3 jours de deuil national pour honorer ses morts. Haïti a été touchée en plein cœur mais la reprise des activités scolaires est prévue ce lundi et face au pessimisme ambiant, des haïtiens se dressent et proclament leur foi en leur pays.

A la question d’un journaliste pour le journal Le Monde, « Cette île est-elle maudite, comme le proclamait un pasteur américain en 2010 ? », voilà la réponse de Raoul Peck, réalisateur, ancien ministre de la culture d’Haïti.

« Ce cliché de « pays maudit » est un signe de paresse intellectuelle, c’est une manière rapide et pratique d’occulter la vraie histoire de ce pays, les sources bien réelles de sa situation actuelle, ainsi que la responsabilité des uns et des autres dans cette histoire.

Il n’y a rien de maudit dans tout cela. Il y a l’histoire tout simplement, avec toutes ses contradictions. L’aide qu’on apporte à Haïti depuis des décennies est contradictoire, aléatoire et paternaliste ».

Un journaliste de RFI interroge le sociologue Laennec Hurbon et s’interroge sur la capacité d’Haiti à se relever :

« Le traumatisme est extrêmement fort. La seule façon de surmonter ce trauma c’est de remettre au travail. J’espère que le pays aura la force de se relever d’abord en comptant sur la diaspora qui peut se mobiliser. Je pense que nous n’échapperons à une aide massive en ce qui concerne les infrastructures. On ne peut plus se contenter de donner de l’eau et du riz aux gens. Il va falloir changer de position sur cette question de l’aide en Haïti. Il y a eu beaucoup de critiques après le séisme de 2010 comme si les ONG représentaient l’Etat … La zone du Sud totalement vulnérable, l’aide devrait se concentrer sur les infrastructures, à consolider, à créer. L’aide doit être donnée aux mairies. Nous n’échapperons à un travail profond au type d’état qu’il faut consolider ».