Société

Non, il n’y a pas de guadeloupéen vertical !

Non, il n’y a pas de guadeloupéen vertical ! Qu’il est facile de déclamer avec mépris et condescendance :  « Je suis un guadeloupéen vertical ! », comme le proclame José Naejus  secrétaire général UTHTR-UGTG. L’équivocité de la formule traduit le fantasme d’une hiérarchisation des humains et en particulier des guadeloupéens. Or la Guadeloupe n’est pas une pyramide, où on regarde son compatriote de bas en haut, l’invectivant ou le désignant comme un traître.

@Le résilient absolu

L’Humanité n’a pu se sauver dans le monde que grâce à la vaccination et à l’école.

Arriver à déconstruire la croyance dans le non-médical, en Guadeloupe, tel est le vœu du docteur Portécop du CHU de Guadeloupe. 

On évite 19 hospitalisations sur 20 par la vaccination anti-covid. Le diabète et l’obésité  sont des facteurs déterminants de risque pour être contaminé, or ces pathologies sont prédominantes dans nos sociétés.

S’auto-proclamer, je suis un guadeloupéen vertical, signifie que sous le visage maquillé de « la résistance idéologique et sanitaire », une métamorphose de « l’Autre » s’est accomplie.

Nous serions donc exclus du cercle de l’espèce humaine, comme dans « La métamorphose » de Kafka, où un matin, Gregor Samsa se réveille transformé en « une énorme bestiole immonde ».

Cette bête a une carapace dure et bombée, une multitude de pattes lamentablement fluettes et grouillantes, elle dégoûte quiconque l’aperçoit.

Toutefois, ce qui tue Gregor, n’est pas la blessure causée par la pomme que lui jette son père, mais bien les mots de sa propre sœur Grete, disant qu’il n’est plus le frère, ni le fils, ni même un homme.

En Guadeloupe, ceux qui se sont fait vacciner, seraient réduits à l’état d’êtres larvaires selon José Naejus. 

Tous ceux qui ont accepté la vaccination seraient donc des guadeloupéens couchés, rampants, veules, un curieux raccourci quand on prend en exemple Cuba ou la population réunionnaise. Il est un fait que le déni pénètre toutes les pensées, il colonise la raison en éliminant tout recul.

Comme les thuriféraires de ces idéologies qui ont prôné l’élimination des races inférieures, pour le développement de la race supérieure, certains tendraient sur l’archipel à l’accomplissement d’un homme nouveau guadeloupéen.

Le point discriminant entre l’authentique guadeloupéen et le non-guadeloupéen, serait dorénavant son acceptation ou non de l’obligation vaccinale, dans une fixité démoniaque ? 

L’école suivrait désormais le même cheminement idéologique. La haine du guadeloupéen vertical pour l’école serait désormais pathologique. Les croix gammées taguées sur les murs des écoles guadeloupéennes en seraient l’étendard. 

En Algérie, Djamel Zitouni l’Emir suprême, avait interdit l’école aux jeunes collégiennes. Celles qui ont bravé l’interdit ont été égorgées dans les zones islamistes du G.I.A. Les combattants du GIA ont égorgé également des bébés provenant de « familles d’hypocrites », pour leur éviter de se retrouver dans le péché.

Notons aussi que dans le pays qui fut celui des Lumières, un de ses représentants en matière pédagogique les plus illustres, Philippe Meirieu, a pu dire que l’école qu’il combat est celle de la connivence culturelle et de la distinction.

Sur un divan de psychiatre, l’émule de Freud aurait arraché à Philippe Meirieu qu’il avait raté Normal sup. C’était en 1969, l’année de ses vingt ans. « A votre âge, Monsieur, on ne lit pas Madame Bovary, on le relit », lui dit un jour un prof de khâgne du lycée Henri IV.

Qu’a dit à Eddy Ségur, son professeur principal, au collège ? Nous ne le saurons pas, mais nous le devinons.

Il faudrait prendre le temps de lire le succulent article « La science de l’éducassion m’a tueR »,  d’Antoine Desjardins du 10/06/2015, pour découvrir que la pensée de Meirieu pourrait se résumer à ceci : la priorité de l’école doit être de lutter contre l’inégalité et non plus contre l’ignorance. L’invitation à la lecture se ferait par l’étude d’une notice d’appareil ménager.

Que reproche-t-on aux pédagogues ? De ne pas se résigner à l’échec et à l’exclusion.

Pour les « défenseurs » de l’école en Guadeloupe, qui sont les mêmes désormais que les porte-parole anti-vaccinaux (Eddy Ségur en est la curieuse  synthèse), un miracle éducatif ne se produirait que si l’enseignant ayant fait son autocritique, se destitue, libère la parole des enfants pour expier en vrac, son égoïsme de classe, son sadisme, son colonialisme, son goût pour la littérature bourgeoise ou la géométrie, sa volonté de discrimination, son statut d’ancien bon élève, sans parler de sa trop grande bienveillance pour le mérite, le travail et même l’intelligence, tares dangereuses qui contribuent, si l’on n’y veille pas, à reproduire cette école colonisée.

