Société

Le masque est-il le synonyme de la honte collective guadeloupeenne ?

Nous remarquons que les personnages qui entrent dans les scénarios mégalomaniaques du monde politique guadeloupéen ne sont que de simples et peu héroïques faire-valoir.

La banalisation des candidats antérieurement idéalisés dans l’inconscient politique guadeloupéen, a eu comme conséquence que lorsque la défaillance apparaît, elle ressurgit d’une façon aussi anonyme qu’impitoyable (mises en examen à répétition peu heroiques, touchant non seulement à la saine gestion des biens publics, mais aussi à la morale). Le rappel du détournement de la quête d’amour auquel nous citoyens guadeloupéens, avons tenté de nous accrocher, devient désormais monstrueux.

Cette citation de Lacan devrait être terrible pour certains de nos hommes politiques.
« Le regard est cet objet perdu et soudain retrouvé dans la conflagration de la honte par l’introduction de la déchéance de l’autre ».

Le Littré définit la honte comme un sentiment pénible qui excite dans l’âme la pensée ou la crainte d’un déshonneur. L’honneur est la condition du maintien d’une forme d’admiration à susciter chez l’autre. Ce à quoi nous assistons c’est à un lâchage pulsionnel, médiatique, du personnel politique local.

Lacan écrit, également, sans doute avec cynisme :

«L’offrande à des dieux obscurs est quelque chose à quoi peu de sujets peuvent ne pas succomber, dans une monstrueuse capture ».

Ces monstrueuses captures, Respire+, Affaire Pincemail, Alliance Baie-Mahaultienne, qui en sont les principaux responsables ?

Le masque est-il le synonyme de la honte collective guadeloupeenne?

Dans un article consacré au « théâtre mondial de la honte », le critique de théâtre Hans-Thies Lehman décrit la honte comme le moment zéro de point de départ du théâtre :

La honte, toute honteuse, essaie de se déguiser, de se replier sur soi-même : honte de la honte. L’objet et l’objectif de cet affect sont le déguisement, le voile, la fuite, et le refus du regard de l’autre. (refus du regard de la chambre régionale des comptes, des tribunaux administratifs, refus de voir les crimes, les meurtres, le délitement familial, l’empoisonnement de nos eaux, notre suicide collectif)

À peu de choses près, le masque, qui parait si vénéré en Guadeloupe et Martinique pourrait être le synonyme de la honte.

Ainsi, les jeux de masques seraient les représentations des hontes collectives guadeloupeennes. Pour Lehmann, la honte constitue ainsi « le noyau affectif de toute esthétisation».

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Théo LESCRUTATEUR

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