Ils se pâment devant la belle jeune femme et revendiquent sa paternité. Même des hommes politiques seraient prêts à en découdre. Heureusement que la Miss France semble avoir la tête sur les épaules. « Pour que la matière ait tant de pouvoir, il faut qu’elle contienne un esprit », peut-on lire dans La Tentation de Saint-Antoine.

@ComitéMissGuyane

La Miss Guyane a suivi l’itinéraire de beaucoup d’enfants de nos départements. Née  sur un territoire, partie tôt dans un autre, au gré des rencontres et des séparations, ou tout simplement des parcours professionnels des parents. Elle a choisi de représenter la région où elle a grandi. Quoi de plus normal ? Des commentateurs indiquent que les deux parents sont martiniquais. Quoi de moins étrange ? C’est une forfaiture, un casus belli, une offense patriotique. Nationalisme convulsif ?

On peut se demander simplement s’ils défendront avec autant de hargne, des assassins, voleurs, violeurs, nés dans un département et souhaitant adopter un autre.

Nos décideurs sont incapables de s’entendre sur des projets collectifs, et aveuglés par les retombées immédiates d’une bonne petite dose de chauvinisme agressif, s’en donnent à cœur joie. La défunte université des Antilles et de la Guyane a implosé, parce qu’il y avait des requins, et tant de sièges confortables que les mêmes occupaient depuis des lustres. Il aurait fallu exiger des nouveaux statuts, assurer une fois pour toutes, une gouvernance tournante sur les trois régions, et se battre pour une refondation totale du système. Mais qu’importe ! Nous sommes la risée actuellement des autres universités, qui n’ont pas de mots assez humiliants pour désigner les micro-campus que certains revendiquent en montrant leur nombril. Nou goumé pou pép en nou !    

Au fait, Delgrès, le héros guadeloupéen était martiniquais. On ne le souligne pas assez. La maman de Boris Carene est martiniquaise ? Et Monfils, il est guadeloupéen ou martiniquais ? Et si simplement ils étaient de la Caraïbe ?