mesures  dites  urgentes  que  leur  Ministre,  ARS  et  autres décideurs politiques viendront nous annoncer dans les prochains jours ne les dédouaneront pas pour autant de leurs responsabilités, de leur forfaiture.

Wi,  si  nou  ankayé,  si  nou  sinistré,  si  nou  pèkli…  Sé  davwa,  nous  nous limitons  trop  souvent  à  dénoncer,  de  façon  responsable,  sans  exiger,  à  nous habituer  à  la  médiocrité,  à  faire  avec,  à  faire  comme  on  peut,  à  faire  avec  du
provisoire, du définitif etc…

Sèlman,  jodilà,  nous las atann dèmen  ké méyè !!  Nous savons nous élever en  qualité  de  soignants,  d’hospitaliers,  et  dire  toutes  les  vérités  que  nous vivons pour préserver un minimum d’humanité dans notre quotidien.
Jodilà,  nous  devons  être  fiers  de  nous -mêmes,  fiers  de  la  solidarité déployée,  de  la  disponibilité  et  des  compétences  démontrées  dans  ce
moment  de  crise  et  de  catastrophe,  mais,  jamais  nous  ne  devrons dorénavant prendre pour argent comptant leurs discours et engagements
politiques.
Nous connaissons tous les discours, mea-culpa et promesses qui nous serons servis dans les prochains jours…. Sonjé, simplement la gestion de IRMA et de MARIA… l’État gère patati et patata…

Camarades, Travailleurs de la Santé, Population de Guadeloupe,
«Le malheur des uns font le bonheur des autres». Jodilà, sé vré si en «toute solidarité»  cette  catastrophe  booste  les  autorités  et  les  recettes  des
établissements  publics  et  privés  en  difficultés  financières,  elle  représente également  une  expérimentation  grandeur  nature  de  la  nouvelle
organisation des soins, retenue pour le PRS (Plan Régional de Santé) et le Projet Médical de Territoire :
  ventiler  vers  des  hôpitaux  périphériques  ou   supprimer  400  lits  des services  et  d’activités  de  premiers  recours  (Soins  de  suite,  Médecine polyvalente, Psychiatrie..) et les personnels qui vont avec ;
  capter  et  se  concentrer  sur  le  marché  d’activités  médicales  de  référence et de valence un universitaire et surtout l’activité ambulatoire.

NOU PAKA PWAN DLO MOUSACH POU LÈT
NOU PAKALÉ BÉMAWO !!

Camarades, Travailleurs de la Santé, Population de Guadeloupe,
C’est  bien  maintenant  que  nous  devons  réclamer  le  respect  de  tous  nos droits et exiger
1).  Toutes informations sur les causes du sinistre
2).  La qualité, l’importance et le financement de tous les travaux de mise aux normes et de sécurité
3).  Des  engagements  clairs  et  un  calendrier  pour  la  réouverture  de tous les services
–  Le renouvellement sans délais de tous les équipements hors normes,  et  l’acquisition  des  équipements  nécessaires  à  la qualité des soins ;
–  La  détermination  des  activités,  des  procédures,  de l’organisation  du  travail  de  tous  les  services,  service  de
soins  déplacés  et  services  techniques,  logistiques,  médicotechniques  et  administratifs  par  accord  avec  les organisations syndicales
4).  La tenue de toutes les CAP ;
5).  Le  maintien  des  CDD  en  cours,  la  nomination  des  lauréats  des concours, le maintien des calendriers de concours réservés et de droit commun
6).  La suspension des procédures de transfert à l’EPSM
7).  L’installation  de  l’hôpital  dit  de  campagne  provisoire  sur  le  site du CHU
8).  La  détermination  des  coûts  du  sinistre  et  de  sa  gestion  à  court moyen et long terme
9).  La  programmation  de  l’ouverture  du  CHU  de  Perrin  des  travaux de  construction,  aux  travaux  et  réflexion  sur  les  nouvelles
organisations du travail, les équipements, les effectifs etc…

Rendez-vous lundi 4 décembre à 6 h 00 du matin devant le CHU

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