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LES ETUDIANTS ANTILLAIS GRUGÉS DANS LES UNIVERSITES CANADIENNES ?

Décider de faire ses études au Canada c’est choisir une approche pédagogique différente dans les écoles canadiennes de celle dispensée en France. Est-ce une garantie de réussite ?

La valeur théorique des diplômes est bonne, leur valeur pratique dans le monde du travail extrêmement faible. Même un master n’offre plus aucune certitude pour une entrée sur le marché de l’emploi, la déconvenue est souvent brutale nous certifiait le sociologue Louis Chauvet dans le Monde du 14 janvier 2019.

Cela, c’est pour la France. Chaque année de jeunes antillais partent dans les universités canadiennes, attirés par les recruteurs qui vantent les mérites des campus du pays de l’érable.
De véritables campagnes de promotion sont organisées, avec l’appui des resposables académiques locaux.

Les universités du Québec ont tout intérêt à accueillir des étudiants antillais, ce qui leur donne une plus-value en matière de recrutement d’étudiants étrangers.

Les familles se sacrifient, et pour de nombreuses années doivent faire face aux dépenses inhérentes à la poursuite d’un cursus long dans un pays étranger et aux hivers rigoureux.

Mais comme toujours dans nos régions, où les approximations, l’à-peu-près, l’absence de toute évaluation, sont de mise, aucune donnée chiffrée n’est communiquée les taux de réussite de nos jeunes compatriotes, les abandons, les changements de filières, leur insertion sur le marché de l’emploi canadien.

Car nous l’explique le sociologue Louis Chauvet, ce sont les étudiants les mieux armés par le succès scolaire et par le soutien familial qui choisissent de partir au Québec, au Royaume-Uni ou en Allemagne, pour suivre un deuxième master, dans des institutions qui conservent une très forte connexion avec le marché du travail, mais qui demeurent particulièrement onéreuses.

Autrement dit, partir faire des études au Québec se justifie pleinement surtout pour des catégories privilégiées, ou pour des étudiants d’élite, principalement à l’approche d’un deuxième master, et serait prohibitif.

Mais pour nos jeunes qui partent après le baccalauréat, quelles sont les garanties ? Sans nul doute, certains de nos jeunes compatriotes ont pu tirer leur épingle du jeu, et seront montrés en exemple. Mais les autres ?

D’où l’urgence de procéder à des enquêtes précises, sur le taux d’insertion dans le monde professionnel des étudiants antillais partis au Québec, sans quoi les déconvenues seront légion.

Mais nous ne savons que trop qu’aucune institution, académique ou politique, ne procédera à de telles enquêtes. Les jeunes antillais continueront à être lancés, sans bouées, dans les eaux glaciales canadiennes. L’absence de vision stratégique dans nos départements n’est-elle pas devenue une constante ?

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Théo LESCRUTATEUR

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