DTONE : LA NOUVELLE ERE DE L’ICONOGRAPHIE DANS L’ART VISUEL
Un look qui ne laisse personne indifférent, des dreadlocks très souvent attachés, du mouvement culturel et spirituel Rastafari et un tatouage polynésien Maorie avec une signification personnelle pour l’artiste. Jean-Marie Compper, originaire de la Guadeloupe s’oriente vers des études de dessin publicitaire et de figuration narrative. Il travaille ensuite comme assistant de production dans le dessin d’animation.
En 1992, Jean-Marie Compper surnommé Dtone, peint ses premières toiles, avant de faire la musique avec le groupe La Relève, qui se compose de deux rappeurs Rény et Lil T et Dtone le Dj Gab et 5 musiciens. Un album sorti en 1997, des concerts, des voyages à New-York et à Philadelphie, l’aventure s’arrête en 2000. DTone doit faire un choix et opte pour la peinture.
Son atelier est un laboratoire. Il affectionne particulièrement les matières comme le bois, le cuir, l’aluminium, dont il travaille de façon diverse. Il ose peindre à l’acrylique, à la bombe aérosol, à l’encre de Chine, et à la gouache. Retour sur l’exposition qui à eu lieu à la Galerie Jacques De Vos – Espace Seven 7 rue Bonaparte 75006 Paris.
97L : Quelle est la métaphore artistique et sonore de votre pseudonyme Dtone ?
Ce pseudonyme « DTONE » est mon tag, il m’accompagne depuis 1989. Il provient du verbe détoner, et signifie, ne pas être dans le ton (à l’instar de la note bleu, du blues). Ce pseudo à lui seul me définit à ravir, aussi bien du point de vu personnel.
97L : Vous proposez une nouvelle illustration de la peinture datant du XVIe siècle entre l’iconologie et l’iconographie, comment l’expliquez vous ?
Mon style graphique, puisse effectivement son inspiration dans différentes sources. Les vitraux, l’iconographie Ethiopienne (entre autres), c’était pour moi à l’époque, une façon d amener ma pierre à l’édifice, en proposant quelque chose de personnel et d’original, aussi bien dans la forme que dans le fond.
97L : Vos premières œuvres se caractérisent par nombre de détails entre le Pop art, tribal, religieux et urbain…
J’ai effectivement tout d’abord tâtonné, avant de trouver ma direction. J’ai commencé à peindre sur toile en 1992, et c’est en 1994, que j’ai réellement trouvé mon trait et les bases de mon style graphique, que je n ai cessé de faire évoluer depuis…
Ce choix de ma part d utiliser ces gammes de couleurs en camaïeu, me permet de jouer sur les clairs obscurs et sur les nuances. Elles forcent aussi le public, à prendre, un certain recul pour pouvoir comprendre et apprécier l’œuvre.
97L : Avec votre autoportrait sur l’affiche de ‘’Camouflage’’ 2016 racontez-vous une tranche de votre vie, de jeune militaire dans l’armée ?
Non, je n’ai pas fais mon service militaire, et je n’ai jamais eu affaire n’y de près n’y de loin avec l armée. En fait cet autoportrait, présente les différentes facettes de ma personnalité. Le portrait du centre est un visage neutre, celui que je montre au public, ce que l ‘on perçoit de moi. Les deux autres sont des nuances camouflées et les trois réunis me définissent réellement.
97L : Une nouvelle expérimentation artistique, pour l’exposition ‘’Camouflage’’ c’est une introspection intérieure de chaque individu ?
La thématique « CAMOUFLAGE » c’est la démarche, d aller au delà de ce que l on perçoit. D’aller au delà des apparences, voir ce qu’il y a derrière, d’observer, d’analyser et de comprendre.
97L : Vous avez donné une autre énergie et respiration dans l’anatomie des visages peints en Camaïeu
Ma palette, se compose de nuances, allant du plus clair plus foncé. Mes fonds eux varient entre aplats monochrome et mélange de couleurs, qui me servent a donnée de la profondeur et du relief. Mon trait lui, donne la forme, le sens et la direction de l image. Les yeux du public font le reste.
97L : Quelles sont les différentes résonances dans l’imaginaire et la fiction entre le street art, le graffiti et le dessin anatomique ?
Pour ma part, « le street art », est le nom que l on a donnée aux différents acteurs issus, des différentes disciplines artistique contemporaine (Peinture, pochoir, collage, graffiti, ext…) que l on a regroupé sous la même étiquette. En ce qui me concerne, mes inspirations, mes outils, et mes supports, sont multiples et divers, je crée, et je n ai pas de barrière.
97L : Vous commencez vos œuvres par une image, et finissez avec le sujet principal ?
Le procédé n’a pas changé, et reste et le même. Je propose une lecture à plusieurs niveaux, qui varie selon la perception de chaque un. Celle de la forme, et celle du fond.
97L : Êtes-vous dans une démarche de peintre engagé de l’art l’abstrait des icônes Afro dans vos expositions ?
Mon engagement est plutôt philosophique, car je propose et le public dispose. Mon travail est basé sur le questionnement vis-à-vis de l’image, certain reste donc sur l’image et sur la sensation ou l émotion qu’elle peut leur procurer, et d’autres pouces vers la réflexion, le décryptage et l’analyse..
97L : Votre dernière exposition et collaboration avec les peintres street –Art et Graff en Guadeloupe ?
Ma dernière exposition en Guadeloupe, remonte en 2003, « Coulè Gwaffiti », qui s’était déroulée à Point- à- Pitre. C était une expo collective, d artiste issue de la scène graffiti. De Guadeloupe et de Paris. (Don, Basik, Xela , CeeT , Noé2, Dtone)
97L : Quel regard avez-vous pour cette nouvelle génération de peintres afro-caribéen ?
Ils sont à l’image de ce qu’ il se passe ici et ailleurs, novateur et inventif, car l art n a pas de frontière.
97L : Vos prochaines expositions ?
Ma prochaine exposition en date, sera en Bretagne, à Quimper, ou je vais faire voyager et présenter ma série CAMOUFLAGE au public Quimpérois.
Propos recueillis par Wanda NICOT
1 Comment
Bonjour,
Merci pour l’article. Nous avons toutefois relevé une coquille dans le nom de notre galerie; il ne s’agit pas de la Galerie Jacques Seven mais Galerie Jacques De Vos – Espace Seven.
Si vous pouviez corriger nous apprécierions grandement.
Cordialement