Société

Et si Obama s’adressait à nous aussi ?

Mardi 10 janvier, Barack Obama a prononcé devant près de 20 000 personnes à Chicago, son dernier discours  au bout des huit années de sa présidence. Et pour cet adieu, certaines phrases relevées pourraient s’adresser à nous. A découvrir. Extraits…

Mes chers concitoyens…, Michelle et moi-même avons été très touchés par tous les vœux que nous avons reçus ces dernières semaines. Mais ce soir, mon tour est venu de vous remercier. Que nous ayons eu des conversations les yeux dans les yeux ou que nous nous soyons seulement croisés ces dernières années,… ces rencontres m’ont permis de rester honnête. Elles m’ont inspiré. Chaque jour, grâce à vous, j’ai appris.

Et grâce à vous, j’ai été un meilleur président et un homme meilleur…

… Quand je suis arrivé à Chicago, j’avais une vingtaine d’années et j’essayais encore de comprendre qui j’étais. J’étais toujours à la recherche d’un but dans la vie…

C’est à cette époque que j’ai appris que, pour changer les choses, il fallait que les gens ordinaires s’impliquent et qu’ils s’engagent. Après huit ans comme président, je le crois encore…

Depuis 240 ans, notre nation a procuré du travail à chaque génération. C’est ce qui nous a amenés à choisir la démocratie contre la tyrannie, ce qui a encouragé les pionniers à parcourir le Grand Ouest de notre continent, c’est ce qui a encouragé les esclaves à choisir la liberté…

obama family

La démocratie n’est pas facile à entretenir. Elle avance de deux pas pour reculer ensuite…

… Notre démocratie ne fonctionnera pas sans le sentiment que tout le monde a des opportunités économiques…

Parce que, après tout, c’est la raison pour laquelle nous avons choisi de servir la communauté : pour améliorer la vie des gens. Les inégalités flagrantes sont dangereuses pour la démocratie.

… Alors que 1 % des plus riches ont amassé la plus grande part de la richesse et des revenus, trop de nos familles sont encore laissées pour compte. Le travailleur d’usine licencié, la serveuse ou l’infirmier doivent lutter pour payer leurs factures.

Ils peuvent être convaincus que leur gouvernement ne sert que l’intérêt des puissants. C’est dangereux, car cela fait le jeu du cynisme.

Il n’y a pas de solutions simples à ce problème. Notre économie ne doit pas seulement être libre, mais être juste. Les dangers ne viennent pas de l’étranger, mais de la robotisation qui rendra obsolètes beaucoup de bons emplois de la classe moyenne. Et nous devrons forger un nouveau pacte social pour garantir à tous nos enfants l’éducation dont ils ont besoin.

Il faut donner aux travailleurs le pouvoir de se syndiquer pour de meilleurs salaires. Mettre à jour nos filets de protection sociale…

Nous pouvons discuter de la meilleure façon d’atteindre ces objectifs. Mais nous ne pouvons pas être complaisants sur les objectifs eux-mêmes. Car si nous ne créons pas d’opportunité pour tous, la désaffection et la division bloqueront nos progrès.

Il y a une seconde menace pour notre démocratie. Et celle-ci est aussi vieille que notre nation elle-même. Après mon élection, on parlait d’une Amérique post-raciale. Et une telle vision, bien intentionnée, n’a jamais été réaliste.

Je sais que les relations raciales sont meilleures qu’il y a 10, 20 ou 30 ans, peu importe ce que certains disent. Vous pouvez le voir non seulement en statistiques, vous le voyez dans l’attitude des jeunes Américains. Mais nous avons des progrès à faire…

Si nous n’investissons pas dans l’éducation des enfants d’immigrants, simplement parce qu’ils ne nous ressemblent pas, nous diminuerons les perspectives de nos propres enfants – parce que ces enfants représenteront une part de plus en plus grande de la main-d’œuvre américaine.

Nous devons donc être attentifs aux attentes des Noirs et des autres groupes minoritaires, aux réfugiés, aux immigrants, aux pauvres, aux transgenres… Mais aussi à l’ouvrier blanc de la classe populaire dont le monde a été bouleversé par les forces économiques. Nous devons faire attention et écouter.

Pour les Américains blancs, cela signifie reconnaître que les effets de l’esclavage n’ont pas soudainement disparu dans les années 60 ; que lorsque les groupes minoritaires expriment leur mécontentement, ils ne se contentent pas de faire de la polémique et de la politique.

Quand ces minorités protestent pacifiquement, elles ne demandent pas un traitement spécial, mais l’égalité de traitement promise par nos fondateurs…

Et cette tendance représente une troisième menace pour notre démocratie. La politique est une bataille d’idées. C’est ainsi que notre démocratie a été conçue. Mais sans une base commune de faits, vérifiés et incontestables, il est impossible de débattre sereinement. Et de trouver un compromis.

… Votre démocratie a besoin de vous. Pas seulement quand il y a une élection, pas seulement quand vous souhaitez défendre vos intérêts économiques directs. Mais tout au long de votre vie et en fonction des valeurs morales que vous souhaitez pour votre communauté.

Ne restez pas devant votre ordinateur pour essayer de comprendre le monde, mais parlez à vos voisins, discutez, débattez. Et agissez pour la démocratie.

Si vous êtes déçus par vos élus, présentez-vous aux élections ! Parfois, vous gagnerez, parfois, vous perdrez. Mais vous ne laisserez pas les autres agir à votre place…

Mes chers compatriotes américains, ce fut le plus grand honneur de ma vie de vous servir. Je ne m’arrêterai pas. Je serai là avec vous, en tant que citoyen, pour le reste de ma vie.

Je n’ai qu’une dernière demande en tant que président, que votre président : je vous demande de croire. De croire en vous… Croyez dans l’idée chuchotée par les esclaves et les abolitionnistes, croyez dans les rêves des immigrants qui arrivent ici, croyez dans ceux qui aiment la justice…

Yes ! We can ! Yes, we can ! Yes, we can ! Merci. Merci. Que Dieu bénisse l’Amérique. Merci !

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