Sports

TEDDY, WINNER !

teddy championIl l’a fait !!! Personne n’aurait pu empêcher Teddy Riner de remporter son tournoi olympique. Et ensuite ?

Au concert de louanges qui ne manqueront pas de féliciter le Guadeloupéen, nous nous permettrons de penser à tous ces sportifs, hommes et jeunes femmes de l’Outre-mer passionnés dès le plus jeune âge, qui tous les jours cherchent à établir de nouvelles performances, à se surpasser, et qui doivent vaincre de plus la barrière psychologique de la distance avec les instances dirigeantes à Paris.

Pour un Teddy Riner, combien avons-nous connu d’athlètes découragés par le manque de soutien tant moral qu’économique ? De ces sportifs qui n’ont jamais connu la reconnaissance, snobés par les médias français ? De familles ruinées par des allers retours pour des compétitions nationales sans prise en charge ? Combien d’espoirs de nos îles ont du les quitter et tenter de mener une carrière  estudiantine et sportive avec parfois un double échec ?

Une question : Teddy Riner, une fois sa carrière terminée, sera-t-il considéré par la fédération Française de Judo comme suffisamment diplômé pour envisager d’être entraineur ou dirigeant ? On cherche encore aux fédés d’athlétisme et de football les anciens antillais ou réunionnais qui ont tant apporté à ces disciplines. Car la vérité est qu’en France, le sport est hiérarchisé socialement. Ce sont les ‘intellectuels » qui dirigent les sportifs et décernent les bons points. Et gare à celui qui oserait remettre en cause cet état de fait s’il n’est ami de lycée avec les journalistes décisionnaires de ce pays.

Alors bravo Teddy !!! Bravo mille fois !!! Mais que se serait-il passé en cas d’échec ? Tous ces hommes politiques  qui n’ont que ton nom à la bouche aujourd’hui auraient-ils nuancé une défaite ? N’oublions jamais que le sport est une épreuve d’humilité, de remise en cause permanente. Les sportifs savent reconnaître leurs vrais amis dans l’adversité. Mais le plus important, dans les prochains jours, tu pourras te retrouver face à un élément que tu ne peux terrasser : la mer. Bien que…

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1 Comment

  1. Jacques LureL
    août 13, 2016 at 10:04 — Répondre

    Il n’y a rien d’autre à dire, à part s’incliner devant ce Dieu du Judo tout en lisant cet article, reflet d’une volonté farouchement poignante où ceux qui défient les périples acariâtres, drôlement accaparée par une panoplie de félicitations. Saluons tous nos héros, leurs victoires décrassées par cette plume, d’un clin d’œil, également en or !

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