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Jean Pierre Cyprien : la déveine chevillée au corps

Il aurait pu être l’égal de Thuram ou d’Angloma. Natif de Basse Terre, Jean Pierre Cyprien ancien international, poursuivi pour menaces de mort et violences sur sa conjointe, a été condamné par le tribunal de Grasse à 10 mois de prison dont 6 avec sursis. La narration de ses malheurs successifs.

Le 16 février 1994, Jean Pierre Cyprien intègre l’équipe de France. Il entre à la 73 eme minute de jeu à la place de Christian Karembeu lors d’un match amical à Naples face à l’Italie. C’est la récompense de ses bonnes performances avec Saint-Étienne comme stoppeur d’abord aux côtés de Sylvain Kastendeuch puis de Laurent Blanc.

Étoile d’Or France Football, tout lui sourit. Aimé Jacquet, chargé d’effacer le traumatisme Kostadinov, cherche les cadres de l’equipe qui va participer à la coupe du monde 98 et compte visiblement sur lui. Paris, Lyon, Marseille, le Bayern, la Lazio font les yeux doux à l’ancien Havrais.

Mais comme le pensaient les Romains, « Arx Tarpeia Capitoli proxima ». La bonne fortune est fugace.

Trois jours après cette rencontre internationale, il est victime d’une grave blessure au tendon d’Achille, dans une rencontre face à Caen. Sa saison est finie. C’est le début de sa descente aux enfers.

Une premiere opération. Après sa rééducation, il signe à Torino, aucun autre club ne voulant prendre le risque de l’engager. Lors de la visite médicale, il apprend que l’opération a été mal faite. Verdict : nouvelle intervention.

Il ne jouera que 12 matchs pour le club turinois. Il  signe ensuite à Rennes et retrouve doucement la plénitude de ses moyens, puis Neufchâtel Xamax. Tombé amoureux de l’Italie, il s’engage lors de la saison 1997-98 à Lecce mais le club est relégué. Un prêt peu à son avantage à l’OM et retour en Italie. Une affaire de dopage jamais élucidée : Cyprien devient un paria dans le monde du football. Il enchaine les clubs de Série B, Salerne puis Crotone. A 32 ans, il met un terme à sa carrière professionnelle avec un palmarès vierge.

Il poursuit en CFA, avec Fréjus. En 2003, contre Luzenac, une bagarre révèle la fragilité du personnage. Il se lance à la poursuite du bus de l’équipe adverse avec son véhicule, et blesse deux occupants. Bilan : 24 heures de garde à vue et 18 mois de prison avec sursis.

Coach sportif à Villeneuve-Loubet depuis, il reçoit une autre condamnation en 2015 pour violence sur son ancienne compagne avant sa comparution immédiate la semaine dernière. Le rapport de l’expert psychiatre a révélé une attitude narcissique et une immaturité sentimentale due selon son avocat à son enfance difficile. Espérons qu’après avoir purgé sa peine, la roue tourne cette fois dans le bon sens pour JPC.

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