Des niveaux jamais atteints en Outre-mer selon le Conseil Scientifique
Dans ses avis du 8 et 16 décembre 2021, le Conseil scientifique indiquait que les risques d’introduction et diffusion du variant Omicron étaient multiples en outre-mer avec des positionnements dans des bassins régionaux à risque et avec la période de fin d’année propices aux rapprochements.
Le Conseil scientifique alertait à nouveau sur les spécificités outre-mer « La difficulté majeure pour faire face à une future remontée des cas en outre-mer liée au variant Omicron reste le très faible taux de vaccination en particulier aux Antilles (34%) et en Guyane (22%).
La forte prévalence de comorbidités et les capacités hospitalières limitées aggraveront à nouveau la situation d’autant plus que la situation en métropole pourra compliquer l’envoi de renfort dans les hôpitaux d’outre-mer. »
Force est de constater que les incidences dans les départements d’outre-mer sont du 7 au 13 janvier à des niveaux jamais atteints même pendant la vague d’été 2021 aux Antilles et ce malgré les couvre-feux qui ont été instaurés le 8 décembre pour la Martinique et entre le 1er et le 8 janvier sur les autres départements : 3385 à La Réunion, 1634 à Mayotte, 4468 en Guadeloupe, 5278 à Saint Martin, 3152 à Saint Barthelemy, 2696 en Martinique, 3230 en Guyane.
Ces incidences semblent se stabiliser en semaine 2 ou semaine 3 probablement en lien avec les couvre-feux. Les passages aux urgences, les hospitalisations et entrées en réanimations sont reparties à la hausse sur l’ensemble des départements d’outre-mer en lien avec cette augmentation brutale des cas liés au variant Omicron.
Les capacités hospitalières et de soins critiques sont déjà atteintes à La Réunion et en Martinique et des déprogrammations ont commencé.
L’offre de soin de proximité (cabinets de médecine libérale, pharmacies, et SAMU) est aussi saturée sur plusieurs territoires. Les hospitalisations y sont majoritairement observées sur des patients non vaccinés (par exemple à La Réunion 86% des personnes en services de soins critiques sont non vaccinées ou avec un schéma vaccinal incomplet alors que 80% des plus de 25 ans ont reçu au moins 2 doses).
Les taux de vaccination restent vraiment trop faibles sur tous les départements d’outre-mer et en particulier en Guadeloupe et Guyane (en Guadeloupe 35,5% de la population générale a reçu 2 doses, 12,1% une dose de rappel). A la Réunion la situation est moins critique, (62,3% de la population générale a reçu 2 doses, 23,4 % une dose de rappel) mais à Mayotte seulement (46,6% de la population générale a reçu 2 doses, 5 % une dose de rappel). Les îles de St Martin et St Barthelemy ont des taux de vaccination très différents avec 77,6 % de la population générale ayant reçu 2 doses à St Barthelemy contre 34,8% à St Martin et on constate actuellement aussi une très grosse différence entre ces deux îles en terme de nouvelles d’hospitalisations (0 à St Barthelemy sur la première semaine de janvier contre 46 à St Martin).
Propositions
* Comme indiqué dans l’avis du Conseil scientifique du 16 décembre, l’effort de primovaccination doit être poursuivi en urgence dans ces territoires en particulier vers les personnes les plus fragiles et le personnel médical, le rappel doit continuer à être promu.
** L’ARS Guyane a décidé de lancer des réservations en lignes du vaccin Novavax (autorisé par la HAS le 14 janvier) en espérant convaincre une partie des personnes récalcitrantes à la technologie ARNm. L’ARS Guyane met en avant la conservation aisée du vaccin et sa technologie déjà bien connue, dite à protéine recombinante, déjà utilisé par d’autres vaccins comme celui contre l’hépatite B, certains vaccins contre la grippe ou contre la coqueluche.
*** Outre la vaccination, les gestes barrières, le respect des couvre-feux, le télétravail, l’aération des pièces sont essentiels à ce niveau extrêmement élevé d’incidence et de tension hospitalière d’autant plus dans cette période de vacances à La Réunion, et période de carnaval en Guyane et bientôt aux Antilles.
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