Même passionné et excellent pédagogue, le professeur est un hérétique. La corruption de l’enseignant est pour ainsi dire indélébile et originelle. Abjurer son être-enseignant à genoux ne pourrait pas même suffire pour le laver de sa faute.

Vous pensez qu’un élève qui travaille et apprend ne cause de préjudice à aucun autre ?Détrompez-vous ! Il occasionne une gêne considérable. Les bons élèves, pire les élèves doués, sont désormais des êtres nuisibles à part entière. 

Nos représentants diront que l’adaptation scolaire est un signe de névrose depuis Dolto. Alors, éliminons ces méchantes névroses ! Donc peu importe que les enfants guadeloupéens puissent suivre des cours, c’est d’une logique imparable.

Mais reparlons de la crise Covid. Comme c’est curieux, il n’y a plus personne pour dire que les chiffres sont bidons.

Encore 22 morts cette semaine du Covid en Guadeloupe. Triste réalité !

On a pu dire que notre civilisation est bâtie sur des règles immuables, souvent non écrites, mais que nous devrions respecter en toute circonstance, car elles balisent l’honneur d’être humain.

« Honore tes parents » nous enseigne justement l’une d’entre elles. Ou alors, arrêtons tout, regardons-nous en face, et admettons que nous sommes simplement des barbares, des barbares connectés, des barbares qui admettent de pouvoir sacrifier des vies, nos parents âgés, nos frères et sœurs diabétiques ou obèses, au nom de la soumission à une religion insensée de la liberté.

L’escalade de l’engagement, biais comportemental qui a pour effet d’augmenter les effets négatifs d’une mauvaise décision initiale, est une théorie conceptualisée par Barry M. Staw en 1976.

Staw va même montrer que plus la responsabilité individuelle ou collective dans la décision initiale est forte, plus l’escalade de l’engagement va se manifester.

Les porte-parole de la surenchère en Guadeloupe anti-vaccinale, ont soigneusement profité de la situation particulière du CHU : mainmise syndicale, identification à un chef syndical tout puissant, faiblesse des politiques qui ont laissé les médecins livrés en pâture à des groupes extrémistes. 

En creusant le sujet avec son collègue Cross, Staw identifie en 1987 les déterminants de l’escalade de l’engagement, qui peuvent être regroupés en plusieurs catégories, dont les déterminants psychologiques et sociologiques, par exemple les pressions sociales et culturelles qui agissent sur le comportement de l’individu, et « l’effet héros »  phénomène qui conduit à mettre sur un piédestal les individus qui ont « réussi ».

La crise de 2009 allait-elle être rejouée, le pied-de-nez à l’Etat colonial français dans sa stratégie vaccinale n’allait-il pas être une formidable caisse de résonance pour un LKP en perte de vitesse ?

Ces militants qu’on a couillonnés, exigeront-ils des comptes, suite à cette défaite cinglante ?

Le peuple demandera-t-il aussi des comptes aux plus hautes personnalités politiques du « département-région-péyi » de la Guadeloupe frayant avec des « grands frères » pas très reluisants, dont la connivence avec des malfrats est connue de tous ?

Robert Colonna d’Istria, dans la revue Atlantico du 29 juillet 2013, précisait qu’être truand en Corse, cela ne surprend personne, poursuivait-il : il y a des voyous comme il y a des boulangers et des médecins, des retraités, des paysans. C’est un état normal. Le truand ne choque moralement personne.

Si on oublie qu’ils ont du sang sur les mains, qu’ils sont d’efficaces artisans de la toxicomanie qui détruit la jeunesse… Il faut admettre que certains sont des garçons cordiaux, amusants, charmeurs, bien élevés.

Ils jouissent d’une véritable considération, comme en méritent les grands hommes, les savants, les sages…, ( on pourrait ajouter les Chyen la Ri, Sektion Kriminel, et tous les autres en Guadeloupe).

« Ce n’est pas tant la corruption de certains tenants du pouvoir qui signe une mafia, que la préparation des esprits. Quand un peuple admet ce phénomène. Quand il ne se révolte pas. Les voyous font partie du fonctionnement habituel de la société. Quand plusieurs sont élus démocratiquement, personnellement ou par épouse, fils, beau-fils ou cousins interposés à la tête de municipalités, voire au conseil départemental ou à l’assemblée territoriale. Beaucoup qui se cachent à peine de leurs activités délictuelles occupent des situations parfaitement officielles ».

Des éléments de notre personnel politique, sont trop souvent des simplets narcissiques, touchants malgré eux, encouragés dans leurs rêves de gloire par un entourage cynique. Maxette PIRBAKAS est l’illustration parfaite de notre actuelle médiocrité guadeloupéenne.

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Théo LESCRUTATEUR

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