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Et pourquoi le Président d’Orléans aurait-il été fair-play avec l’Aiglon ?

Ainsi donc, Philippe Boutron le Président de l’US Orléans en refusant de jouer la rencontre en région parisienne comme l’auraient souhaité les Lamentinois est devenu l’homme à abattre en ce début d’année, dédouanant la FFF de ses responsabilités. La justice sportive aurait voulu que l’Aiglon défende ses chances en Martinique, mais à contre courant de tous, nous disons qu’il a eu raison de protéger les intérêts de son club. 

Le Président a justifié son opposition « pour plusieurs raisons : d’abord parce que le règlement le stipule et ensuite parce que cela fait quatre ans que nous n’avons pas joué un match de Coupe de France à domicile ».

Comment lui donner tort ? Au moment du tirage au sort, l’Aiglon savait déjà qu’il jouerait sa rencontre dans l’hexagone comme pour les deux clubs ultramarins précédents. Tous ceux qui s’offusquent aujourd’hui, oublient qu’en janvier 2016, les réunionnais de l’US St Marienne avaient affronté le GFC Ajaccio, équipe de Ligue 1, sur l’ile de Beauté, pour les 32è de finale. Le 7 janvier 2017, Lille au même stade de la compétition avait dominé l’Excelsior de St Joseph au stade Pierre Mauroy.  La seule inquiétude du président de l’Excelsior, Johnny Payet, concernait la recette « traditionnellement » reversée au petit club, mais au bon vouloir du club pro.

Deux clubs de L1 qui n’ont donc pas trouvé honteux d’affronter des ultramarins chez eux et de se qualifier sans gloire. C’est donc une équipe de L2 qui se serait montrée magnanime en perdant le bénéfice de l’avantage du terrain. En cas d’élimination, les supporters orléanais n’auraient certainement pas manqué de dénoncer l’amateurisme des dirigeants.

L’US Orléans, recevant un club de division inférieure, ne pouvait que se frotter les mains de l’aubaine : une reprise de compétition en douceur à domicile, un stade bien garni avec les supporters antillais faisant le déplacement (environ 4500 spectateurs), une qualification pour les 16eme envisageable. Philippe Boutrin enfonce le clou : « Je pense que tous mes collègues des clubs pros auraient réagi de la même façon. Le foot, c’est notre business, on n’allait pas jouer en région parisienne simplement pour leur faire plaisir ».

Pour les dirigeants de l’USO Foot, le premier cadeau de Noël a été l’opposition contre le PSG en 8eme de finale de la Coupe de la Ligue le 18 décembre, une grande fête, « l’aboutissement de plusieurs années de travail », « le petit poucet qui joue contre le grandissime favori ». Cette fois, fort de l’aval de la commission Coupe de France, ils se sont montrés intraitables avec les faibles, car le droit était pour eux.

Les Orléanais sont logiquement qualifiés (même si ils ont eu chaud) et attendent sereinement le prochain tour. « Au niveau de l’ambiance, c’est comme si on avait joué à l’extérieur… C’est toujours plaisant de jouer devant autant de monde » confiait Maxime d’Arpino, milieu de terrain de l’US Orléans. « On n’est pas passé loin de la correctionnelle, mais on est très heureux de s’en être sortis et de se retrouver en 16e… La Coupe de France fait rêver et on prendra ce que le sort nous réserve » souffle Laurent Strzelczal l’Entraîneur adjoint.

Philippe Boutrin a déjà l’esprit tourné vers le championnat. Les fanatiques lamentinois auront beau maudire son nom, il n’en a cure. Et peut-être, au club, a-t-on repéré un jeune Aiglon, qui pourrait se voire proposer un essai d’un mois. Du « tout bénef » pour cet ancien finaliste de la Coupe de France, défait par l’AS Monaco le 7 juin 1980.

Vous trouvez tout cela injuste ? Aux clubs de l’Outre-mer de refuser de participer à cette compétition si les dés sont pipés. Chiche !

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