Société

Cérémonies du 10 mai journée nationale des mémoires de l’esclavage

Cérémonies du 10 mai 2019 journée nationale des mémoires de l’esclavage

Le maire de Villers-Cotterêts (RN), dans l’Aisne, pourrait revenir, le 10 mai 2019, sur sa décision (qui avait fait polémique en 2014) de ne pas participer à la commémoration nationale de l’abolition de l’esclavage qui se tiendra à 10 h 30 dans la cour du château de Villers-Cotterêts, pour la deuxième année consécutive, sous le haut patronage du Président de la République.

Pour son 10e anniversaire, la commémoration parisienne traditionnelle de la place du général-Catroux (17e arrondissement), qui sera la dernière avant l’élection municipale de 2020, et se tient deux semaines en amont de l’élection européenne, pourrait revêtir une solennité particulière le 10 mai 2019. Elle devrait logiquement attirer l’attention des candidats sur l’électorat ultramarin, particulièrement sensible à cette commémoration, qui représente 7% des Parisiens et des Franciliens.

L’association des amis du général Dumas, présidée par l’écrivain Claude Ribbe, biographe du général Dumas, a été, depuis sa création en 2006, l’un des acteurs majeurs de la mémoire de l’esclavage en France, marquée depuis 2006 par une commémoration nationale le 10 mai, une date fixée par le Président Jacques Chirac.

Le but de l’association est de célébrer la mémoire de l’esclavage à travers la figure républicaine du général Dumas, de son vrai nom Thomas-Alexandre Davy de La Paillererie (1762-1806) né esclave à Saint-Domingue (depuis République d’Haïti), héros de la Révolution, père du célèbre romancier, qui fut chaleureusement accueilli en 1789 par la population de Villers-Cotterêts (Aisne) où il est mort en 1806.

Comme chaque année, les commémorations, désormais traditionnelles, organisées par l’association, vont marquer en deux temps la journée du vendredi 10 mai 2019.
D’abord par une cérémonie dans la cour d’honneur du château royal de Villers-Cotterêts à 10 h 30 Ensuite par une cérémonie à Paris, place du général-Catroux (17e arrondissement) à 17 h 30.

Le matin du 10 mai, au départ de la place du général-Catroux, à 9 h, des bus seront mis gratuitement à la disposition des participants inscrits pour cette journée mémorielle afin qu’ils puissent se rendre à Villers-Cotterêts et revenir ensuite à Paris pour participer à la commémoration de 17h30.

Ces cérémonies, libres d’accès sous réserve d’inscription préalable, sont soutenues par la ville de Paris, la région Ile de France, le ministère des outre-mer, la délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti LGBT, la délégation interministérielle pour l’égalité des chances des Français d’outre-mer, le ministère de la culture (centre des monuments nationaux).

Elles sont placées depuis 2018 sous le haut patronage du Président de la République.

Cérémonie parisienne : un temps fort pour les originaires d’outremer avant l’élection européenne de 2019 et l’élection municipale de 2020

Depuis 2009, l’association des amis du général Dumas, présidée par l’écrivain Claude Ribbe, organise une cérémonie commémorative à Paris, le 10 mai, place du général-Catroux (17e arrondissement) à l’occasion de la journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions.

Cette cérémonie se déroule devant le monument « Fers » du plasticien Driss Sans-Arcidet, érigé en 2009 par la ville de Paris place du général-Catroux, en mémoire du général Dumas, suite à une demande de l’écrivain Claude Ribbe qui avait abouti à un vœu unanime du conseil de Paris, porté par Philippe Seguin en 2002. Ce monument a été érigé à l’emplacement d’une statue du général Dumas érigé en 1913, mais abattu en 1943 par les collaborateurs français. Il forme un groupe triangulaire avec les statues, installées sur la même place, du romancier Alexandre Dumas (fils du général Dumas) et de l’écrivain Alexandre Dumas fils (petit-fils du général Dumas, auteur de La Dame aux camélias). La célébration monumentale, en un même endroit, de trois générations consécutives de célébrités ayant porté le même pseudonyme est unique au monde.

La cérémonie parisienne, très populaire, rassemble chaque année environ un millier de participants parmi lesquelles de nombreuses personnalités de la politique et des arts. Le Premier ministre et différents membres du gouvernement y assistent régulièrement, à l’instar des élus parisiens et franciliens.

