On aurait été missionné à Kaboul… Mais là dans un département Français…..
Antoine Zugmeyer, infirmier tourangeau, a passé trois semaines au CHU de Pointe-à-Pitre. Des extraits de son témoignage dans la Nouvelle République.
… « On m’a proposé la mission la veille, je n’ai eu que quelques minutes pour donner une réponse… En pédiatrie, je n’ai pas souffert du Covid comme mes collègues l’an dernier, j’avais envie d’apporter ma pierre à l’édifice. »
… « J’ai rapidement été affecté aux urgences Covid, à l’hôpital de Pointe-à-Pitre. Au départ, je ne devais rester que quinze jours, et j’ai finalement accepté de rester une semaine supplémentaire. »
… « Cette mission a été compliquée sur le plan émotionnel. La Guadeloupe n’a pas connu les premières vagues de l’épidémie comme en métropole, c’était leur première grosse vague. On a reçu des centaines de patients par jour aux urgences. Les conditions de travail n’ont rien à voir là-bas : le matériel manque, il n’y avait pas assez d’oxygène… On était vraiment limité au niveau de la prise en charge. »
… « On aurait été missionné à Kaboul, on n’aurait pas été surpris, mais là dans un département Français ! »
…Les patients pouvaient attendre des heures, « voire plusieurs jours », avant d’être pris en charge aux urgences. Et les décès : « Il y en avait entre 3 et 4 par nuit, autant pour les services du matin et de l’après-midi. »
… « Dans mon service, aucun soignant n’était vacciné. Cela commence à poser un problème, car beaucoup sont tombés malades. A la fin de ma mission, il n’y avait plus que des soignants en renfort dans mon service. »
… « On a vécu en autarcie pendant trois semaines. Avec le couvre-feu et l’interdiction de se déplacer à plus d’un kilomètre, on n’avait pas le choix… «
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