Société

ON VEUT PAS DE LA VIOLENCE, ON VEUT KOKER

ON VEUT PAS DE LA VIOLENCE, ON VEUT KOKER. MÊME LES MAMIES LE CLAMENT AUX ANTILLES !

Fête du 15 août 2018 aux Saintes. La Gwadloup lâché gidon ?

Une jeune femme vient d’être agressée par son « ami », qui a fracassé sur son visage une bouteille. Elle gît par terre. Les organisateurs, furieux, menacent d’arrêter la soirée. « On vous l’avait suffisamment répété. Au moindre problème, on arrêtait tout »

Sans se préoccuper de la malheureuse sérieusement touchée, les danseurs partent en cavalvades endiablées, entonnant cette délicieuse ballade romantique, ON VEUT PAS DE LA VIOLENCE, ON VEUT KOKER.

Inconscience, lâcheté, consumérisme et recherche des plaisirs exacerbés, « Nou vin’ aux saintes, Fô nou pwofité jis tan nou pété sa » ( on est venu aux Saintes pour tout faire péter), on est obligé de s’interroger une fois de plus sur le degré de conscience de nos populations.

Mais d’abord un petit rappel linguistique : le terme coquer a plusieurs sens. (verbe transitif, argot). Il peut signifier dénoncer, arnaquer quelqu’un, mais également faire l’amour. Son utilisation reste très vulgaire, surtout dans le dernier cas.

Dans la langue créole, Koké est un terme usuel, peut-être un peu abrupt, pour désigner l’acte sexuel.

Quelle est l’étymologie du mot Koké ? Son origine proviendrait peut-être du verbe anglais cock (argot), synonyme de to fuck (baiser), l’anglais étant le langage véhiculaire des marins, corsaires et pirates.

Il dérive aussi peut-être du français côcher, (couvrir sa femelle, en parlant d’un animal).

Pour cette fête aux Saintes, on a vu une fois de plus les participants devenir comme fous, dès que la musique bouyon a été proposée. Vous savez cette musique et danse issue du ghetto qui fait la part belle au modèle valorisant et valorisé pour les mâles des couches défavorisées) du coït pénis/vagin, avec une codification de la sexualité dans les mouvements et les déhanchements qui ne peut laisser place à aucun doute. 

Un peu d’histoire maintenant : (source Le Monde du 11 août 2014)

Le 14 juillet 1518, les strasbourgeois se mirent à danser jour et nuit. Les femmes, hommes et enfants de la ville de Strasbourg, atteints d’une étrange manie dansent, crient, implorent de l’aide, mais ne peuvent s’arrêter. Mais l’atmosphère n’a rien de festif. Les scènes sont même terrifiantes, écrit l’historien de la médecine John Walker dans The Dancing Plague, ouvrage de référence écrit en 2008. Ils sont en transe. Ils ont le regard vague, leurs bras et jambes animés de mouvements spasmodiques, et fatigués; leurs chemises, jupes et bas, trempés de sueur, collés à leurs visages émaciés. En quelques jours, les cas se multiplient comme se répand un virus, semant la mort et la terreur dans la cité alsacienne. Jusqu’à quinze danseurs succomberont chaque jour, victimes de déshydratation ou d’accidents cardio-vasculaires.

Frau Toffea que les épidémiologistes nommeraient « patient zéro » aujourd’hui » commence à se trémousser seule, dans les rues. Malgré les supplications de son mari, les pieds en sang, elle continue pendant 6 jours et 6 nuits, juste entrecoupés de quelques siestes. Entre temps d’autres personnes sont entrées dans la danse.

Si la description clinique évoque une hystérie, au sens psychiatrique du terme, avec des symptômes de conversion, la psychiatrie avait oublié le rôle très important du groupe, avec une synchronisation des comportements. Le groupe peut devenir une entité à part entière.

Les phénomènes de transes, sont plus susceptibles de survenir chez des individus vulnérables sur le plan psychologique. Or, c’était le cas des strasbourgeois marqués par une série de catastrophes, et qui croyaient en Saint-Guy capable autant d’infliger des maladies que de guérir par la danse notamment.

Certains osent un parallèle entre ces « manies dansantes » et les danses d’aujourd’hui au cours desquelles les danseurs peuvent se déhancher dans un état second (rave-parties en Occident, … et pourquoi pas nos Bouyon dans les Caraïbes). Précisons toutefois que l’usage de drogues récréatives et psychédéliques est pour beaucoup dans ces danses et transes actuelles.

Les réseaux sociaux ont particulièrement fait état cette semaine de mamies en Martinique, complètement déchaînées, et qui se trémoussaient lascivement, sur des rythmes bouyon. L’une d’elles s’est même écriée : C’est ce qu’il nous faut en Martinique, tous les jours de l’année ! Un cri du cœur ?

Précisons aussi que la  « manie dansante » de Strasbourg, et le cas Frau Toffea ont été sérieusement documentés, (cette affaire survient juste après l’invention de l’imprimerie). Même le grand Paracelse, mèdecin suisse, fondateur de la toxicologie, est venu sur les lieux, enquêter.

Alors, si votre maman se lance à corps perdu dans les soirées Bouyon, hurlez-lui : Ne sois pas le « patient zéro » et la Frau Toffea de l’île !

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Théo LESCRUTATEUR

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