Société

Ratenon : « Aux questions posées dans la langue de Molière ou en créole, Macron a répondu par la langue de bois »

Intervention de Jean Hugues Ratenon, député de la 5ème circonscription de La Réunion lors des questions au gouvernement le 29 octobre

Quand Emmanuel Macron vient à La Réunion, la nature se fâche : trombe d’eau sur lui à son arrivée alors que le soleil brille sur le reste de l’île ; le volcan gronde, la terre tremble, et c’est l’éruption au dernier jour de sa visite !

Un tel voyage présidentiel, c’est du jamais vu : un voyage surmilitarisé avec 1 500 militaires mobilisés, l’aéroport et la préfecture transformés en bunkers, les habitants interdits de sortir… On se serait cru en état de guerre. Alors que La Marseillaise résonne sur le tarmac, dans le même temps, des manifestants pacifistes sont chargés, gazés, des camions militaires avancent sur eux phares allumés dans un nuage de gaz lacrymogène ; les axes principaux sont fermés à la circulation et une intersyndicale interdite de venir jusqu’à la préfecture ; les journalistes travaillent dans des conditions impossibles dénoncées par le Syndicat national des journalistes. C’est la première fois qu’une visite présidentielle crée autant de peur et d’indignation dans la population !

La liberté est en berne sous Macron.

Macron, un président préférant « Choose La Réunion » ou encore participer à un pique-nique offert par l’URCOOPA, l’Union réunionnaise des coopératives agricoles qui étouffe nos agriculteurs, nos éleveurs et l’entrepreneuriat local !

Les Réunionnais demandent un logement, un emploi, plus de pouvoir d’achat et une baisse des prix : Jupiter a parlé hub, French Tech, choose. Un décalage saisissant face à l’urgence sociale ! Aux questions des gens posées dans la langue de Molière ou dans la langue créole, Macron a répondu par la langue de bois. 

Loin de participer à l’unité des Français, il instaure le désordre. La Réunion avait besoin d’un chef d’État et non d’un chef de guerre.

Monsieur le Premier ministre allez-vous enfin répondre à la crise profonde qui perdure ou êtes-vous en train de programmer l’explosion sociale, le mal-être, la division et la haine en Outre-mer ?

Réponse de Mme Annick Girardin, ministre des outre-mer.

Vous avez, monsieur le député, donné votre vision de la visite du Président de la République à La Réunion. J’étais la semaine dernière avec le Président de la République à Mayotte et à La Réunion pour répondre aux Mahoraises et aux Mahorais, aux Réunionnaises et aux Réunionnais, c’est-à-dire pour répondre à leurs problématiques.

Vous auriez ainsi pu dire que la globalité du plan Logement leur a été présentée après avoir été discutée avec tous les parlementaires et l’ensemble de ceux qui ont travaillé dans ces territoires sur le sujet. Et je vous rappelle qu’il s’agit de 1,5 milliard d’euros alloués à Action Logement, mis à la disposition des Réunionnaises et des Réunionnais.

Je vous rappelle également, et vous y étiez, l’accueil favorable à une aide logement pour l’accès à la propriété. Vous savez bien que vous la souhaitiez.

Je vous rappelle aussi les 7 millions de crédits à l’Agence française de développement pour l’ingénierie parce que nous savons que si les logements ne sont pas aussi nombreux qu’il le faudrait dans votre territoire, c’est souvent parce qu’ils ne sortent pas de terre faute d’ingénierie.

Vous auriez pu dire – vous le saviez puisque la question a été posée au ministre de l’agriculture – que les agriculteurs étaient dans l’attente d’une réponse sur le plafonnement du SIOM, et que celle-ci est intervenue : le SIOM sera déplafonné, ce qui apportera 45 millions aux agriculteurs pour diversifier encore davantage l’agriculture à La Réunion.

Vous auriez pu dire que nous avons parlé lors de la visite présidentielle du droit des femmes et de l’égalité hommes-femmes, en annonçant la visite de Marlène Schiappa à La Réunion pour lancer un plan spécifique sur les violences faites aux femmes dans les territoires d’outre-mer. Et vous savez pourtant que c’est dans ces territoires que se trouvent les plus grosses difficultés.

Vous auriez aussi pu parler d’un autre type de difficultés que rencontrent les Réunionnaises et les Réunionnais, c’est-à-dire le manque d’emploi. Et nous en avons pourtant beaucoup parlé à l’occasion du plan Pétrel annoncé à La Réunion, à hauteur de 700 millions d’euros. Et j’espère avoir l’occasion de le détailler parce que vous verrez alors que ses mesures renforcent celles qui existent et qui ont déjà apporté des réponses positives.

Voilà la dynamique que nous devons poursuivre.

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