Société

LA POLITIQUE ANTILLAISE : UN EXERCICE DE GONFLETTE SURANNÉ

Alors que de toutes parts s’effritent les conditions du vivre ensemble en Guadeloupe et Martinique, compte tenu des ravages de la désocialisation, d’une écologie en berne, du crime organisé, de l’analphabétisme, des bombinettes politiques, des crapules anonymes, des coupables non identifiés, d’une classe politique qui a colonisé le pouvoir de générations en générations, usant de prévarications et de détournements de fonds dans toutes les structures, le dernier exemple illustrant l’incohérence et la dilapidation des fonds publics est celui du comité du tourisme des îles de la Guadeloupe.

Ce dernier vient de se doter d’une nouvelle présidente, après que de douteux agissements furent reprochés à l’ex-titulaire du poste.

Or, nous apprenons qu’un comité de tourisme du bassin Grande Terre Nord, a pu pendant une semaine vanter au Canada, les mérites et la beauté des régions de Petit-canal, Port-Louis , Anse-Bertrand, entre autres.
Ce nouveau mille-feuilles chalusien-nord grand-terrien-touristico-administratif, témoigne de l’inertie de politiques publiques cohérentes aux Antilles, de l’amateurisme régnant sur les bancs régionaux. « En kay fé on kou tourism' ».

Leopold-Yves Monthieux, s’agissant de la Martinique, faisait état de l’incongruité de la présence de deux assemblées sur un aussi petit territoire, l’existence d’un millefeuille étouffant, ainsi qu’un cumul de pouvoirs stérilisant.

Aujourd’hui quatre instances de décisions prospèrent au lieu de deux : la Collectivité territoriale de Martinique (CTM) et trois communautés d’agglomération (CACEM, Espace Sud et Cap Nord). Tous les maires se retrouvent automatiquement vice-présidents de ces dernières, récupérant ainsi l’équivalent de leur deuxième mandat perdu de conseiller général. Ils font ainsi l’économie d’une élection intermédiaire qui pouvait leur être fatale, entretenant la présence permanente dans la commune d’un adversaire politique majeur.

De surcroît, cette fonction a le mérite supplémentaire de demeurer hors du périmètre d’interdiction du cumul des mandats. Ainsi un maire est de droit élu territorial (Vice-Président) et peut être élu conseiller de collectivité à la CTM. Avec les présidences de satellites et l’absence d’une collectivité de même rang comme à l’époque de la bi-collectivité, près de vingt élus cumulent de fait trois fonctions ou plus. Sous la férule du président, leader omnipotent.

Article paru dans le Madinin’art du 25 septembre 2023 et dans le France Antilles du 5 octobre.

Que nous apprend l’élection de Valérie Samuel-Césarus à la tête du CTIG?

Elle est en politique depuis plus de 20 ans, fidéle d’entre les fidéles d’Ary Chalus. Elle devient conseillère régionale en 2015 sur la liste menée par Ary Chalus. Ce même Chalus, lui, a été nommé dans la foulée vice-président du CTIG.

Si on suit Leopold-Yves Monthieux, se loue une musique maléfique de concentration des pouvoirs.

On songe à une ARIA de l’opéra d’Halévy intitulé Charles VI. C’est l’un des morceaux de bravoure de l’œuvre, et le premier vers en est ; Oh! Dieu! Écrasez-le!, cette formule étant chantée par le héros à l’attention du traître de l’intrigue.

L’opéra fut donné pour la première fois en 1852. Le ténor Maffiani l’un des plus grands noms lyriques du siècle, entonna effectivement l’Aria sous les ovations du public, quand une poutre qui se détacha de la machinerie, écrasa effectivement l’acteur qui jouait le rôle fatidique.
Le lendemain, toute la presse parlait de l’Aria maudite mais on aurait pu croire encore à une coïncidence. Cependant, un autre membre de la troupe fut le soir même, tué au même moment de la pièce, après qu’aient été chantés, toujours par Maffiani, les mots fatidiques.

L’accident se répéta plusieurs fois et désespéré, le grand ténor finit lui aussi par mourir d’une crise cardiaque.

On fit interdire Charles VI. Napoléon III, qui ne croyait pas à la malédiction, demanda qu’on le joue pour lui et son épouse en 1858.
Ce soir-là, au moment où le ténor entonnait la fameuse Aria, ils échappérent de trés peu l’un et l’autre à un attentat perpétré par les révolutionnaires italiens.

Puissiez-vous aux Antilles, ne pas vous traiter mutuellement de traîtres !

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Théo LESCRUTATEUR

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