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Martiniquais, voleur, frimeur… et coupeur de bananes dans la Loire ?

Martiniquais, voleur, frimeur…et coupeur de bananes dans la Loire ?

Le cheveu artistiquement torsadé, un léger sourire sur les lèvres, Serginot entre dans le box aux côtés de trois gardiens de l’administration pénitentiaire.

En détention pour une autre affaire, le trentenaire comparaît pour vol et transport d’arme blanche sans motif légitime. Et lorsque les policiers blésois l’ont interpellé alors qu’il se promenait avec un coupe-coupe d’une lame de 30 cm caché le long de sa jambe, Serginot a juré qu’il s’en servait pour entretenir les espaces verts. Un outil certes bien commun en Martinique, sa terre natale, mais à moins de tomber sur une plantation de bananes le long de la Loire, l’engin a de quoi effrayer le passant ordinaire.

Donc, de motif légitime, les policiers n’en ont point vu. D’autant que Serginot avait déjà été arrêté, square Augustin-Thierry à Blois, un cutter en poche et une machette posée nonchalamment sur son vélo.

Est-ce à dire que le parc serait mal entretenu ?

Bien calé sur ses jambes, Serginot décide de rester muet, et se cantonne à mâchouiller son chewing-gum. Du coup, il n’apporte aucune précision sur sa passion des lames.

La justice lui reproche aussi d’avoir squatté pendant trois semaines la maison d’un propriétaire décédé et d’en être reparti avec la télévision et l’imprimante sous le bras !

Et puis il y a cette addiction quotidienne aux cigarettes artisanales comme le dira poétiquement l’un des magistrats, « ces cigarettes qui sentent un peu fort, roulées avec une herbacée réprimée par le Code Pénal ».

Voilà comment la Nouvelle République rapporte – il faut le dire avec talent et malice- les hauts faits commis par notre agriculteur raté Serginot.

Mais à y regarder de plus près, au même titre que l’acte manqué de Freud, ne met-il pas en scène une conduite socialement inadaptée qui traduit un compromis entre le refoulé, et l’intention consciente du sujet ?

Et si Serginot nous disait simplement : même ici, sur les bords de la Loire, je ne renonce ni à mes cultures, (au cas particulier de bananes et de ganja), – car la Culture avec un grand C on en reparlera plus tard-, ni à mon objet-totem, en l’ocurrence le coutelas des Antilles (qui sert d’emblème protecteur au clan dans toutes les sociétés traditionnelles ).

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Théo LESCRUTATEUR

Théo LESCRUTATEUR

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