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Pour 100 000 euros tu peux euthanasier 100 chiens en Guadeloupe

100 000/100 = 1 000 euros. Ce serait le prix exorbitant par chien euthanasié qu’aurait payé la commune de Baie-Mahault. Quarante associations nationales et internationales (dont la Fondation Brigitte Bardot) dénoncent ce qu’elles appellent la politique barbare de la Guadeloupe. Et voici ce qu’on peut lire : Guadeloupe = Roumanie ».

A l’heure où l’on parle du bien être animal, la Guadeloupe s’affiche comme un pays aux méthodes arriérées, tourné vers le profit, sans aucune éthique ni empathie à l’égard des animaux. Elle renvoie directement à l’image catastrophique et corrompue de la Roumanie dans sa gestion des chiens errants.
« En effet, la Guadeloupe a choisi le massacre des chiens à grande échelle, comme la Roumanie.

La gestion des animaux errants en Guadeloupe relève d’une politique irresponsable, barbare et inefficace. Les associations nationales et internationales disent STOP.

Dog sleeping at Prainha

Depuis des années, afin de gérer efficacement le problème de la prolifération des chiens et chats errants sur l’île de la Guadeloupe, les associations de protection animale proposent leur aide pour les stériliser et agir ainsi sur le long terme.

Aucun élu (Préfet, maires ou région) ne s’est donné la peine d’apporter une réponse aux dossiers envoyés par les associations ». (Avaaz.org-pétitions citoyennes)

Un génocide qui rapporte gros et toujours renouvelé.

Il y a quelques années, la commune de Baie-Mahault donnait 100 000 euros par an pour tuer 100 chiens. Nous n’avons pas les chiffres récents. Cela continue peut-être.

Dernièrement, c’est la commune de Morne-à-l’Eau qui décidait de donner plus de 320 euros par animal à la fourrière.
Nous vous laissons juger de l’effet désastreux produit par cette annonce abondamment relayée par les principaux sites nationaux et mondiaux de protection des animaux.

Elle présente la Guadeloupe comme un pays (nous reprenons les qualificatifs) barbare, arriéré, cruel, cupide, corrompu, irresponsable, inefficace. Le Huffington Post du 1/07/2016 a indiqué que « les chiens et chats sont culbutés sciemment, et qu’il s’agirait même d’un jeu en Guadeloupe ».

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Mais à bien analyser la situation de l’île, ces qualificatifs ne traduiraient-ils pas la réalité crue d’un pays où l’appât du gain, la destruction de toutes formes de vie et d’espaces naturels sont considérés avec bienveillance ? Où la construction de centres commerciaux dans toutes les communes par nos maires, et l’élimination systématique des ressources et caractéristiques propres à l’île, semblent être les seules règles de conduite de nos responsables politiques ?

La nature et les animaux sont aussi victimes de cette barbarie.

S’agissant de la Roumanie, la situation catastrophique des chiens date de l’époque Ceausescu, quand ce dernier a fait raser les pavillons avec jardins.

Nourris au bas des immeubles par leurs anciens maîtres, les chiens « communautaires » adoptés par tout un quartier se sont reproduits en très grand nombre. Inévitablement des meutes se sont formées. Les autorités ont mis alors en place un dispositif expéditif, cruel et inefficace de capture et d’extermination des chiens. Des milliers ont été tués, mais les survivants ont eu des petits non stérilisés. Et le problème reste le même.

Entre haine et amour

Les chiens errants existent depuis la nuit des temps. Mais la manière dont ils sont traités diffère d’un pays à l’autre.

Quoique… prenez l’Allemagne, considérée comme un modèle pour la race canine.

Jamais l’Allemagne n’avait été confrontée à une telle vague de haine contre les chiens expliquait RTL du 31/10/2015. Des inconnus semaient de dangereux appâts dans les rues et parcs de plusieurs villes allemandes.

Les tentatives d’empoisonnement ne semblent plus avoir de limites, soulignait le journaliste.

L’abattage des chiens en Tunisie relaté dans Tuniscope du 27/05/2016, a provoqué l’indignation des internautes tunisiens, puisque des photos et séquences vidéos montrant des chiens abattus en pleine rue circulaient sur les réseaux sociaux.

Tuniscope louait la Turquie où les chiens de rue sont extrêmement bien traités et cohabitent avec les citoyens. On leur consacre même une source d’eau et de la nourriture.

Le philosophe anglais, Jeremy Bentham, dès 1789, s’était intéressé à l’illégitimité des cruautés imposées aux animaux dans son « Introduction aux principes de morale et de législation ».

Il considère l’animal comme partie prenante de la communauté humaine, et est le pionnier du courant qui établit le parallèle entre le mal fait aux opprimés et celui fait aux animaux (ainsi la reconnaissance des esclaves noirs que les Idéaux de la Révolution française, promouvaient au rang d’hommes, à une époque où ils étaient considérés comme des bêtes, était selon lui le signe annonciateur d’un mouvement plus général qui concernerait ensuite, selon lui, les femmes, les homosexuels et enfin les animaux).

On ne peut qu’ être admiratif face à ses anticipations. L’émancipation des noirs esclaves a préfiguré en effet les révoltes féminines, qui elles-mêmes de nos jours sont supplantées par les revendications des minorités sexuelles ( gays, lesbien(nnes), transexuels et transgenres).

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Le dernier enjeu contemporain serait la question d’une communauté morale qui nous relierait aux autres animaux non humains.

Malheureusement, en Guadeloupe, nous en sommes toujours au «  Règne animal »,- au titre volontairement trompeur – le nouveau et superbe roman de Jean-Baptiste DEL AMO, où il est question de violence industrielle à l’égard des animaux, reflet d’une violence ancestrale, et de la dérive d’une humanité acharnée à dominer la nature.

La situation des chiens en Guadeloupe n’est-elle pas l’implacable miroir d’un pays tout à la fois bourreau et victime, (on ne peut que rappeler ce que représentèrent les chiens pour les Noirs à l’époque de l’esclavage), meurtrier et jovial, cynique et attentionné ?

L’issue ne serait-elle pas, rappellent certains, d’endurer une part de la souffrance animale, afin de savoir, de nouveau, qui nous sommes ?

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Théo LESCRUTATEUR

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