Société

A la Réunion, Gérard Cotellon « Koman i lé ? »

Désormais directeur de l’ARS Réunion, Gérard Cotellon a déclaré : « j’exercerai désormais ma mission dans la transparence » : « Kossa i vé di ? »

L’exercice du pouvoir quelque soit le domaine dans lequel on officie, n’est jamais un long fleuve tranquille. Lorsque les décisions prises ne sont pas en harmonie avec ce qu’attendent les concernés, cela aboutit souvent à des crises dont les conséquences peuvent être dramatiques.

Le cas de Gérard Cotellon ancien directeur du CHU de Guadeloupe dont le parcours exemplaire jusque-là avait fait de lui un fonctionnaire apprécié par sa hiérarchie est un véritable cas d’école.

Cet homme, travailleur acharné, passé d’infirmier à directeur général d’un CHU, ne peut que forger l’admiration. C’est donc fort de ce parcours que le natif des Abymes avait été désigné pour remettre sur de bons rails cet établissement hospitalier universitaire de Pointe-à-Pitre. Si cette nomination fut saluée par le personnel et les syndicats au début, elle fut de courte durée.

Partant du principe qu’il faut casser les œufs pour faire une omelette, les décisions du directeur au lieu d’apaiser certaines tensions ont plutôt agravé une situation qui ne demandait qu’une étincelle pour s’enflammer.

Sans jeu de mots, si l’incendie du CHU constituait un problème qu’il fallait résoudre rapidement, il n’en était pas le seul car certaines confidences laissaient entendre que plus rien n’allait dans cet hôpital.

Cotellon avait beau être guadeloupéen, il devait obéir à des ordres qui lui venaient de sa hiérarchie.

La lune de miel entre directeur, personnel et syndicat était consommée. La suite on la connaît.

Au plus fort du Covid 19, suspension de centaines d’agents privés de travail et de salaire.Violence sur certains médecins, séquestration du directeur, coups de poing, séquestration et menace de mort ont été quelques réactions négatives relevées sous la mandature de Gérard Cotellon. Dans toute cette affaire les syndicats crient haut et fort qu’ils n’ont véritablement jamais été entendus et que leurs revendications sont restées lettre morte.

Gérard Cotellon est placé sous la protection du raid et désormais c’est encadré de deux gendarmes qu’il accomplit ses fonctions. Cette surveillance a lieu 24/24 h et le directeur du CHU ne peut plus avoir des activités normales, et notamment il doit mettre un terme a sa passion pour le vélo, puisque d’apres les gendarmes qui l’encadrent, la menace est certaine.

Ne pouvant plus supporter cette situation, il demande une autre affection. Trois possibilités lui sont proposées, en fin de compte il choisira la Réunion et il est nommé directeur de l’ARS de l’île.

Pour l’instant dans l’île c’est ‘Kotélon nou aim a ou »

Même si l’expérience guadeloupéenne n’a pas été un succès pour le nouveau directeur de l’ARS Réunion, il a su tirer profit de cette affectation mouvementée et envisager désormais une direction des affaires dans une totale transparence. Dans une conférence de presse, il a annoncé les grandes lignes de sa mandature.

Il veut une agence régionale à l’écoute et surtout améliorer le système de santé de la population réunionnaise. D’autre part, au cœur de ses objectifs, il veut donc une direction en transparence qui implique professionnels de santé et élus et surtout, améliorer la couverture vaccinale contre le Covid.

Le moins que l’on puisse dire c’est que Gérard Cotellon a du pain sur la planche. Mais l’homme est un battant et loin de son île d’origine il aura toute latitude pour mettre en œuvre sa feuille de route. On ne peut que lui souhaiter de réussir dans sa nouvelle mission. Alors en attendant ses premiers résultats on ne peut que lui dire « bienvenu a zôt mésié Cotellon ».

 

Hugues Pagesy

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