Société

Au-delà de la redemption politique aux Antilles

La croisade du Bien en Guadeloupe s’est enlisée à l’alliance Baie-mahaultienne. Nous sommes bien loin du TI JESI EN BOKAL. Pas facile de revenir sur terre quand on a côtoyé les etoiles.
Le sursaut moral tant revendiqué a été jeté aux oubliettes. On nous dira que seules les dictatures prétendent à la pureté.
En Martinique, les piteuses célébrations du créole et d’un hymne martiniquais suffisent à s’assurer que l’ancienne idole chancelle.
Aujourd’hui comme hier, gisent à terre les politiciens en qui les opprimés avaient placé leur espoir. Les fermentations utopiques des Éric Coriolan et autres, au lendemain de cuisantes défaites, ne sont-elles pas la traduction qu’aucune élaboration idéologique nouvelle ne sous-tend une quelconque percée électorale ? Ces trublions ne font que donner leur voix aux tensions sociales émergeant de toutes parts.
La médiocrité revendiquée met la politique en Guadeloupe et Martinique à la portée de tous. Les visions du monde que nos leaders revendiquent sont généralement incohérentes et paranoides. On en souligne la dimension infantile, en italien  » infantopolica », politique infantile.
Quand ils ont pu s’accrocher à un poste de député, la fonction parlementaire peut être pour eux une véritable épreuve. Ce fut le cas d’Eric Jalton, eternel absent.
À l’image de l’ancien leader de la ligue du Nord, Umberto Bossi, la plupart du temps absent du Parlement italien, c’est un lieu qu’il exécrait et qui le lui rendait bien. En deça du Po, le  » Senatur » n’avait aucune épaisseur politique.
Faute de pouvoir agir concrètement dans le cadre de l’institution parlementaire, Bossi en était le bouffon.
Il traitait les sénateurs comme des collégiens, se comportait en redoublant du lycée qui s’amuse aux dépens de ses camarades plus fayots.
J’ai vu Bossi apostropher ainsi un socio-democrate, nous décrivait un journaliste : » On m’a dit que dans ta ville, tu as réduit l’éclairage pour ne pas être vu lorsque tu mettais la main aux fesses des femmes ».
Car la mise en scène de la virilité dans le nouveau monde politique est appelée à jouer un rôle déterminant selon Pierre Bourdieu, une masculinité forte et animalesque.
Les personnages qui apparaissent sur la toile guadeloupéenne, et qui se targuent de politique, sont infantiles, grossiers, présomptueux, l’hostilité se nouant désormais autour d’un langage peu fleuri.
Comment alors ne pas reprocher à Ary Chalus, ses accointances avec ces agitateurs risibles ? En devenant président du Conseil régional, a-t-il estimé qu’il devait laisser prospérer une certaine revanche sociale ?
Hannah Arendt rappelait à juste titre :  » À ses origines, le parti de Hitler presque exclusivement composé d’inadaptés, de ratés et d’aventuriers, constituait bien cette armée de bohèmes qui n’était que l’envers de la société bourgeoise ».
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Théo LESCRUTATEUR

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