Société

RENFORCER LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE DANS L’OCÉAN INDIEN POUR RÉPONDRE AU CHANGEMENT CLIMATIQUE 

Communiqué de Presse

RENFORCER LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE DANS LE SUD-OUEST DE L’OCÉAN INDIEN POUR MIEUX RÉPONDRE AU DÉFI DU CHANGEMENT CLIMATIQUE 

LANCEMENT DE L’INITIATIVE POUR LE DÉVELOPPEMENT DE LA RECHERCHE DANS LES ÎLES ÉPARSES ET DU PROGRAMME DE RECHERCHE FRANCE 2030  » RÉSILIENCE AU CHANGEMENT CLIMATIQUE « 

 

Sous l’impulsion du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, et du ministère chargé des Outre-Mer, les Terres australes et antarctiques françaises, l’Office Français de la Biodiversité, l’Agence Française de Développement et 6 établissements scientifiques – le CNRS, l’Institut de Recherche pour le Développement, l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer, l’Université de La Réunion, le Centre Universitaire de Formation et de Recherche de Mayotte et le Muséum national d’histoire naturelle – s’engagent pour le développement de la recherche scientifique dans les îles Éparses à travers la signature d’une première feuille de route commune pour la période 2022-2026.

 L’adoption de ce document cadre en présence des ministres Sylvie Retailleau et Philippe Vigier s’inscrit dans la continuité des engagements du Président de la République Emmanuel Macron, qui avait annoncé en octobre 2019 lors de son passage dans l’archipel des Glorieuses la volonté de renforcer la recherche dans les îles Éparses par la mise en place d’un dispositif pérenne de soutien à la recherche associant les partenaires régionaux.

 Par ailleurs, le CNRS, l’Ifremer et l’IRD lancent le programme de recherche France 2030 « Résilience au changement climatique » (PEPR BRIDGES), d’une durée de 10 ans sur la gestion des communs dans le sud-ouest de l’océan Indien.

Ce programme a pour objectif de concilier des objectifs de conservation, d’exploitation durable des ressources marines et de coopération régionale. Il réunit 8 autres partenaires : les Terres australes et antarctiques françaises, Météo-France, le CUFR de Mayotte, l’Université de La Réunion, le Centre d’Etude Stratégique de la Marine, le Réseau des Universités Marines, l’Institut de Relations Internationales et Stratégiques, le Muséum National d’Histoire Naturelle.

Les îles Éparses, de par leur répartition géographique (du 11ème parallèle sud avec les îles Glorieuses, au 26ème parallèle sud avec Europa), et leurs spécificités (isolement, importante diversité biologique et habitats préservés notamment de vastes récifs coralliens, zones de reproduction d’importantes populations d’espèces marines migratrices dont les tortues, oiseaux et mammifères marins) offrent un potentiel unique pour la recherche dans de nombreux domaines scientifiques.

 Ces sites isolés et préservés constituent des sites de référence et des postes avancés pour l’étude de l’évolution du climat et de ses impacts sur les milieux et la biodiversité dans le sud-ouest de l’océan Indien. Ces territoires peu modifiés par l’homme ont ainsi vocation à être intégrés comme référentiel dans des études conduites dans cette région du globe.

 La politique de préservation de ces sites, souhaitée par le gouvernement, se traduit par leur classement progressif en réserve naturelle nationale. Ces territoires constituent une opportunité pour développer des projets sur l’évaluation du rôle qu’ils jouent dans le maintien de la biodiversité régionale, sur leurs liens avec les territoires voisins, sur leur vulnérabilité au changement climatique et sur les solutions permettant d’accompagner une gestion durable de ces espaces et des ressources associées.

Au regard de ces éléments, la France a pour volonté de mettre ces « territoires sentinelles » à disposition de la recherche nationale et internationale pour contribuer à répondre collectivement aux grands défis planétaires.

Co-pilotée par les Terres australes et antarctiques françaises et le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, la Feuille de route 2022-2026 a pour objectif de soutenir l’intégration des îles Éparses dans des programmes de recherche structurants à l’échelle du bassin, portant sur des enjeux partagés et dans un cadre de coopération régionale.

La feuille de route oriente les moyens pour soutenir des programmes de recherche dont les axes prioritaires sont les suivants :

1) les suivis environnementaux et les observatoires des changements globaux ;

2) l’étude de la structuration et de la connectivité des écosystèmes des îles Éparses à l’échelle régionale ;

3) la caractérisation des pressions et de leur évolution pour mieux protéger les territoires vulnérables.

Elle rappelle également des principes fondamentaux d’encadrement des activités de recherche qui permettront d’assurer leur compatibilité avec les enjeux de conservation des espèces et des écosystèmes remarquables, protégés et vulnérables, qu’abritent les îles Éparses.

L’Initiative engage par ailleurs les partenaires à favoriser les projets vecteurs de partenariats et de coopération scientifiques avec les pays de la zone sud-ouest de l’océan Indien, notamment par des échanges de compétences et de connaissances, le développement de la formation et la mise en réseau des aires marines protégées.

Enfin, à travers ce document, les parties signataires et les partenaires de l’Initiative se sont engagés à mobiliser des outils spécifiques de financement pour soutenir et dynamiser une recherche mieux coordonnée dans cette zone du sud-ouest de l’océan Indien. Parmi ces outils figurent :

  • Le programme de recherche France 2030 « Résilience au changement climatique » ;
  • Un appel à projets régional, SIOMPA 2023, mobilisant l’ANR et l’AFD aux côté d’autres agences de financement des pays de la zone (Afrique du Sud, Kenya, Tanzanie, Mozambique), portant sur la connectivité écologique pour maximiser la conservation de la biodiversité entre les Aires marines protégées du Sud-ouest de l’Océan ;
  • Le projet MARIO, proposé dans le cadre de l’instrument PTOM océan Indien qui portera sur la « Préservation des écosystèmes marins et la gestion durable des ressources naturelles du sud-ouest de l’océan Indien ».

Ce projet, porté par les Terres australes et antarctiques françaises, bénéficiera d’un budget total de 4 M€ sur la période 2024-2027. Il inclura en particulier un volet sur la connaissance des écosystèmes et ressources halieutiques associées aux monts sous-marins et pentes externes des îles du canal du Mozambique ainsi qu’un volet visant à mieux caractériser les effets des changements globaux sur les écosystèmes marins.

Financé par France 2030, ce nouveau programme de recherche lancé ce 19 décembre 2023, vise à comprendre comment une gestion spatialisée des socio-écosystèmes de la région permettrait une meilleure préservation de la biodiversité et une exploitation plus juste et durable des ressources marines dans le cadre d’une adaptation accrue aux changements globaux. Co-porté par le CNRS, l’IRD et l’Ifremer, il bénéficie d’un budget de 28,31 M€ sur 10 ans destiné à structurer et renforcer les équipes de recherche dans la région.

A travers ces initiatives et les efforts coordonnés de soutien à la recherche dans la zone, l’ensemble des partenaires partagent la volonté de faciliter l’intégration des îles Éparses comme site d’étude régional, et de structurer des partenariats scientifiques et techniques autour de projets permettant de mieux répondre aux défis environnementaux et sociétaux à venir dans le sud-ouest de l’océan Indien.

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