Le crépuscule sanglant de la Guadeloupe
Le crépuscule sanglant de la Guadeloupe
Le crépuscule sanglant de la Guadeloupe n’a pas été seulement une incroyable anthropologie de la férocité, un film glauque.
Une foule haineuse était prête à tuer, étrangler, des médecins, un directeur d’hôpital, d’innocentes infirmières.
En fait, qui étaient les acteurs de notre descente aux enfers ?
Des escrocs notoires appelés au chevet du corps politique guadeloupéen, des syndicalistes-tyrans, (les chefs radicaux guadeloupéens ont leur couronne, leurs dogmes), de farouches adorateurs à la Kémi Séba qui refusent de voir que le tyran est comme ce loup-garou dévorant sa propre espèce, peu importe qu’il endosse les oripeaux nationalistes, révolutionnaires, et pour certains africains.
Mobutu a instauré un régime autoritaire à parti unique, dont il devient maréchal-président en 1982. Un de ses souhaits est que le pays retrouve sa culture profonde, c’est la Zaïrianisation.
En 1971, l’année des 3 Z, il renomme à la fois le pays, le fleuve et la monnaie sous le nom de Zaïre.
Il portait la toque en peau de léopard, sorte de couronne bantoue.
Dans la tradition bantou, le léopard est considéré comme un animal rusé, et sa peau est sacrée. La canne représente la royauté et le pouvoir.
Adolescent, le cinéaste Ingmar Bergman avait fait un court séjour en Allemagne dont il était revenu transformé.
« On ne m’avait pas vacciné en Suède contre l’idéologie nazie, et tout en elle me parut formidable. C’était fascinant – du moins, c’est ainsi que je ressentis les chose à l’époque. Il y eut, pendant mon séjour, un immense défilé, et le Führer fit son apparition. Nous étions très près de lui : la fascination qui se dégageait de tout ce spectacle était hallucinante. Je suis retourné en Suède totalement converti au national-socialisme ».
Mais le cinéaste ajoute. « Je m’en suis guéri plus tard ».
Dans son film, « l’Oeuf du serpent », le mal absolu, le Serpent, est une entité perfide qui s’immisce chez l’homme par le moyen d’une fascination diabolique.
Bergman décrit une Allemagne en pleine confusion, à l’ambiance irréelle, peuplée d’une foule hagarde et inhumaine (une scène montre des passants découpant un cheval à mains nues dans la rue en pleine nuit), presque sous hypnose.
C’est aussi dans une Guadeloupe où suintent la dépression et la folie, la misère et le crime, que les couloirs du CHU ont failli devenir les couloirs de la mort, par la lâcheté de nos hommes politiques, et de la société guadeloupéenne.
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