Guadeloupe : les maires sont installés
Aujourd’hui en Guadeloupe, tous les conseils municipaux sont installés. Souvent, dans l’euphorie de la passation de pouvoir, les gestes barrières n’ont pas été respectés. Qu’importe !
Le temps de recevoir son écharpe, le temps de se congratuler, d’embrasser ses colistiers, la famille, les amis, probablement l’ordre avait été donné au virus de ne pas circuler. Sans doute un miracle que seule la politique peut produire.
Pour l’instant tout va bien, le paysage sanitaire ne semble pas avoir souffert de ce comportement que l’on pourrait qualifier d’irresponsable mais qui dans le feu de l’action n’a choqué quiconque. On aura le temps de pleurer plus tard !
Les conseils municipaux disais-je, sont installés et pour certaines municipalités, va commencer une cohabitation de circonstance, fruit d’alliances insolites entre ennemis d’hier dont le seul but a été de « déchouker » le candidat sortant. Mais cette posture est-elle critiquable ? La politique est basée parfois sur des stratégies hétéroclites souvent voués à l’échec, mais qui ne semble déranger personne, tout au moins au début. L’heure des réglements de compte aura toujours le temps d’arriver.
Certains candidats ont déjà annoncé leurs priorités. Pour Cédric Cornet son cheval de bataille sera l’eau, puisqu’il mettra en place un plan Marshall de l’eau, une idée qui semble avoir une forte adhésion de la population qui n’aura plus besoin d’attendre qu’il pleuve pour faire sa lessive. Pour Harry Durimel maire de Pointe-à-Pitre, en moins de trois mois, la ville sera propre comme un sou neuf car chaque jour, révêtu de sa tenue d’éboueur, il ira nettoyer les rues de sa ville en compagnie des employés du services de la voirie. Pointe-à-Pitre ville propre ? Si ça ce n’est pas de l’écologie, je ne m’y connais pas.
Les nouveaux maires qui ne connaissent pas encore les difficultés de la tâche sont tout sourire et comptent sur leur état de grâce pour peaufiner leur stratégie, oubliant sans doute que la population veut des résultats tout de suite.
Les anciens, ceux qui sont là depuis plusieurs mandatures et qui ont été reconduits, ont le sourire jusqu’aux oreilles et s’exclament : « on va pouvoir enfin terminer les chantiers commencés », toujours en état de chantier depuis qu’ils ont été élus la première fois.
La politique est intéressante juste pendant la campagne électorale car ce sont des moments oú on peut tout promettre, sans limitation de projet, mais surtout sans nécessité de résultat.
Après, face à la réalité, aux difficultés, aux imprévus, les rouages des collectivités municipales peuvent se coincer rapidement, rendant caduques bien des promesses électorales. Après tout, 6 années c’est vite passé, on aura toujours l’opportunité de revoir notre vote à la prochaine élection.
Hugues Pagesy
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