Société

Penser l’humanité guadeloupéenne, une entreprise surhumaine ?

Théo, le lutteur éternel, acclamé, vilipendé, redouté, l’implacable analyste, était-il rongé par l’incertitude, alors que nous nous accrochions à ses chroniques comme à des bouées de sauvetage ?

 

Il nous a avoué : réfléchir à l’humanité guadeloupeenne est une entreprise surhumaine.

Nous avions osé lui lire la phrase sublime de la marquise Du Deffand. » Vous combattez et détruisez toutes les erreurs. Mais que mettez- vous à leur place ? »

Voici le premier chapitre de sa rentrée. Comme tous les écoliers, il a choisi sa plus belle plume.

Il faudrait appliquer à cette humanité particulière la grammaire freudienne, Giraudoux, (il est des vérités qui peuvent tuer un peuple), ou le lexique cornélien  » ce n’est que dans le sang qu’on lave un tel outrage; meurs ou tue », et à l’encontre de ceux qui nous dirigent, le dicton populaire antillais.

Lan mè bel, makak Kapitenn

Entre le déficit cognitif néo-Chalusien, le Jaltonisme qui se trouve tout puissant dans son excroissance de l’odieux secteur de la Providence, dégageant un sentiment de triomphe dans cette nouvelle absurdité urbanistique et concentrationnaire, (qui n’a lu Drieu la Rochelle, « l’extrême civilisation engendre l’extrême barbarie »), le « Losbarisme » qui lui, semble bien être le désir d’un fantôme que de participer au règne des vivants – ce même fantôme prononcera des mots inaudibles sur l’évolution statutaire-, l’exaltation béate du mal prônée par tous ces nihilistes qu’une identification quasi mimétique aux tueurs de Jamaïque, de Los Angeles unit dans une spirale infernale.

Dans cette exaltation narcissique, ils pensent se lancer à la conquête du monde (ils le répètent tous à l’envi), alors qu’ils ne sont pas capables de nettoyer Pointe-à-Pitre, de restaurer le Centre des Arts, d’occuper le parking de Basse-Terre ou de faire fuir un essaim de guêpes du Memorial Act(e), selon leurs dires.

Guillaume Apollinaire disait que la Seine coule, soutenue par les livres.

Quand aurons-nous une Darse et Carénage, soutenues par un Memorial Act(e) ?

Je dois avouer que j’ai acheté devant ce même Memorial, [don’t act], trois barquettes de colombo, lors de la mega-foire du Colombo : végétarien, poulet, moltani… Mais mon enthousiasme culinaire fut freiné quand mon voisin, fraîchement débarqué d’Orly 4, réclama son bokit, sauce péyi…

« Bokit la sé fos en nou ! » me hurla-t-il. « En ja goutey la foire de Paris, en manjey koté cousine en mwen Southampton. A pa isidan sa ké chanjé ».

Les seules ententes internationales possibles sont des ententes gastronomiques, écrivait Léon Daudet. Surtout aux Antilles ?

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Théo LESCRUTATEUR

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