Une alternative à la préemption des duettistes de 2022 ?
Le premier livre des Rois raconte que, vinrent deux femmes prostituées vers le roi, le fils de l’une d’entre elle était mort durant la nuit. L’une et l’autre revendiquait l’enfant survivant Salomon pour les départager, réclama une épée et intima l’ordre de trancher l’enfant pour donner moitié à l’une et à l’autre.
Et la femme dont l’enfant était le vivant dit au roi, car ses matrices étaient émues au sujet de son fils dit, « Monseigneur ! Donnez à elle l’enfanté vivant, mais surtout ne le faites pas mourir ! ».
Cette allégorie, n’a évidement d’autre sens que d’interpeller, celles et ceux qui se disent à longueur de discours politique, chérir la France comme un nouveau-né sorti de leur humanité tel Dionysos de la cuisse de Jupiter.
Alors, qui au nom du peuple quelle candidate ou candidat serait prêt(e) à cette maïeutique, comme cette mère à s’émouvoir dans une inconditionnalité au point de renoncer à son amour propre, plutôt qu’assister à la mort de cet être cher ?
Il faut en effet, contextualiser la situation pré-électorale des présidentielles de 2022 pour se rendre à l’évidence que la situation, sociale, écologique, économique de notre société exige un sacrifice au plus haut niveau de conscience de celles et eux qui s’estiment être dépositaire du salut de notre pays.
La dramaturgie est la qualité familière de tout animal politique, dont la personne n’est que le véhicule d’une idéologie assumée.
Où donc sera cette salle à manger située autrefois, au premier étage du n° 48 de la rue du Four dans le 6e arrondissement de Paris en ce prochain 27 mai 2021, en hommage du souvenir de la réunion de 1943, ayant auguré des fonts baptismaux du Conseil National de la Résistance ?
Car, si le diagnostic est partagé unanimement par tous les prétendants au trône, peu songe à s’effacer, et encore moins à s’unir pour une solution relevant de l’intérêt général.
Pour avoir manqué de courage en renonçant à maintenir sa candidature en se ralliant à Jean-Luc MELENCHON, et sous la pression de la nomenclaturât incrédule du Parti Socialiste, Benoît HAMON portera sa vie durant les stigmates de ses 6,35% des élections présidentielles de 2017.
Et, depuis ces deux candidats malheureux témoins du numéro de duettiste de 2017, s’apprêtent à être de nouveau les témoins impuissants d’une répétition historique, en faisant probablement mentir le proverbe que l’histoire en se répète pas…
La force de l’image de l’ancien candidat de 2017 lors de la perquisition du siège de son parti La France Insoumise en 2018, a ruiné sa stature d’homme d’Etat, tant était surjoué son rôle d’indigné sous couvert de son mandat de Député.
Même si, à la force de sa culture bien servie par son talent oratoire depuis cette date il pilonne le Gouvernement quant à l’évidence des ses incohérences et des errements incessants. Lorsque qu’un artiste rate sa sortie, il lui reste plus qu’ à accomplir un geste dont le panache serait de nature à lui permettre de recouvrer la légitimité perdue.
Il lui faudrait s’inspirer de la réplique d’un Cyrano de Bergerac trouver cette sortie élégante telle « C’est un roc ! . .. C’est un pic ! . . . c’est un cap ! Que dis-je, c’est un cap ? C’est une péninsule !
Mais comme nous le pressentons, l’homme en est-il capable ? L’orgueil, le dispute à la fierté et lui interdiraient de faire machine arrière tant il est lui-même prisonnier du regard que lui porte ses troupes.
La stature d’Homme d’Etat ne requiert pas l’obligation d’être Président de la République, un home, ou voire un Ministre peut tout aussi bien acquérir cette dimension, à l’image d’un Jean MOULIN, ou d’un Pierre MENDES-FRANCE.
Ainsi, le syndrome HAMON, est manifestement en passe de se refermer sur lui. Car, hélas, dans ce paysage tracé à la serpe dans chaque camp, les Ecologistes n’offrent pas mieux comme spectacle, celui d’un plaideur sabotant une belle idéologie dans la querelle fratricide d’un trop plein de prétendants.
Ce mouvement politique cultive avec une rare délectation, l’art de la fracture interne permanente. Déjà sur la ligne de départ, avant même la discussion sur qui doit s’installer dans les « starting blocks », ces champions se déchirent sur l’esthétique de la tenue qu’il faudra arborer.
Quant à la Droite, entre ceux qui renoncent tant est cruel le souvenir d’un François FILLON comme Saint Sébastien crucifié, et ceux qui s’érigent en champion auto-proclamé, tels Bruno RETAILLEAU, Laurent WAUQUIEZ, ou encore Rachida DATI, Michel BARNIER, Xavier BERTRAND voire en celle qui en sourdine Valérie PECRESSE attend son heure, la profusion est à son comble.
Et la panoplie n’est pas près de s’arrêter avec les faux frères tapis, Nicolas DUPONT-AIGNAN, François ASSELINEAU éternels candidats à toute occasion.
Et pourtant comme dirait Galilée, elle existe cette alternative à l’exemple de ces personnalités qui en 1943, se sont grandies dans un élan de générosité en dépassant leurs égos, pour donner à la France le socle de son organisation sociale contemporaine actuelle, malgré les amputations incessantes pour en dénaturer l’idéal.
Il faudra bien s’y résoudre, si comme cette mère préférant la séparation de son enfant à sa mort si de cette espérance qu’aspire la population, il en existe une supérieure aux calculs d’appareils et à la convoitise des courtisans. Pour ce faire, il faudra se garder de deux écueils au moins. Celle provenant du dénigrement caricatural par les médias, et du « Tout sauf lui, ou elle », et l’enfermement idéologique et dogmatique plein de certitudes des concurrents. L’hypothèse ici dressée ne tient que si les mêmes duettistes de la finale antérieure sont en lice, car si Emmanuel MACRON venait à renoncer l’échafaudage nécessiterait une analyse plus circonstanciée…
Dans le cas contraire, cette France spectatrice attend impatiente une offre politique rassurante et audacieuse, et ce curieux paradoxe pourrait s’incarner parmi quelques-uns. Et dans le panorama, celui qui se rapproche le plus de ce trait de gaulliste social susceptible de rassembler, autour des trois forces principales de MELENCHON, en passant par JADOT, jusqu’à Xavier BERTRAND.
Qu’espérer de ce mois de mai, si ce n’est d’être celui de la prise de conscience de femmes et d’hommes, se libérant des préjugés des courants politiques à ’engager en s’inspirant de la citation de Périclès « Si on veut obtenir quelque chose que l’on n’a jamais eu, il faut tenter quelque chose que l’on n’a jamais fait. ».
Antony Etelbert
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