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LE QUATRIEME CARIBEEN PRIX NOBEL DE LITTERATURE

CONNAISSEZ-VOUS LE QUATRIEME CARIBEEN QUI FUT PRIX NOBEL DE LITTERATURE ?

L’ASCODELA œuvre pour la promotion de la littérature antillaise. Mais quelle est la zone géographique explorée par l’ASCODELA, que lit-on à l’ASCODELA, vers quoi tend l’ASCODELA ? Autrement dit, ces interrogations recouvrent une fois de plus les questions existentielles et fondamentales auxquelles l’humanité est confrontée.
D’où venons-nous ? Par quoi nous définissons-nous ? Où allons-nous ?

Car s’embarquer pour une telle odyssée, est source autant d’exaltation que d’angoisse, et quelquefois nous en sommes ressortis, « échevelé(s), livide(s), au milieu des tempêtes ».
Résoudre ces énigmes consubstantielles à la nature humaine, permettrait-il à l’ASCODELA d’atteindre les plus hauts degrés d’extase, de béatitude et de nirvana littéraires ?

Cette semaine, Santiago Gamboa a pu assurer, au cours du Festival Ecritures des Amériques, qu’un de ses éminents compatriotes aurait pu se sentir ostracisé et exclu, s’il avait participé comme lui à une conférence en Guadeloupe, où un intervenant déclinait les Prix Nobel natifs de la Caraïbe : NAIPAUL, (Trinidad), DEREK WALCOTT ( Sainte-Lucie), Saint-John PERSE (Guadeloupe). Nous pourrions ajouter, à cette liste, Maryse CONDE pour le prix nobel alternatif de littérature.

Mais cet orateur passait sous silence Gabriel Marcia Marquez (prix nobel de littérature en 1982), qui s’est toujours revendiqué de ce que certains nomment la grande région. Il est né à Aracatara, entourée par la mer Caraïbe, d’une superficie de 1775 Kms2, divisée en plaines de basse altitude à l’ouest, et à l’est par une partie montagneuse.

Ne pourrait-on pas rapprocher cette partie de la Colombie, de la Guadeloupe, toutes proportions gardées cependant, puisque dans cette même zone, culmine le pic Cristobal Colon à 5775 mètres d’altitude ? Les côtes de la mer caraïbe sont à moins de de 45 kilomètres au nord.
C’est aussi une zone bananière.

Les critiques ont pu en tout cas évoquer dans l’œuvre de Marquez « un microcosme côtier et caribéen qui finit par représenter l’Amérique du Sud tout entière ».
L’ASCODELA est représentative de cette multipolarité géographique débouchant sur une écriture de l’universalité humaine.

Que lit-on à l’ASCODELA ?

En fait, nous avons les deux pieds fichés dans la Caraïbe, mais c’est pour mieux nous déployer.
Nous faisons nôtre cette profession de foi : agir localement pour penser universellement.
Nous avons un champ immense à explorer. Comment mettre en boîte cet immense réservoir sans fond ?

L’ombre de Nicolas GOMEZ DAVILA, auteur argentin, plane au- dessus de nous, qui écrivait, grinçant, (si je ne déforme pas trop son aphorisme que je cite de mémoire) , que la décadence d’une littérature commence non pas quand il n’y a plus d’écrivains, mais quand tout le monde écrit.

A l’ASCODELA, nous ne partageons pas et nous refusons cette sentence. Nous sommes fiers de présenter de nouveaux auteurs aux côtés de plus prestigieux.
En témoignent ces quelques exemples (et c’est là un des buts essentiels de nos choix à l’Ascodela), qui prouvent la diversité des écrivains et des thèmes retenus.

Nous passons de « La Lumière difficile » d’un autre auteur colombien Tomas Gonzales qui traite d’ un sujet douloureux, l’euthanasie, aux riches soirées poétiques organisées par l’ Ascodela ayant mis à l’honneur de prestigieux invités comme Hector Poullet et Ernest Pépin.

Nous transitons par de sulfureuses « Volcaniques » sous la direction de Leonora Miano, où douze auteures femmes du monde noir, goûtent avec délices à la turpitude, avant de faire escale à Haïti où Emmelie PROPHETE décrit la relation amoureuse muette entre Rose réfugiée derrière sa fenêtre, et Samuel, autre être du silence, assis sur le châssis d’une voiture, dans « Le bout du monde est une fenêtre ». Nous succombons avec Laurence , dans Echapee Belle de Valérie Siracus, aux promesses jet-setteuses du beau Mike qui lui fera découvrir les paradis artificiels hallucinogènes, mais aussi la déchéance entre Guadeloupe et Porto-Rico. Nous grimpons avec Widdi GREGO, l’aventurier des cimes à la conquête de la Diagonale des fous. Nous assistons dans une île de la Guadeloupe, à une revanche des sexes implacable et monstrueuse, sous la plume de TI-MALO qui transcrit dans DYABLESS, entièrement écrit en créole, les tribulations pathétiques des anciens mâles dominants devenus des proies que des amazones sanglantes déchiquettent.

Si notre partenariat avec l’APAG (association des professeurs d’anglais de la Guadeloupe) nous permet de nous affranchir des barrières linguistiques, certains récents succès mondiaux traduits en français ont été présentés. Pensons à Helen Oyeyemi, qui fait éclater les cadres stricts d’identité raciale et sexuelle avec Boy, Snow, Bird, et est représentative de la littérature du monde (britannique d’ascendance nigériane ayant passé son enfance à Londres et vivant en République tchèque). Une autre star planétaire Chimamanda Ngozi Adichie, avec Americanah surnom donné aux nigérians expatriés aux Etats-Unis, témoigne de la puissance de frappe inégalée de l’anglais pour la diffusion actuelle des oeuvres.

Où allons-nous ?

Embarqués sur le vaisseau ascodélien, nous étions conscients que nous pouvions heurter à tout moment les récifs affleurant à la surface de l’immense océan romanesque et poétique.
Nous avions en mémoire ces propos de Dany Laferrière dans le Journal d’un écrivain en pyjama. « Il fut un temps où le romancier était un père qui aidait le lecteur à traverser cette vie semée d’embûches.

Aujourd’hui, c’est un fils que le lecteur doit apaiser constamment ».
Osons donc dire qu’il fut un temps où l’ASCODELA était cette instance un peu sévère qui aidait le lecteur à se frayer un chemin à travers les sentiers pas seulement littéraires semés d’embûches.

Aujourd’hui, nous membres de l’ASCODELA , sommes vos enfants, vos fils et filles, chers sympathisants et lecteurs, que vous devez réconforter pour qu’ils mènent tant bien que mal leur mission.

Et puisque nous sommes réunis par l’amour de la littérature, tentons de répondre à l’épineuse question soulevée par Dany Laferrière.

Quelle est la première qualité d’un écrivain ? (Réflexions…, suggestions) C’est d’avoir de bonnes fesses (gestes à l’appui pour désigner la cible).

On peut donc dire que c’est le fondement de toute littérature. L’extase littéraire ne se conçoit donc pas sans un certain abandon des postures classiques.

 

Daniel C. Texte lu lors de l’Assemblée générale de l’ASCODELA du 16/11/2019

 

 

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