Société

La politique antillaise pour les nuls

La liste des oubliés de la politique, battus ou humiliés, ou qui jettent l’éponge, ne cesse de s’allonger.

Des exemples à la pelle : au hasard, en France, François Hollande, Nicolas Sarkozy, François Fillon, Alain Juppé, Manuel Valls, Arnaud Montebourg, Aurélie Filipetti, Luc Chatel. Aux Etats-Unis, Hilary Clinton, En Grande-Bretagne Theresa May…

La nouveauté, c’est que ce phénomène concerne des femmes et des hommes politiques de plus en plus jeunes. Pour reprendre l’exemple français, qui se souvient encore de Najat Vallaud Belkacem, de Nathalie Kosciusko-Morizet, de Rama Yade. Plus âgée, mais très proche de nous. qui se souvient encore que Laura Flessel a été ministre ?

Tout cela fait penser au feuilleton de M6, Quadras, qui tourne à la catastrophe lors d’un mariage avec des quadras en pleine crise existentielle, et le suspense provoqué par le mystère qui plane sur la nouvelle épouse.

Mais, aux Antilles, rien de tel. Les politiques font de la résistance, sont incroyablement coriaces – certains diront pour la descente aux enfers programmée de nos régions – et ne semblent abandonner que lorsque la justice pointe le bout de son nez.

Pas de quadras qui révolutionnent le paysage, quoique mais oui, lors des dernières élections européennes, Maxette Pirbakas Grisoni, 44 ans, du Rassemblement national, agricultrice guadeloupéenne, a fait son apparition.

Alors comment concilier le fait que nous sommes pour de très longues années avec des indéboulonnables tenaces et caractériels, mais qui malgré tout peuvent apporter leur expertise (reconnaissons-leur une certaine expérience, même si les mauvaises langues la jugent calamiteuse) à des îles sinistrées ?

Et c’est en suivant le parcours – certains diront risible, d’autres prodigieux -, de Manuel Valls que nous est venue cette inspiration.

Et si Ary Chalus ou Victorin Lurel prenaient la tête de la collectivité martiniquaise ? Et si Alfred Marie-Jeanne ou Serge Letchimy étaient élus triomphalement en Guadeloupe ? Se débarrasser de ses oripeaux « nationalistes », pour servir ce qu’on appelait « La GRANDE REGION » il y a peu, serait un signe fort adressé aux déçus de la politique, aux anciens et aux plus jeunes, aux blasés et aux désespérés.

Surmonter les clivages, et les replis identitaires, si risibles, une révolution ?

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Théo LESCRUTATEUR

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