Société

CHALUS est-il disqualifié ?

En montrant explicitement le pouvoir comme  infâme, ubuesque ou simplement ridicule, il ne s’agit pas je crois d’en limiter les effets, et de découronner magiquement celui auquel on donne la couronne.
Il me semble qu’il s’agit, au contraire, de manifester de manière éclatante l’incontournabilité, l’inévitabilité du pouvoir qui peut fonctionner dans toute sa splendeur tragico-comique même lorsqu’il est entre les mains de quelqu’un qui se trouve effectivement disqualifié. (Foucault, 1999)
Il ne voit rien, il n’entend rien, ni à l’alliance Baie-mahaultienne, ni à l’usine de masques Respire Plus, ni au comité du tourisme des îles de Guadeloupe, ni au Memorial Act(e).
C’est désespérant. On aimerait le sauver.
Selon Marcia Tiburi, dans « analyse d’une mutation esthetico-politique », ce qu’on appelle aujourd’hui l’antipolitique est précisément le politique qui se dissimule pour réapparaître comme une farce.
 » Mon parti est la Guadeloupe. Je travaille pour la Guadeloupe ».
L’abandon des scrupules qui caractérise la parole désinhibée des candidats et des masses impliquées dans les jeux politiques a conduit à une Guadeloupe spectrale.
L’île n’est qu’un fantasme collectif avec l’accord de tous autour d’un mensonge, l’évolution institutionnelle de la Guadeloupe.
Colloque, symposium, carrefour de convergence, conférence, congrès, débat, forum, séminaire, sommet…. Pour surtout ne rien décider. Ne manquent que les cahiers citoyens chers au maître en la matière, Emmanuel Macron. Et ce dernier recevra notamment le président de l’exécutif de la Guadeloupe aujourd’hui avec en ligne de mire la modification du statut de la Nouvelle-Calédonie et les déclarations récentes sur l’autonomie de la Corse.
Kojeve parlait des rituels vides de sens de l’aristocratie japonaise. De même, nous nous adaptons à des simulacres politiques.
Dans cette comédie guadeloupéenne, chacun sait que le pouvoir lui-même n’est pas sur la scène. D’où l’explosion de gourous se substituant à ces politiques.
Ces gourous des réseaux sociaux, exploitent le rire et l’humiliation.
Le rire est le piège, l’appât que l’industrie culturelle jette pour les hordes de consommateurs dévorés par le consumérisme.
Le concept du rire comme catharsis nous aide à comprendre l’adhésion des masses au fascisme.
Le plaisir de rire n’est pas un plaisir pur (Bergson 1924). Il y a l’intention inavouée d’humilier.
Dans cette fausse société, le rire a attaqué comme une maladie, nous entrainant dans une totalité indigne.
C’est la vie qui éclate de façon barbare, l’affirmation de soi qui ose célébrer la libération de tout scrupule. (Adorno et horkheimer, 1988).
Propos en dessous de la ceinture, affichage constant du virilisme, « en pa ni kok mol », attaques constantes sur la vie privée et les auto proclamés guadeloupéens verticaux.
L’avatar le plus notable de cette mutation qui paraît émerger comme une haine de la politique, ou comme une opération de destruction générique du système, mais qui est en réalité une hypocrite séduction des foules pour préparer l’arrivée au pouvoir du Rassemblement national, objectif tout avoué.
La stupidité, la grossièreté, la bêtise, servent d’impulsion pour le texte verbal à délivrer, et
l’extase générée au niveau des abonnés des reseaux sociaux par les délires du nouveau Maître des Ténèbres guadeloupéennes.
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Théo LESCRUTATEUR

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