Société

Les autorités se cachent derrière le parapluie de la faiblesse vaccinale pour expliquer ce drame en culpabilisant les victimes. C’est insupportable !

Mesdames, Messieurs les Parlementaires,

Le 07 Avril 2020, le LKP, le MIR, le CIPN et l’UGTG déposaient plainte contre ‘’X’’ pour mise en danger de la vie d’autrui et non-assistance à personne en danger, dans le cadre de la gestion de la crise sanitaire.

Curieusement, nous ne serons auditionnés que le 18 Mai 2021. Depuis, plus rien. Il est vrai que sous les tropiques, les dossiers s’égarent très facilement…
Vous le savez, la Guadeloupe vit un drame terrible. Depuis début août, plus d’une centaine de décès liés au Covid uniquement dans le Secteur Hospitalier. Les témoignages de médecins venus en renfort, confirmant ceux des militants syndicaux, sont éloquents quant à la désorganisation, au manque de moyens et à l’arrivée tardive des patients sans soins au CHU.


Nous reprenons ici les propos du Professeur LOUIS Bernard du CHU de Tours, de retour de Guadeloupe, rapportés par France Bleu Tourraine :

« Impossible de taire ce qu’il a vu en Guadeloupe. A peine rentré de l’île ce week-end, le professeur Louis Bernard, du CHRU de Tours, dénonce une « maltraitance sanitaire » et une situation d’une « gravité extrême« , alors que les Antilles sont submergées par une quatrième vague de Covid sans précédent.

« Je n’ai jamais connu ça »

 « En plus de 30 ans de métier, je n’ai jamais connu ça dans un département français« , témoigne le médecin. Outre la fatigue de la mission et le décalage horaire, on le sent véritablement éprouvé par ce qu’il a vu. « J’ai encore des idées noires face aux afflux massifs de patients, aux gens restant pendant 24h sur des brancards dans une hygiène précaire, aux décès nombreux dans les services…« , décrit-il.

Les patients triés pour aller en réanimation

Louis Bernard ne pensait pas que les hôpitaux seraient autant désorganisés et que la situation serait aussi chaotique. Les moyens manquent sur place. Les lits de réanimation ne sont pas assez nombreux. Les soignants sont donc contraints de prioriser certains patients.

« Moi, j’appelle ça trier« , dénonce-t-il.

« Un exemple… Quelqu’un de 35 ans que vous ne mettez pas en réanimation parce qu’il aurait une mortalité prévisible plus importante que d’autres patients… ». Et même en réanimation, les patients arrivent dans des états tellement graves que près de la moitié décèdent.

« Il faut que les gens prennent conscience de ce qu’il se passe ».



Durant des mois, le slogan des autorités politiques et sanitaires était ‘’restez chez vous et prenez un doliprane’’. Au final, nombre de nos compatriotes finissent en réanimation car il n’y a pas de prise en charge précoce des patients dès l’apparition des premiers symptômes, dans un pays qui comptent 100.000 personnes atteintes de comorbidités.

Pire encore, des témoignages nous parviennent attestant de l’impossibilité d’accéder aux médicaments prescrits par des professionnels de santé, pour rupture de stocks dans les officines, et cela d’après le Président de l’Organisation Professionnelle des Pharmaciens. D’autres témoignages parlent de refus de prescription ou de refus de délivrer des médicaments.

Depuis ce dimanche 22 août 2021, même les données relatives à la situation en Guadeloupe sont indisponibles sur le site de Santé Publique France. D’ailleurs, il n’a aucun chiffre de la pharmacovigilance sur les effets secondaires et indésirable du vaccin et les décès qui y seraient liés. Tout cela nous interpelle.

Tenant compte de l’expérience et des connaissances acquises depuis mars 2020, ce désastre est inacceptable. Les autorités se cachent derrière le parapluie de la faiblesse vaccinale pour expliquer ce drame en culpabilisant les victimes. C’est insupportable !

Cette situation est principalement la conséquence d’un service public de santé délabré, à l’agonie depuis des années, incapable d’assurer ses missions primaires en matière de santé publique, faute de matériels, faute d’organisation, faute de personnels… dans un pays dont ¼ de la population est en danger de mort.

C’est le résultat aussi de multiples décisions inappropriées et l’absence d’anticipation qui ont mis la vie des Guadeloupéens en danger.

Aussi, Mesdames, Messieurs les Parlementaires, nous venons, par la présente, demander la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire sur la gestion de la crise covid en Guadeloupe.

LES GUADELOUPÉENS ONT DROIT À LA TRANSPARENCE ET À LA VÉRITÉ. 

Nous sommes à votre disposition pour toutes informations utiles notamment pour vous présenter nos arguments et les éléments en notre possession. Dans l’attente d’une réponse favorable, recevez, Mesdames, Messieurs les Parlementaires, nos salutations distinguées.

Pour le LKP

Eli Domota

 

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