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OÙ POURRAI-JE ACHETER UN MASQUE POURRI AUX ANTILLES ?

ARROGANCE OU IMPUISSANCE ? Pourtant, une lueur d’espoir. ARY CHALUS l’affirme dorénavant. « Il faut une refonte totale de nos pratiques et de notre modèle économique ».

Nullité affligeante ou impuissance suite à la mondialisation ?

A Madagascar, ceux qui ne portent pas de masques dans la rue seront punis, et forcés de balayer les rues par exemple (Le Parisien du 27/04)

Le président Andry Rajoelina ( Madagascar), a levé le 20 avril le confinement imposé aux habitants de la capitale Antananarivo et d’autres villes pour ralentir la pandémie de Covid-19. Il a toutefois assorti cette mesure du port obligatoire d’un masque dans les lieux publics, sous peine de sanctions.

Nous nous demandions si une telle mesure pourrait être appliquée aux Antilles. Mais il faudrait déjà que les habitants soient en mesure de trouver ces fameux masques, et que d’autre part, il ne s’agisse pas de masques contrefaits qui ne correspondent pas aux normes sanitaires, ou de masques défectueux et suspects qui se cassent dès qu’on les met. Les reportages sur les chaînes françaises sont édifiantes et nous promettent des jours sombres si on doit compter sur les stocks en provenance de Chine, au cas où ils arriveraient !

Il faudrait que ces masques puissent être confectionnés par des artisans locaux qui ont assuré être prêts à en livrer, qui n’attendent que le feu vert des autorités, et ont affirmé avoir veillé à respecter scrupuleusement les règles édictées pour leur confection. D’où vient alors le blocage ? Quels sont les freins à la confection locale ?

Les conséquences hallucinantes de l’impréparation d’un pays comme la France face à une pandémie ont balayé toutes les certitudes.

Un site comme Riposte Laïque se délecte.
« Le confinement impose un contrôle de masse de type soviétique et ruine le pays. La gestion de cette crise sanitaire a révélé, une fois encore, la nullité affligeante des petits bureaucrates émasculés qui sont aux manettes. (C’est le genre de commentaires en dessous de la ceinture que vous ne lirez jamais sur 97 Land).

Loin d’être la solution, le confinement général fait partie du problème. Il révèle l’impuissance du pouvoir qui tente ainsi de camoufler sa gestion initiale chaotique et idéologique de la crise ( comme par exemple son refus de fermer les frontières quand il était encore temps), son imprécision en matière sanitaire, les carences lourdes de conséquences de l’ économie française en matière industrielle dues aux délocalisations industrielles et à la doxa mondialiste, la situation dramatique du système hospitalier, et plus généralement, la tiers-mondisation de l’Etat ».

Mais à vouloir ne regarder que ce qui n’a pas marché dans la gestion de cette crise, on risque d’oublier que de nombreux dirigeants d’autres pays ont montré leurs limites, et que presque tous ont navigué à vue. Ce n’est que le début d’une crise mondiale – on parait l’oublier -.

Au Japon, le gouvernement de Shinzo Abe a présenté au Parlement le premier volet d’un programme de 117 100 milliards de yens. Mais nous apprenons que les tokyoïtes restent désormais chez eux après une période d’insouciance et de signaux politiques contradictoires.
Le gouvernement de Schinzo Abe est accusé d’avoir minimisé l’ampleur de l’épidémie en raison des jeux olympiques, avant de se résigner à les reporter.
Neuf ans après l’accident nucléaire de Fukushima, le Japon est confronté au même triste constat : la responsabilité humaine dans deux catastrophes de nature différente (Le Monde du 16/04)
Afin de donner l’impression que la situation était sous contrôle, le gouvernement a fait en sorte de minimiser le nombre des personnes contaminées. Les JO passaient avant la santé des habitants de Tokyo, a tonné l’opposition, en plus d’un dépistage parcimonieux, contrairement à son voisin sud-coréen. Il n’en fallait pas plus pour que le personnel soignant lance un cri d’alarme. Il craint un débordement du système hospitalier notamment à Tokyo, l’une des plus grandes conurbations du monde avec 37 millions d’habitants.

Le sujet dont tout le monde parle à juste titre, est la réouverture ou non des écoles, suite aux annonces d’Edouard Philippe. On parle de décisions précipitées et d’inconscience gouvernementale.

Pourtant, en Suède, l’école continue presque comme d’habitude, le royaume laissant ouverts les jardins d’enfants, les écoles et les collèges, estimant que les plus jeunes n’étaient pas vecteurs de contaminations, malgré 2274 morts (chiffre très important pour ce petit pays), et près de 19 000 contaminations.

Prenons un troisième exemple dans ce rapide tour du monde. Il s’agit de la fameuse exception indienne soulignée par tant de journalistes !
Il s’agirait là aussi de maquillage des données. En Inde, le gouvernement Modi continue de minimiser les chiffres de l’épidémie, mais ses estimations sont contredites par les chercheurs. Ils estiment que la contagion va s’envoler au cours des trois prochaines semaines.

