Culture

Aretha pleine de grâce

Aucun effet spécial. Pas de scénario. Peu de dialogues. Du vintage. Juste deux heures d’un documentaire spectacle et vous comprendrez pourquoi le pasteur arrête de jouer au piano pendant Amazing Grace, trop ému par ce qui se passe.

C’est une jeune femme de 29 ans, presque anonyme, qui se concentre entièrement au répertoire gospel de son enfance qu’elle est amenée à jouer en janvier 1972 à l’église New Temple Baptist Mission de Los Angeles durant deux jours.

Accompagnée nottament par Cornell Dupree, Chuck Rainey et Bernard Purdie, on perçoit sa déférence pour son père, le révérend CL Franklin. Dans le public, à l’arrière de l’église, Mick Jagger et Charlie Watts, de passage à L.A.

Sabrina Owens, sa nièce, explique son état d’esprit : « Elle est venue assister à un office religieux. Son comportement est très différent de celui que l’on verrait pour des concerts pop, les yeux clos, la tête rejetée en arrière, entièrement concentrée sur la spiritualité de cette oeuvre ».

Le contraste entre cette volonté d’effacement de soi et la puissance de sa performance vocale est un élément qui distingue le visionnage du film Amazing Grace de l’écoute de l’album du même nom, sorti à la fin de 1972, album le plus vendu d’Aretha Franklin et couronné par un Grammy Award.

Le film restera inachevé pendant 38 ans. Le jeune réalisateur Sydney Pollack n’a pas pensé à synchroniser les prises de son et les images et les rushs sont inutilisables. Il faudra attendre des progrès techniques et le volonté d’un jeune producteur Alan Elliott pour que le projet aboutisse.

Aretha Franklin s’oppose alors à la diffusion du documentaire, n’ayant aucun droit sur les recettes et malade, ayant du mal à supporter la vision d’elle en pleine force de l’âge. Selon Elliott, Aretha aurait réclamé 5 millions de dollars, mais il estime que le problème principal était son combat contre le cancer.  » Si elle avait été en bonne santé, je pense que le film serait sorti. « 

Quelques mois après son décès, sa nièce légatrice testamentaire  autorise sa diffusion. «Il n’y a rien d’offensant dans le film. Si elle y était opposée, elle aurait prévenu quelqu’un. Cela n’est pas arrivé.  »

 

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