Les Antilles bientôt englouties, mais ils s’étripent sur l’autonomie
Dès 2040, les Antilles vont devenir en partie inhabitables, mais Letchimy et Chalus ne parlent actuellement que d’autonomie. C’est Pascal Saffache qui aurait dû être à la tête de nos régions, et non pas nos politiciens approximatifs.
« La Martinique perdra environ 5 % de sa superficie d’ici 2090. D’ici 40 ans, la Caraïbe pourrait ainsi devenir une grande zone de migration. Sur des territoires entourés d’eau tels que les nôtres, la montée du niveau de la mer poussera des populations à quitter leur île pour des territoires plus sûrs ».
Jarry sera menacée par des submersions chroniques dès 2030. Mais après tout, à la veille de la prise de Constantinople en 1453 par le sultan Mehmed, des discussions théologiques surréalistes avaient cours entre prêtres sur la nature du Christ et des anges.
La catastrophe politique antillaise est patente. Nulle lueur à l’horizon du Palais du Conseil Régional de Guadeloupe, ou de la Collectivité territoriale de Martinique.
Les acteurs sont tous d’une médiocrité affligeante dans leurs atrocités quotidiennes. Ces personnalités délivrent une lourdeur langagière, syntaxique, didactique, conceptuelle, une méconnaissance des enjeux environnementaux sidérante.
Qu’avaient en commun les grands hommes politiques ? C’étaient des écrivains, des intellectuels, qui pensaient le monde avant de s’y investir, précisait déjà dans les années 70, C.L Sulzberger, dans son premier ouvrage de référence , les derniers géants ( The last of the Giants).
Le livre de Sulzberger, « L’ère de la médiocrité » (The Era of Mediocrity), traite de cette période post-géants, qui vit la disparition progressive d’un leadership en capacité d’entraîner les foules vers une nouvelle étape.
Exit donc les intellectuels, les penseurs, les mécaniciens du futur ! Place à la novo-langue en 140 caractères (Autonomie, Domiciliation du pouvoir, 1 million de
touristes, croissance bleue).
Laurent Alexandre dans l’Express du 23/10/2018, nous indiquait que les mathématiques apprises par les enfants de 8 ans sont un mystère pour beaucoup de nos politiciens. Bruno Le Maire avait dû avouer qu’il était incapable de définir 1 hectare.
Il ne fait aucun doute que si la même question était posée aux politiciens de Guadeloupe et de Martinique, et à leurs collaborateurs, peu auraient sorti leur épingle du jeu.
Comment nos hommes politiques peuvent-ils juger un rapport scientifique alors qu’ils ont oublié le programme de l’école primaire ? poursuivait Laurent Alexandre.
Comprendre le rendement d’une éolienne, l’impact d’un produit chimique, le fonctionnement des OGM, les dangers et bénéfices d’une technique, d’un vaccin ou d’un médicament suppose une solide culture scientifique.
Et demain, ce sera pire ! Dans un monde ultra-complexe, modelé par les technologies NBIC, ((nanotechnologies, biotechnologies, informatique et sciences cognitives), il sera difficile d’être un citoyen éclairé et plus encore un politicien responsable sans une compréhension minimale de la science et de la technologie, des modifications climatiques, de la montée des eaux dans des archipels comme les nôtres.
Tout leader antillais paraît avoir fait sienne faire sienne cette réplique de Clemenceau à qui on reprochait de ne s’entourer que de personnages falots dans son gouvernement : Ce sont les oies qui ont sauvé le Capitole.
On comprend que les politiciens des Antilles soient incapables de mesurer les enjeux climatiques. Sinon, ils en auraient fait la priorité absolue. Or, les Antilles font partie des îles les plus menacées.
« Les Antilles font partie des îles les plus menacées par la submersion marine et d’ici à 2040, certaines zones de Guadeloupe et Martinique pourraient devenir inhabitables, avertit l’experte Virginie Duvat.
Cette professeure de géographie à l’université de la Rochelle, qui a participé à la rédaction du rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), dirige une étude de terrain avec son équipe. Leur objet : des projets de solutions à l’érosion fondées sur la nature; pour déjouer les impacts du dérèglement climatique. Entretien.
Quel sera l’impact du dérèglement climatique sur nos îles tropicales ?
Les impacts seront multiples. D’abord, les cyclones seront plus intenses. Les îles connaîtront des pics de destructions, comme en 2017 à Saint-Martin. L’érosion côtière questionnera l’usage des littoraux, qui abritent des zones d’habitation, des activités touristiques et les infrastructures, comme les enrochements. Pour ce qui est de la submersion marine, les Antilles font partie des îles les plus menacées (…)
Avec l’élévation du niveau de la mer, que désormais on ne peut plus arrêter, et comme pour le phénomène d’érosion, on connaîtra des épisodes de submersion comme ceux de fin avril en Guadeloupe, en cas de pluie et de marée haute combinées. En Guadeloupe, la zone portuaire, industrielle, commerciale et résidentielle qui va de Pointe-à-Pitre à Jarry est menacée par des submersions chroniques. Dès 2030, cela perturbera les activités de certains secteurs. Si l’on continue sur la trajectoire actuelle du réchauffement global, entre 2060 et 2080, on ira jusqu’à 180 jours par an de submersion.
Il faut bien comprendre que replanter des coraux, restaurer la mangrove, etc… ne suffira pas si l’on ne cesse pas de polluer. Mais à moins que les Etats de ce monde décident de réduire drastiquement leurs émissions de gaz à effet de serre, cela ne suffira pas.
Quid du maintien des populations sur ces territoires îliens ?
On a mené, dans le dernier rapport du Giec, une réflexion, pour savoir si ces îles ou parties pourraient devenir inhabitables. Et la réponse (…) est oui, certaines parties le deviendront. Certaines zones seront submergées. A d’autres endroits, on manquera d’eau et à moins de savoir dessaler l’eau de mer, les territoires perdront une ressource vitale. A compter de 2040, les pouvoirs publics devront mettre en place des relocalisations, le déplacement de personnes ou d’activités dans des zones sûres.
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Article pertinent qui devrait être relayé,.