Après l’intégration de l’Université Antilles dans le classement Shanghai, se dessine une autre perspective, un projet concernant l’homme antillais. Il ne se contente pas d’un inventaire des connaissances (le dombré aux ouassous, la technique du bigidi au gwo- ka), d’une méditation sur le donné du monde (KASSAV ou MALAVOI), d’une délivrance – toujours illusoire et incomplète – par rapport aux limites et entraves de la praxis antillaise (en témoigne  la lutte implacable qu’il doit mener contre l’interdiction des vitres teintées, et contre cette fois-ci la présence des radars).

Ainsi, pour Socrate et Platon, l’homme se sert d’instruments et techniques matériels, (la Renault turbo 5 qui décolle  tous les dimanche matin dans le col des Mamelles), mais aussi de ces instruments et techniques particuliers que sont le discours, le langage et les signes, les jugements, les concepts (Ou koumansé boufi mwen !). Il peut et doit subordonner l’accidentel à l’essentiel,  les opinions aux jugements solidement étayés et aux concepts,  « Zaire-Emmery ké pli fô ki Mbappé » !

Selon d’autres philosophes grecs, l’homme poursuit le bonheur, cherche le souverain BIEN (Philippe Vigier, le ministre des Dom-tom a un credo; que nous buvions de l’eau et que nous soyons heureux).

Pour Aristote, l’homme est avant tout un animal politique (Dans une production Netflix, Chief of Staff, la série coréenne se penche sur les coulisses du pouvoir via le monde des conseillers politiques. Jang-Tae-jun est le chef d’un cabinet d’un législateur. Son désir de pouvoir se cache derrière  son doux sourire…) Dans les coulisses de la CTM, voyez- vous là plutôt Andre-Pierre Louis  ou Jordan Eustache ?

Avec Descartes  il devient le maître du monde, possesseur de la nature illimitée. (le secteur monstrueux de la Providence aux Abymes, la carrière de la Sablière à Gourbeyre).

Chez Leibniz, nous découvrons une représentation de la solitude des consciences. (Ary Chalus face à l’alliance Baie-Mahaultienne).

Selon le même philosophe, l’instrument le plus puissant de l’homo sapiens consiste en une intelligence combinatoire qui lui permet de concevoir, de prévoir et de réaliser tous les arrangements possibles des objets. ( un plan stratégique contre les inondations ?)

KANT met l’accent sur le monde humain comme libre creation de l’activité humaine (Je ferai du ski-jet à l’île du Gosier et le lendemain je pars pour Dubai).

Enfin HEGEL a déterminé la plénitude humaine comme se réalisant au cours de l’histoire, au sein de la société, par le travail et la connaissance, mais il rattache cet accomplissement rationnel à des entités accablantes : la CTM de Martinique et le departement-région de Guadeloupe, et leurs systèmes totalisants.

Le projet philosophique de l’homme antillais apparaît toujours contradictoire, incomplet, mutilé,  inversé.

Man anni pété BWOUP kon milé !

Toutefois ce projet abstrait, il s’agit maintenant de le réaliser en l’arrachant de l’abstraction philosophique.

À dix-sept ans, le jeune Karl Marx était un adolescent romantique. Il lisait et récitait les poèmes d’un autre juif allemand; Heine. Il dansait, faisait du cheval.

GUARIK LANDRY lui, à 18 ans, pilote des avions de ligne  et est un amateur de jazz.