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Le trublion Ibo Simon a tiré sa révérence

Personnage controversé pour certains, mais génie pour d’autres, Ibo Simon, animateur, comédien, chanteur, homme politique, ne faisait pas l’hunanimité, et ses prises de position n’étaient pas toujours de nature à lui valoir l’amitié de ceux qui ne voyaient en lui qu’un agitateur sans grande envergure. Qu’importe, l’homme avait ses convictions et ne mettait pas sa langue dans sa poche quand il s’agissait de dénoncer certains travers de notre société.

D’abord connu comme chanteur avec quelques titres que l’on fredonne encore, Ibo se définissait comme étant le premier rasta de la Guadeloupe, mais très vite son style atypique et ses habits bariolés firent qu’il fut remarqué par le cinéaste Christian Lara qui lui donna l’occasion d’être présent dans ses productions cinématographiques.

Ibo était un homme du peuple, il aimait aller à la rencontre des gens, afin de connaître leur point de vue sur la réalité de la société guadeloupéeenne. Ses émissions en radio comme en télévision étaient très écoutées, surtout par ceux qui appréciaient sa façon de mettre le doigt où cela faisait mal. Ibo disait tout haut ce que certaines personnes ne voulaient pas entendre, mais il le disait avec ses mots et cela n’était pas toujours bien perçu.

Ses détracteurs étaient nombreux, mais curieusement, cela n’avait aucun effet sur sa popularité, à telle enseigne que cet homme parti de rien, qui n’hésitait pas à dire que son seul diplôme c’était son certificat de première communion devint conseiller Régional de la Guadeloupe. Il fut aussi conseiller municipal de Pointe-à-Pitre.

On lui préta des propos xénophobes vis à vis des haitiens et des dominiquais qu’il avait qualifié de racaille et de vermine. Mais l’homme qui avait son franc-parler, était-il véritablement conscient que ses propos pouvaient alimenter une certaine forme de racisme envers ces étrangers imigrés en Gaudeloupe.

Animateur à Canal 10 Télévision pendant des années l’enfant du Bas-du-bourg qui se vantait de dormir dans le cimetière de Basse-Terre alors qu’il n’était encore qu’un enfant et qui se qualifiait d’homme le plus populaire des Antilles, s’en est allé le 24 septembre à l’age de 82 ans taquiner les anges, dans son nouveau paradis.

Nous adressons à sa famille, nos très sincères condoléances.

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