LE CORONAVIRUS DANS LA CARAÏBE : VERS UNE HECATOMBE ?
ANALYSE DES ENJEUX INTERNATIONAUX
La pandémie galopante ne laisse pas de répit. On peut toutefois essayer de se raccrocher à quelques instants de franche rigolade. Comme cet homme déguisé en chien pour sortir dans la rue pendant le confinement.
Pendant cette période de confinement pour lutter contre la propagation du coronavirus, il a trouvé amusant de braver les règles en se déguisant en chien pour ensuite marcher à quatre pattes dans les rues ensoleillées de la ville. Cela se passe en Tolède, en Espagne. Il s’est attiré les foudres de la population qui n’a pas hésité à le filmer, et à envoyer la vidéo à la police.
On apprend aussi sur Ouest-France du 18 mars que le meilleur ami de l’homme est devenu un sésame pour sortir, si bien que les locations de chiens se multiplient, en Espagne.
«Si quelqu’un veut prendre l’air, je loue mon chien pour que tu aies un sauf-conduit», est une des phrases les plus entendues, ces jours derniers en Espagne. L’explication est que les contrôles policiers en Espagne sont impitoyables et que la seule possibilité admise pour prendre l’air, tant de la part des autorités que de la société civile, est de promener son chien.
Faute de chiens, certains osent sortir avec des peluches. Un homme s’est fait interpeller par la police avec un chien en peluche tenu en laisse dans les rues de Palencia (nord de l’Espagne) !
En Italie, ce n’est pas mieux puisque certains Romains ont été surpris par l’AFP en promenant… des cochons !
Un peu partout une folie ambiante semble prédominer : En Guadeloupe juste trois exemples, l’imminence d’une guerre des gangs, – privés de terrains de jeux pour leurs méfaits, si un couvre-feu total est imposé -, un putsch de parents d’élèves, qui n’en peuvent plus, d’assurer et d’assumer la scolarité de leur progéniture, les couples qui pour beaucoup ont déjà déterré la hache de guerre, (certains dorment déjà dans leurs voitures : c’est la double peine, le double confinement).
Que faire ? Pour sortir du confinement, vous vous déguiserez en quoi : en ambulanciers, en personnel de santé ?
Encore que, ce médecin urgentiste belge nous lance ! «Je ne supporte pas les gens qui applaudissent les soignants » (Les Belges sont appelés à applaudir tous les soirs, à 20 heures, le personnel soignant).
«On est où ? MSF va débarquer ? Une bonne partie des gens qui applaudissent, votent chaque année pour les c… qui diminuent les budgets.
Merci quand même pour les applaudissements, mais ça fait des années que le personnel hospitalier travaille dans des conditions de merde et se nique la santé».
Etes-vous prêts à vous servir de la délation, cette nouvelle arme contre la propagation du coronavirus ? Pour parodier une émission célèbre, nous pourrions dire, et vous, connaissez-vous vraiment vos voisins ? Non pas vos voisins immédiats. Non pas votre voisine immédiate, celle qui ce lundi matin est passée quatre fois à la supérette du coin, en quatre heures, soit une fois toutes les 60 minutes, comme en a témoigné une gérante de ce commerce d’alimentation, excédée sur Guadeloupe la Première. Non, nous parlons de vos voisins de la Caraïbe.
Voulez-vous accueillir comme eux des paquebots ? Le paquebot que vous plébiscitiez, il y a peu, euh… Il y a quelques jours seulement en fait. Le paquebot qui vous faisait tourner la tête. Le paquebot sur lequel vous emmeniez l’être cher, ou votre maman, ou vos enfants adorés, ou votre joyeuse bande d’amis. Le paquebot qui était devenu votre raison de vivre, l’alpha et l’oméga.
Vous feigniez d’ignorer ce que 97Land ne cessait de vous répéter : vous enrichissiez des compagnies pour lesquelles la rentabilité est le maître mot, au détriment de l’environnement, – le paquebot est actuellement un des principaux pollueurs de la planète-, la sécurité des passagers et du personnel passant au second plan (on ne parle même pas de la sécurité alimentaire tant les épidémies de gastro-entérite sont fréquentes sur les paquebots, mais avec des milliers de passagers, il peut être difficile d’assurer en effet un respect de la chaîne alimentaire).
Non, vraiment, nous ne sommes pas comme la Barbade. Elle accueille les paquebots refoulés par d’autres pays de la Caraïbe. Elle a autorisé l’escale de plusieurs paquebots, refusés par d’autres pays à cause des cas suspects ou confirmés de coronavirus à bord.
Le COVID-19 est vu comme une opportunité.
Barbade se positionne comme le leader caribéen. Ses gestes tendres aux compagnies de croisière seront sans conteste appréciés et la Guadeloupe et la Martinique peuvent déjà se rhabiller.
Mais alors, nous sommes-nous demandés, quel était l’intérêt pour la Barbade de privilégier autant la poule aux œufs d’or au détriment peut-être de son âme ?
Nous nous sommes penchés alors sur les chiffres de L’Année stratégique 2020 Analyse des enjeux internationaux, – 97Land ne reculant devant rien en investissement et en temps pour piocher dans les statistiques les plus complexes –, et au chapitre Amérique Latine et Caraïbes, quelle ne fut pas notre stupéfaction de constater que le taux de mortalité de la Barbade était de 10,83 %, le plus élevé de toute la zone, en corrélation avec la part des plus de 65 ans dans le pays. (La Guadeloupe, la Martinique et la Guyane sont englobées dans les statistiques françaises et ne figurent donc pas dans ce panorama).
Les pays à la population la plus âgée sont :
– Barbade : 14,95 %
– Cuba : 14,74 %
– Uruguay : 14,66 %
Les pays où les taux de mortalité sont les plus élevés sont :
– Barbade : 10,83 %
– Trinidad et Tob. : 9,74 %
– Uruguay : 9,38 %
– Haïti : 8,54 %
Les enjeux en matière de santé pour la Barbade suite à une épidémie concerneraient une population relativement âgée. Est-ce de la Real Politik ? Une stratégie touristique mûrement réfléchie ? Il n’est pas innocent que la Prime Minister Mia Mottley tienne à la publication de cette photo suivant la donation de ventilateurs pour 700 000 $ de la part de l’enfant du pays, Rihanna.
Les taux de mortalité infantile sont situés sur une autre ligne que nous analyserons par la suite.
Toutefois, à signaler que notre voisine immédiate l’île de la Dominique* est quasiment exclue des statistiques de la zone, puisque les chiffres n’ont pas été communiqués, sauf pour la mortalité infantile qui fait frémir et que nous communiquons d’ores et déjà, soit 31,5 % pour la Dominique, dépassée seulement par Haïti, 53,9 %.
Si ces chiffres s’avèrent exacts, et pourquoi en douter, puisque les auteurs nous préviennent que ces statistiques ont été collectées d’après les chiffres les plus disponibles et les plus fiables, on est en droit de s’interroger sur la capacité organisationnelle des services de santé de la Dominique, au vu de ces seuls chiffres communiqués.
* Seules les fiches relatives à St-Kitts and Nevis et à la Dominique ne présentent pas de statistiques. Mais on peut noter que l’unique statistique fournie pour Saint-Kitts & Nevis concerne également la mortalité infantile qui est en pourcentage bien moindre qu’à la Dominique avec 11,6 %.
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