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«  PUTE , TROUVE-TOI UN HOMME, VA TE FAIRE PRENDRE DERRIÈRE LE MUR ! »

OU COMMENT DES PRÉSIDENTS DÉBITENT DES INSANITÉS.

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Le langage châtié que nous évoquons est celui d’un président de république francophone, en l’occurrence celui de  la République d’Haïti, Michel Martelly.

Le mardi 28 juillet 2015, en campagne électorale à Miragoâne, une ville du pays, il n’a rien trouvé de mieux pour humilier et faire taire une femme que de déverser ce torrent d’injures sexistes.

Sur le site Référence Haïti, on apprend que la jeune femme n’arrêtait pas de danser et de parler. «  Je suis venu te parler, tu dois écouter »  lui a lancé Michel Martelly avant d’ajouter : « Si tu veux avoir des rapports sexuels, tu peux te trouver un homme et escalader ce mur pour le faire » ; et de surenchérir, «  je suis prêt à avoir des relations sexuelles avec toi sur le podium ».

Il a injurié également un jeune homme qui réclamait du courant électrique : «  Si je n’étais pas président, je te casserais la figure »

Le Nouvelliste du 30 juillet 2015 faisait remarquer que le président Michel Martelly n’étonne plus personne quand il cherche à confirmer qu’il ne changera jamais, et qu’il restera ce personnage brut de décoffrage qui a forgé sa popularité sur la transgression permanente. Et pourtant on ne demande  pas à Martelly ( pas même les haïtiens ) de porter Haïti comme Atlas portait sur ses épaules  la voûte du ciel.

Mais comment ne pas condamner  « l’insoutenable légèreté de l’être » pour reprendre la formulation de Milan Kundera ; ne pas le faire traduirait la profonde perversion de nos sociétés dans lesquelles  tout est d’avance pardonné et où tout est donc cyniquement permis.

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Il n’ y a pas en effet de légèreté et de joyeuse futilité dans ces propos indécents et orduriers. Car le plus grave selon les journalistes haïtiens, est qu’il y a désormais collusion entre le harcèlement sexuel envers les femmes érigé en règle dans les administrations publiques haïtiennes et les obscénités déballées sur la place publique par le plus haut personnage de l’Etat.

La sexualité n’est plus tabou. Elle traverse la sphère privée, et les insultes du président, visant le corps féminin sont applaudies par la multitude inconsciente. De deux choses l’une. Soit les haïtiens finiront par dire à Martelly : » Casse-toi, pauvre con », ou alors ses partisans continueront à le trouver sublime.

DES COCHONS SUBLIMES ?

Dans « Belle et Bête », Marcela Iacub écrit,  suite à sa relation « amoureuse »  avec Dominique Strauss-Kahn, l’ex-président du FMI, «  mi-homme, mi-cochon » que c’est le cochon qui est la figure la plus intéressante et que c’est l’homme qui mérite le moins de respect.

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«  Je n’ai jamais cessé de te voir tel que tu étais … un porc » lui lance-t-elle. « Ton animalité était merveilleuse ».

Le 1er février 2012, à Casablanca, DSK a pris la parole à la tribune du Forum de Paris délocalisé dans la capitale marocaine des affaires. Il s’est livré à un véritable festival d’allusions personnelles sous couvert de démonstrations économiques.

Il a évoqué Jean-Pierre Chevènement qui disait à propos de Maastricht que si on mettait le doigt dedans, il fallait aller jusqu’au bout. A un député islamiste venu lui dire tous les regrets du Maroc de le voir hors piste pour l’Elysée, il aurait répliqué : J’ai dû me retirer.

Les femmes de Casablanca étaient-elles outragées de le voir fanfaronner ? Pas le moins du monde, il était l’attraction de la journée, raconte le journal Actuel. Et le même journal cite Nadia Kadiri, professeur de psychiatrie au CHU Averroès de Casablanca : «  Les femelles sont attirées par le danger et la bête »

Je rapporte juste cette citation.

Cela voudrait dire toutefois qu’on peut travailler sa popularité par l’accumulation de scandales ou de frasques sexuelles, qui font une caisse de résonance médiatique. Et en effet, Martelly était moins connu pour la politique que pour ses provocations. Chanteur à sucés, vêtu d’une jupe rose ou d’une couche-culotte sur scène, il cultivait l’aura d’un bandit légal ( titre d’une de ses chansons : BANDI LEGAL ),  macho de surcroît..

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Ses riff de guitare étaient ponctués de  «  Kon langet manman’w », ce qui signifie le clitoris de ta mère. Ses expressions favorites étaient : I dont-care, I don’t give a shit : Je m’en fous, je n’en ai rien à foutre.

Dans les pays où les partis politiques sont faibles, la célébrité musicale peut mener loin.

Nous avions évoqué les turpitudes des chanteurs « stars » guadeloupéens MIKY DINGLA,  YOUNG CHANG Mc, GAMBI G qui resteront en prison pour de nombreuses années suite à des faits criminels. Si ils étaient un jour libérés, les cheveux blanchis et repentis, les verra-t-on briguer  la présidence de la future Assemblée territoriale en Guadeloupe ?

 

 

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Théo LESCRUTATEUR

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