En 2019, la maire de Paris y sera présente. Ce sera le dernier 10 mai de cette mandature municipale et il est probable que de nombreux élus tiendront de ce fait à marquer leur intérêt pour la cérémonie, dont les temps forts seront l’interprétation a cappella de La Marseillaise par le ténor Elvis Miath et les tambours des groupes Miyo et Balkouta.

En 2006, à l’occasion du bicentenaire de la disparition de général Dumas, l’écrivain Claude Ribbe a fait apposer une plaque sur la maison où le général est mort, l’ancien hôtel de l’Épée, 41 rue du général-Mangin. À partir de là, cette plaque est devenue, sur décision préfectorale, un lieu de rassemblement pour la commémoration du 10 mai dans le département de l’Aisne.
En 2014, après son élection à la mairie de Villers-Cotterêts, le nouvel élu, M. Franck Briffaut, a décidé de ne plus commémorer la journée nationale de l’esclavage, ce qui a donné lieu à de nombreux articles de presse.

Ce sont alors Claude Ribbe et son association des amis du général Dumas qui ont pris en mains la manifestation afin qu’elle soit pérenne.

En 2018, du fait des réticences de la municipalité pour que la commémoration traditionnelle se tienne sur la voie publique, au motif que c’était un jour de marché, la commémoration de VillersCotterêts s’est installée dans la cour du château royal, dont la restauration a été entreprise par le Président Emmanuel Macron, suite à une promesse de campagne. Le Président de la République a accordé son haut patronage à cette nouvelle orientation de la cérémonie et il a déclaré soutenir et encourager le projet de centre Dumas développé par Claude Ribbe dans le cadre de la restauration du château.

Il faut dire que c’est dans la cour de ce château que le général Dumas, alors simple dragon dans le régiment de la Reine, basé à Laon, a été accueilli par la population de Villers-Cotterêts le 15 août 1789, quasiment 250 ans jour pour jour après la fameuse Ordonnance de Villers-Cotterêts de François 1er, imposant l’usage du français dans les actes publics et créant un état-civil national. C’est dans la cour du château que, ce même jour, l’écrivain Alexandre Dumas a rencontré son épouse, qui l’a attesté dans un courrier. Alexandre Dumas, fruit de cette rencontre, est l’écrivain français le plus lu dans le monde, et le plus adapté au cinéma. Du fait de la haine que Napoléon portait au général Dumas, le château de Villers-Cotterêts a été abandonné puis transformé en dépôt de mendicité, c’est-à-dire en établissement semi-carcéral où la ville de Paris s’est longtemps débarrassée de ses indésirables (anciennes prostituées et vieux clochards). Il y a quelques années, le château abritait encore une maison de retraite relevant du centre d’action sociale de la ville de Paris. Les pensionnaires ont été récemment transférés à l’EPHAD François 1er de Villers-Cotterêts, un établissement moderne qui relève toujours de la ville de Paris.

La transformation du château en dépôt de mendicité a provoqué la ruine économique de la ville, qui, du fait de sa vocation hôtelière, dépendait beaucoup du château royal.
L’écrivain Alexandre Dumas, très tôt orphelin, a grandi à l’ombre du château qui, de toute évidence, a éveillé son goût pour la fiction historique.

Le lien entre la famille Dumas et le château de Villers-Cotterêts est de ce fait très fort.
L’écrivain Claude Ribbe et l’association des amis du général Dumas s’attachent à mettre cette évidence en lumière, de même qu’ils rappellent que cette famille a été marquée par l’esclavage subi par son fondateur.

Au-delà, ils s’efforcent de démontrer que la manière la plus consensuelle de commémorer l’esclavage raciste d’État, légalisé par la France entre le 16e et le 19e siècle, c’est de célébrer les héros positifs qui ont réussi à s’affranchir de leur condition et à jouer un rôle, encore méconnu, mais néanmoins important, dans l’histoire de France.

Claude Ribbe, normalien, agrégé de philosophie, a publié plusieurs ouvrages sur le général Dumas, dont Le Diable noir, qu’il a lui-même adapté pour la télévision (France 2) en 2010. Il anime le site Une Autre Histoire (500 000 visiteurs/an) ainsi qu’une mini-série éponyme pour France Télévisions. Il est l’organisateur, depuis 2006, des cérémonies commémoratives de l’abolition de l’esclavage, le 10 mai, à Villers-Cotterêts et à Paris.

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