Face à cette terrible actualité, nous aux Antilles, quelle peut être notre marche à suivre ?

Quel soulagement d’avoir entendu le président du conseil régional de la Guadeloupe faire son mea culpa, et prononcer ces mots. Tout notre modèle économique doit être revu, lui qui affirmait il y a seulement deux mois, que la Guadeloupe n’avait jamais été sur d’aussi bons rails, et vantait sa politique économique.
« Etat modeste, Etat moderne » de Michel CROZIER démontrait l’énorme surcharge – overlead- que représente l’accumulation des injonctions contradictoires de toutes sortes pour les institutions.
Pour reprendre les termes de Michel CROZIER, on pourrait dire que le Conseil Régional est une entité confuse mais ô combien pesante (que dire alors de la CTM ?), un Léviathan à bout de souffle, une institution mégalomane, avec des difficultés de plus en plus inextricables après une période d’euphorie, et avec de terribles interrogations existentielles sur la gouvernance de structures de plus en plus complexes. Puisque chacun bombe le torse, lorsqu’il prend les rênes de l’équipe régionale, il faudrait, au lieu de chercher seulement à établir une mesure du résultat, c’est-à-dire constater le succès ou l’échec d’un programme, essayer de comprendre les pourquoi des échecs et des succès – le management constituant dans beaucoup de cas la source principale de variance et de modernité- .

Au lieu de sophistiquer les structures et les procédures, il faudrait professionnaliser les hommes, écrit Michel CROZIER.
Mais tout ceci vient de très loin. Nous le répétons : que propose-t-on à nos jeunes filles des milieux populaires ? Se trémousser et se déhancher en montrant leurs fesses. Parce que bien évidemment les jeunes antillaises des milieux plus favorisés, et tant mieux pour elles, dira-t-on, brillent de mille feux. Avez-vous vu la maison de famille de notre Miss France Clemence Botino ? Pensiez-vous qu’elle vivait à Grand Baie, à Chauvel ou à la Cour Zamia ?

De même les années-lumière qui séparent les jeunes gens des quartiers déshérités de la Guadeloupe livrés à eux-mêmes, sous l’emprise des drogues, des fils des « élites » guadeloupéennes est tellement sidérant qu’on a envie de crier : arrêtez de prendre les guadeloupéens pour des imbéciles ! Vous savez très bien que vos gamins « oxfordés », éduqués, « shangaïsés », ne reviendront jamais en Guadeloupe. Vous-même, avez tiré une croix sur leur avenir dans l’île, car aux postes de commandement qui sont les vôtres, vous voyez très bien que l’irruption d’une génération nouvelle aurait fait de tels dégâts dans le consensus mou et décisionnel de l’archipel, que les remises en cause de stratégies et les changements de cap indispensables auraient été trop radicaux, que l’irruption sur la scène administrative de natifs et natives de l’île brillants et brillantes, gestion des ordures, environnement, protection de nos littoraux, finances des collectivités, aurait mis sur la touche des centaines de cadres surnuméraires et de fonctionnaires de collectivités, un peu fatigués, pour ne pas dire plus.

Savez-vous qu’un cadre qui a actuellement plus de 10 ans d’expérience est mis de côté, s’il ne présente pas des garanties solides de formation continue, et de redéploiement professionnel tous azimuts ? Peut-être à juste titre, nous ne prenons pas position, nous constatons juste les faits. Pourquoi ? Parce qu’avec la dérive inflationniste des techniques, des nouvelles normes, des applications technologiques, le dirigeant qui ne s’est pas remis en cause est dépassé. Les entreprises ont besoin de cadres formés selon les toutes dernières techniques pour réaliser leur transformation numérique et énergétique.

Les tout jeunes diplômés (à peine 5 ans d’expérience), et les professionnels avec plus de 20 ans d’expérience sont les moins demandés demandés. (Etude Apec, Lindekin Récap Actu du 19 juillet 2019). Quand on entend que le président de Cap Excellence et le président de Région ont recruté à tour de bras des anciens cadres, sinon des retraités actifs, on peut se poser des questions sur la pertinence de ces choix.

L’organisation ne doit plus être le moyen de faire de grandes choses avec des hommes médiocres, mais le moyen de rendre les hommes non médiocres, insiste le sociologue.
Mais le pire, comme le démontre tous les jours, la crise du coronavirus, c’est de faire dorénavant des choses médiocres avec beaucoup d’argent, alors que le moindre euro doit être utilisé désormais pour protéger les gens et la terre sur laquelle ils vivent, comme par exemple un marché d’intérêt régional dont on ne voit pas l’utilité, ou l’agrandissement pharaonique d’un aéroport condamné à rester vide également lors des prochaines pandémies !

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Théo LESCRUTATEUR

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