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À la poursuite du bonheur

Sommes-nous heureux dans nos îles ?

Pour Hector Poullet, spécialiste du créole guadeloupéen, l’absence du mot bonheur dans le créole est symptomatique de nos sociétés. Bonè, c’est bon matin (de bonne heure; Être heureux ne se dit pas. Personne ne dit : An éré, on répond : An kontan, An byen. Pour dire à quelqu’un «  Es-tu heureux ?», on lui demandera « Ou kontan bwê dlo aw ? ».

Pour les femmes et hommes politiques de nos départements, le bonheur serait-il lié à l’amour de la la patrie ?

Jean-Jacques Rousseau dans «Considérations sur le gouvernement de Pologne» nous livre ses réflexions. « Un enfant en ouvrant les yeux doit voir la patrie et jusqu’à la mort ne doit voir qu’elle. Tout vrai républicain suça, avec le lait de sa mère, l’amour de sa patrie, c’est-à-dire des lois et de la liberté. Cet amour fait toute son existence ; il ne voit que la patrie, il ne vit que pour elle ; sitôt qu’il est seul, il est nul ; sitôt qu’il n’a plus de patrie, il n’est plus ».

Je vous vois, amis internautes, plisser les yeux, et rire un bon coup… Ou alors, être consternés. Car en ces temps d’affrontements ethniques, de guerres nationales, de luttes tribales, ne doit-on pas plutôt se présenter citoyens du monde ? Laissez-moi poursuivre !

Prenons l’exemple de nos deux ex-ministres des Outre-mer, un homme, une femme, Ils sont originaires du même territoire ! Ils s’opposent farouchement, et vont livrer bataille lors des prochaines régionales. Et si en dépit de tout c’était l’ébauche d’une romance ? J’ai déjà entendu Marie-Luce appeler affectueusement Victorin, « Toto ».

Nous avons déjà oublié que lors d’un meeting de campagne, en 2010 aux Abymes, Marie-Luce Penchard s’était fendue d’un curieux discours «Je n’ai envie de servir qu’une population, la population guadeloupéenne… Il y a des enjeux financiers considérables ( 500 millions d’euros)… Et ça me ferait mal de voir cette manne quitter la Guadeloupe au bénéfice de la Guyane, de la Réunion ou de la Martinique, et de me dire : Enfant de la Guadeloupe, je ne suis pas capable d’apporter quelque chose à mon pays, mais à quoi je sers ?

Victorin Lurel lui, représentait le gouvernement français lors de l’enterrement de Chavez, le président Vénézuelien. Après avoir convoqué la presse, il avait livré ses commentaires laudatifs sur le nationaliste sud-américain, en brossant le portrait d’un admirable homme d’Etat, et en reconnaissant son implication dans la zone Caraïbe,

Nos deux compatriotes avaient provoqué  des levées de boucliers. On avait critiqué leur amateurisme. Et si leurs proclamations de foi déconcertantes, il est vrai, reflétaient leur attachement à nos régions ?

Dans la revue KaruMag, d’avril 2015, la page de couverture affiche : «Victorin Lurel : Voir plus haut, regarder plus loin ». Entre nous, la revue ne fait pas dans la dentelle… Lurel nous dit (page 28) : « On atteint là le but ultime de la politique : la poursuite du bonheur. Et ce n’est pas faire preuve d’angélisme que d’aspirer à permettre aux gens d’être heureux. C’est cela notre grand défi ».

Attendons, attendons !

Mme Germaine Jacmel est la doyenne des guadeloupéens. Née le 20 avril 1905, elle a 110 ans ! Quand on lui demande le secret de sa longévité, elle répond simplement « l’amour des autres».

 

 

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Théo LESCRUTATEUR

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