Société

La pire génération qu’une société ait jamais connue ?

La pire génération qu’une société ait jamais connue?

En plein milieu du mouvement pour les droits civiques aux Etats-Unis, la hausse de la criminalité a été fréquemment associée à la promotion des noirs, nous éclaire TA- NEHISI COATES.

Elijah Forester, un élu démocrate de la Géorgie, s’est opposé au projet de loi de l’administration Eisenhower sur les droits civiques en 1956 arguant que là où la ségrégation a été abolie, la criminalité noire a rapidement augmenté.

« Dans le district de Columbia, les jardins publics n’ont plus aucune utilité pour les Blancs, affirmait Forester, car (ils) les Blancs risquent d’y être attaqués, et de se faire voler leurs effets personnels.
À moins de restaurer immédiatement la ségrégation, dans dix ans, la capitale du pays ne sera plus sûre pour les Blancs pendant la journée », affirmait-il.

En 1966 Richard Nixon reprit l’accusation établissant un lien entre la hausse des taux de criminalité et la campagne de Martin Luther King.

La guerre de Nixon contre le crime était plus rhétorique qu’effective. John Dean, conseiller de la Maison Blanche l’admet
« Je produisais à la chaîne ces sottises sur le programme de Nixon contre la criminalité ».

En 1968, Nixon fut enregistré alors qu’il était en train de répéter un slogan de campagne.
« Le cœur du problème c’est la loi et l’ordre social dans les écoles ».
Puis, en se parlant peut-être à lui-même, il ajouta  » Oui, ça donne dans le mille, ce qu’on dit sur l’enseignement concerne la loi et l’ordre, et les foutus groupes négres et portoricains ».

« L’épidémie de crack dans le centre-ville donne naissance à une toute nouvelle forme d’horreur », déclara le chroniqueur du Washington Post Charles Krauthammer. « Une sous- classe biologique, une génération de bébés abîmés par la cocaine, dont l’infériorité biologique est imprimée dès la naissance ».

Mais regardons les choses en face. Sommes-nous en Guadeloupe plus compatissants que Krauthammer pour nos crackés de la Place de la Victoire?

Le maire de Pointe-à- Pitre rêve de faire de l’actuel CHU de Pointe-à- Pitre réaménagé, un lieu d’hébergement pour toxicomanies, avec un accueil médical et social, et pourquoi pas des aires de détente. Ses demandes et propositions seront-elles suivies d’effet?
Ou alors, ce CHU vidé deviendra-t-il la pire colline du crack de la Caraibe?
Ce qui se passe à l’extérieur du CHU fait déjà frémir.

En 1995, Adam Walinsky un avocat libéral qui avait été assistant du sénateur Robert F. Kennedy, écrivit un article de fond pour The Atlantic, qui, s’inspirant du rapport de Moynihan de 1065, annonçait une catastrophe.

« La politique américaine à l’égard de la famille noire, avait, selon Walinsky, produit une jeunesse plus violente que ce qu’une société ne peut tolérer, et le nombre de ces jeunes augmentera inexorablement tous les ans, pendant les vingt à venir. »

Les solutions proposées par Walinsky préconisaient notamment d’en finir avec le racisme, de construire de meilleures écoles et d’embaucher davantage de policiers tous tremblant de peur devant ces adolescents plantés à chaque coin de rue, écrivait-il.

Comme à Sainte-Rose, où le maire a accusé les constructeurs de logements sociaux d’établir des zones où régnent la ségrégation, et l’exclusion, où on entasse les familles précaires, en difficulté.

TA NEHISI COATES va jusqu’à dire que la prison apportait une solution : dès emplois pour les Blancs, des logements pour les Noirs.

Qu’en est-il dans les Outre-mers ?

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Théo LESCRUTATEUR

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