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CIitoyen(ne) de Guadeloupe vas-tu te glisser dans la fête bacchanale ?

Ou toi, contempteur des fêtes neo-carnavalesques « à moun toutouni », ta haine ne s’est-elle pas constituée dans le renversement de l’amour en son contraire?

L’apôtre de la Pause sans filtre, au titre du Surmoi oedipien, s’est trouvé une mission : « terbolizer » le groupe VIM. Cette mission s’accompagne d’une sorte de satisfaction compensatrice. Le moi se sent exalté et considère comme un acte méritoire son renoncement, au cas particulier, à la fête bacchanale.

Passons dans les rangs adverses

Le passage à l’acte implique pour ces carnavaliers, si on a bien compris, un sentiment d’exaltation, un sentiment d’euphorie. Le surmoi œdipien, dont les interdictions sont protectrices, est pulvérisé. L’exaltation, le sentiment d’extension du moi, naît ici du renversement des parents, des collègues de bureau, menaçants, écrasants, c’est l’imago de mère phallique à qui est attribuée une puissance terrible et qu’il convient de terrasser.

Le passage à l’acte implique au cas particulier un mépris des conventions dites petites bourgeoises, koké yo, pli fô, pli fô, et le moi devient un rapport de force, les sentiments, normalement ambivalents et tempérés, sont balayés pour une seule coloration affective : mi cocotte an mwen, mi bandit la.

Qu’il disparaisse (tout sentiment de retenue, tout moralisme), et que j’advienne… Le conflit psychique interne est externalisé, remplacé par un affrontement avec autrui dans la réalité du monde extérieur.
Pour les aficionados de Vim, l’exaltation est celle du triomphe, même si, à l’apogée du passage à l’acte, le sujet se retrouve seul et démuni, souvent en situation de perte d’objet.

Pour les détracteurs du carnaval des toutouni

La haine est un vaisseau en marche ou un radeau à la dérive mais elle est un ensemble organisé, fût-ce sommairement.

Nous pouvons cultiver la haine et l’agression et nous organiser grâce à elles ; loin d’être désintégrantes, elles peuvent être salvatrices pour la cohésion du moi. Elle est en tout cas une passion, et très souvent une forme du lien à l’objet :
Prends soin d’elle (ma haine a besoin de sa vie » (Racine, Bajazet). On peut la considérer comme un produit d’altération – ou de dégradation ? – de l’amour.

S’installer dans la haine peut devenir un système protecteur contre les vicissitudes de la vie relationnelle, aussi bien qu’amoureuse.

Etre objet de haine est, comme l’est le groupe VIM, une façon de se sentir investi par tout le monde faute d’être aimé de tous.

Et la haine tient son objet, elle le possède, ne le lâche pas. Il est des toxicomanies de la haine qui s’exaltent qui s’enivrent de pulsions haineuses.

L’objet de la haine est unique : « Rome, l’unique objet de mon ressentiment… » (Corneille) La Pause sans filtre peut aussi déclamer, « VIM, l’unique objet de mon ressentiment. » C’est l’investissement qui crée l’objet et qui le maintient, que la passion prenne le tour de l’amour ou celui de haine.
Dans les etats de focalisation, la focalisation haineuse donne lieu à une expansion du moi. Il est plus facile de conserver un objet de haine qu’un objet d’amour.

Oui koké yo, koké yo toujou pli fô …

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Théo LESCRUTATEUR

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