Société

Outremers : D’un extrême à l’autre !

En moins de 15 jours, l’outremer est passé d’un vote favorable à l’Extrême-gauche à un vote en faveur de l’Extrême-droite lors des élections présidentielles. Comment telle gymnastique a-t-elle été possible ?

Quand on connaît le climat social qui règne dans ces territoires, il est facile de comprendre cette volte-face en faveur d’une candidate dont le père a toujours véhiculé des idées racistes jusqu’à être condamné pour ces faits, et dont elle même prêche un discours qui laisse entendre que les étrangers doivent rentrer chez eux, entre autres.

Les originaires des Outremers sont loin d’épouser les thèses du RN et pourtant en lui accordant leurs suffrages à près de 70 % par endroit, cela doit bien vouloir dire quelque chose.

S’agissant des Antilles, tous les ingrédients pour un vote en défaveur du pouvoir en place étaient réunis. En réalité c’est un signal fort qui a été envoyé à Emmanuel Macron par les électeurs des régions ultrapériphériques, qui a juste titre, se sont sentis délaissés durant tout ce quinquennat. Bien entendu, on ne peut pas accuser le président de n’avoir rien fait, mais sur bien des sujets il porte une lourde responsabilité sur des dossiers qui ont été mal gérés et qui ont donné l’impression aux populations de ces territoires de ne pas être entendues.

La mauvaise gestion de la crise Covid et toutes les conséquences que cela a entraîné est certainement la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Le confinement, la suspension des soignants, l’envoi du GIGN, le transfert des grands frères en France hexagonale pour être jugés, le problème de l’eau, la vie chère etc.., ont été des éléments négativement appréciés par ces mêmes populations qui attendaient de l’État beaucoup plus de compréhension.

Mais dans cette affaire ce n’est pas seulement l’État qui est en cause, ce sont tous les élus qu’ils soient sénateur, député, maire, président de conseil départemental ou général. Leur indifférence face à la situation délétère de certains de ces territoires et leur absence totale d’initiative à porter assistance à des administrés en souffrance au quotidien, ont fait naître une révolte dont les conséquences se sont manifestées dans les urnes.

Quand on interroge la population, tout au moins celle qui a voté pour le RN, elle répond clairement qu’elle n’a rien à voir avec l’Extrême-droite, mais accorder un blanc-seing à Emmanuel Macron pour un deuxième quinquennat, elle ne pouvait l’envisager. Lorsqu’on souffre on cherche par tous les moyens à apaiser ses douleurs quitte à utiliser des « rimèd razyé » dont on ne maîtrise pas toujours la posologie. C’est précisément ce qui s’est passé avec ces élections. Ce désamour n’est pas une fin en soi, mais une réponse à une situation qui ne semble pas être prise en compte par une Métropole parfois bien éloignée des préoccupations des territoires extra-hexagonaux. Les prochaines législatives feront la lumière sur cette onde de choc qu’a connu l’0utremer et confirmeront si elle n’était que passagère. Affaire à suivre donc.

Hugues Pagesy

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1 Comment

  1. Gertie Delgrès
    mai 1, 2022 at 15:45 — Répondre

    Bonjour,
    Je vous remercie pour les informations que vous nous fournissez. Je trouve que votre travail et investissement sont à saluer.
    Gertie Delgrès

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