Culture

Françoise SÉMIRAMOTH et la thématique du « genre »

Artiste plasticienne guadeloupéenne née à Saint Claude de parents originaires du Matouba, Françoise Sémiramoth vit entre Marseille et son île. Ayant une prédilection pour la peinture, ses recherches picturales allient formes et couleurs. Elle expose et s’expose à Marseille au 3013 dans un événement organisé par la commissaire d’exposition  Marie-Rachel Isambert à partir du 27 octobre.

@D.R

Aviez-vous déjà la fibre artistique dans votre enfance ?

Oui dans la mesure où mon père est un peintre autodidacte. Il peignait à la maison. Ça a été mes premiers pas.

Puisez vous dans vos origines pour exprimer votre art ?

Je vous avouerai que je peins sans me poser cette question. C’est vrai qu’il peut y avoir des références à la Guadeloupe dans certaines de mes représentations par rapport à la végétation, à certaines thématiques abordées. Mais je ne me pose pas la question.

On dit qu’en peinture, c’est toujours soi que l’on montre. Etes-vous d’accord ?

Je suis entièrement d’accord avec cela dans le sens où toute forme d’art est un besoin. C’est vrai que c’est la transposition de ce que l’on veut dire, de ce à quoi on pense et parfois il y a même l’inconscient qui ressort dans une thématique que l’on aborde. Il y a des références à soi, à sa personnalité, sa position dans le monde. Peindre, créer c’est une prolongation de soi.

Au niveau technique, figuration narrative, abstraction, vous naviguez entre deux eaux ?

La figuration narrative est un des mouvements qui m’a inspiré. L’abstraction ce sont les couleurs en fait. Il y a des artistes qui m’ont profondément marqué dans cette forme d’abstraction nottament Bridget Riley, qui a tout un travail sur la chromatique, la force des couleurs, leur position. Et dans cette représentation de la couleur que j’essaie de mettre en avant dans mon travail bien qu’il soit figuratif. Il y a toujours un contraste et une confrontation des couleurs.

Comment conceptualisez-vous votre collaboration avec l’écrivaine Françoise Donadieu ?

Elle existe depuis 10 ans. C’est un travail à 4 mains. Nous allions la représentation picturale et l’écriture, avec un travail pictural de mon côté et une recherche d’écriture de sa part avec un aller-retour entre les deux. Parfois Françoise peut écrire et ensuite une image me vient à l’esprit. Nous jouons beaucoup sur l’altérité entre les deux Françoise, le miroir bien que nous n’ayons pas le même âge et les mêmes origines mais nous nous reconnaissons dans cette pratique artistique, ce double travail.

Qu’attendez-vous de cette exposition ?

J’attends un questionnement sur ce que je propose cette fois cette fois ci. J’ai commencé une thématique sur le genre, on a travaillé avec François sur l’être féminin, A partir de 2013, j’ai commencé à travailler sur le masculin. Et là c’est la continuité de ce travail présenté l’année dernière à Nantes dans le cadre des 20 ans de la Pride sur le questionnement du genre la transformation, la métamorphose.

J’aimerais que les gens s’interrogent, se posent des questions sur la transformation, la métamorphose, l’acceptation de soi et le regard que les autres peuvent avoir sur nous en tant qu’individu, quelque soit notre genre et voir comment on peut échanger sur cette thématique.

J’aimerais aussi que cette exposition puisse voyager et qu’elle devienne itinérante comme le 1er volet Histoires d’Hommes présenté à Marseille, à Paris et en Guadeloupe. J’aimerais que ce 2ème volet connaisse le même destin.

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