Une rencontre entre les Chambres de Métiers de Martinique et d’Ile de France
Le guadeloupéen Ruddy Jean-Jacques, (à droite) Vice-président de la CMA 93 en rêvait : créer une passerelle entre les chambres des Metiers d’Outre-mer et celles de l’Hexagone. Une étape a été franchie ce mois d’avril lors de la rencontre entre Francis Bussière, Président de la CMA d’Ile de France et Henri Salomon, le Président de celle de la Martinique.
Ruddy Jean-Jacques ne boudait pas son plaisir : « Nous avons un outil qui est en mesure à la fois d’accueillir et de proposer des formations, non seulement aux apprenants mais également pour ceux qui souhaitent structurer, développer leur entreprise en Outre-mer. Nous avons dans le cadre du CFA, près de 30 qualifications diplômantes. Pour les jeunes apprentis qui viennent dans l’hexagone se former, les chambres composant l’Ile de France offrent un panel le plus large possible ce qui permet d’accroitre la proposition. C’est très intéressant l’idée d’établir ce partenariat car la plupart des grands salons nationaux se passent sur l’Ile de France, ça permet aussi aux artisans de se confronter à l’ensemble de leurs collègues ».
Francis Bussière cherche lui à transmettre sa passion de l’artisanat. « On a un vrai contact avec la matière, le produit, le client, c’est une chaine humaine. Si vous voulez être bien dans votre vie, devenez artisan parce que vous aurez le plaisir de transformer une matière, vous allez voir le sourire des gens qui vont vous acheter des produits et aussi vous aurez des salariés heureux ».
Les échanges fructueux avec son homologue martiniquais demandent d’être concrétisés.
« Je souhaite des relations transversales entre nos régions, et participer au développement de l’artisanat en Martinique. Avec Henri Salomon, on a vu les spécificités de l’artisanat tourné vers le tourisme. Au niveau des formations, des apprentissages, du CFA, beaucoup de demandes sont liées aux métiers de bouche, à la restauration et aux traiteurs entre autres. On a peut-être des ponts à établir. Il faut que les apprentis restent en Martinique, garder les forces vives sur place. S’il y a intérêt pour la Martinique et le président Salomon d’envisager des coopérations sur certaines choses, qu’on puisse apporter une contribution, alors on y va et que les échanges soient des deux cotés.
Henri Salomon lui aussi ne relève que des éléments très positifs de cette rencontre.
« Je suis très satisfait d’avoir rencontré Ruddy Jean-Jacques et d’avoir visité le CFA de Bobigny, très beau site et comme nous avons des projets de modernisation de notre CFA sur la Martinique, c’est bien de s’enrichir des expériences et de voir quels sont les outils qui sont mis à la disposition des apprentis et des enseignants sur l’Hexagone pour pouvoir nous orienter sur nos futurs choix pour notre future plateforme de formations.
Aujourd’hui, il est très important de fonctionner en réseau, de créer des liens au bénéfice des apprentis qui peuvent venir faire des stages, à des découvertes des métiers du territoire, voir même à la continuité de leur formation au CFA de Bobigny. Ce sont des choses qu’on devra mettre en place, pour ouvrir l’esprit et le champ de formation de nos jeunes et c’est valable aussi pour les jeunes de Bobigny qui peuvent très bien venir en découverte sur la Martinique pour connaitre une autre façon par exemple de faire la cuisine.
En Martinique, l’alternance fonctionne très bien. 80% des jeunes alternants trouvent un emploi en moins d’1 an. On en a 600 apprentis au CFA à Rivière Salée, maintenant il faut investir pour pouvoir en former, dans 10 ans, deux fois plus. La formation sur le territoire, au sein des entreprises, permet aux jeunes de trouver un travail sur place parce qu’ils sont formés par les entreprises qui ont du besoin alors que nous souffrons d’une émigration massive des jeunes vers l’Hexagone.
Je vois un futur meilleur, je suis très optimiste c’est le but de notre engagement et notre travail avec nos collègues de l’Île de France. Un futur en produisant plus en Martinique pour créer des emplois, des activités, répondre aux besoins d’emplois de notre jeunesse. Je me bats pour que nous investissions et que nous réalisions d’abord en Martinique tout en restant ouvert au monde ».
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