Société

« LETCHIMY ET SALIBER COMPLICES DE L’ARBITRAIRE COLONIAL »

SERGE LETCHIMY ET LUCIEN SALIBER COMPLICES DE L’ARBITRAIRE COLONIAL

Par Francis CAROLE

Il fut un temps -c’était au paléolithique de l’existence du PPM- où un Camille DARSIERES pouvait défendre, gratuitement, des patriotes inquiétés par la justice coloniale.

En dépit des contradictions que nous pouvions alors avoir avec eux, les compagnons de l’auteur du « Discours sur le colonialisme » savaient, par expérience et par culture, ce qu’était l’oppression coloniale. Ils connaissaient le sens du mot « dignité ». Ils savaient l’exigence de la solidarité avec les victimes de la justice coloniale française.

Que le néo-ppm aujourd’hui ose, sur l’incarcération d’Hervé PINTO, écrire dans un projet de motion « Considérant que notre rôle n’est pas d’interférer dans les décisions de justice » illustre toute la médiocrité et toutes les trahisons des dirigeants actuels de ce parti.

De l’affaire des « Seize de Basse-Pointe » (1948 à 1951) au non-lieu sur l’empoisonnement au chlordécone en 2023, en passant par le procès de l’OJAM en 1963, le sens de la dignité et la lucidité des anti-colonialistes les ont systématiquement conduits à « interférer dans les décisions de justice » iniques et à se dresser contre l’injustice et le crachat.

En refusant, sous des prétextes fallacieux, de dénoncer clairement le maintien en détention d’Hervé PINTO, Serge LETCHIMY et son sbire, Lucien SALIBER, ont choisi la voie de la soumission à la justice coloniale et de la collaboration avec la procureure, contre un Martiniquais dont la place n’est pas en prison… contre leur propre frère.

Ils jouent aux blancs, complices des injustices et des escrocs du foncier en Martinique.

Pire ! Les présidents du conseil exécutif et de l’Assemblée se sont radicalement opposés à l’évocation même du nom d’Hervé PINTO dans la motion. Il ne fallait le nommer à aucun prix ! Surtout pas ! Qu’il demeure dans le silence des cachots coloniaux ! Innommable !

La justice coloniale embastille Hervé PINTO, le met hors société, le prive de sa liberté -à « moins qu’il ne parte en Guadeloupe », nous dit la procureure, pour que les voleurs de terres profitent, en toute quiétude, de leur forfait…

Le ppm, en refusant de nommer Hervé PINTO, cherche délibérément à nier son existence et l’existence de son combat, à le déposséder de son statut de « moun » (d’être humain), à l’enterrer. Ce faisant, il cautionne l’inacceptable et se range aux côtés des maîtres.

Il s’agit là, sur le plan symbolique, dans l’histoire du ppm, d’une décision très grave qui constitue une trahison supplémentaire de la pensée césairienne.

Pourquoi cette dérive ? Pour espérer bénéficier de la clémence de la justice coloniale dans les nombreuses affaires de corruption où ses dirigeants se sont englués ?

Nous avons, depuis des jours, tout fait pour que l’Assemblée vote unanimement une motion exigeant la libération immédiate d’Hervé PINTO. Nous ne pouvions cependant, sur un plan éthique, accepter de cautionner le texte de la négation de l’existence même d’Hervé PINTO.

On peut jouer à adopter le drapeau Rouge-Vert-Noir (en le dépouillant de son essence), on peut discourir sur la langue martiniquaise, sans pour autant être capable, dans les faits, de conduire la Martinique « Hors des jours étrangers ».

Francis CAROLE

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