Société

« La démocratie meurt dans les ténèbres »

Arnaud Leparmentier, correspondant du journal Le Monde, nous avise que lorsque Donald Trump est élu président des Etats-Unis, en novembre 2016, le Washington Post inscrit en une : « La démocratie meurt dans les ténèbres ».

Ecartons-nous des fureurs actuelles liées à la dissolution de l’assemblée nationale en France.

Evoquons le délitement de la démocratie américaine.

Vis-à-vis de la situation actuelle, les auteurs de « la mort des démocraties  » paru en 2018, formulent une mise en garde troublante : la stabilité de la période qui suit la fin de la guerre de Sécession jusqu’à la fin du XXe siècle se caractérise par la proximité idéologique des membres des deux partis, qui trouvent un consensus sur le thème de la question raciale.

Partant de ce constat, les auteurs de « la mort des Démocraties  » montrent que la démocratie aux États-Unis est victime d’un véritable processus de « détricotage » qu’ils font remonter au début des années 1980.

Ils en attribuent l’origine aux réussites successives de plusieurs outsiders au sein du parti républicain, notamment un certain Newt Gringrich. Celui-ci est le premier à mener une attaque frontale victorieuse contre la tolérance mutuelle et la retenue institutionnelle. (Certains évoqueront alors la Nupes en France). Candidat dans une circonscription de Géorgie, il récusait les pratiques alors en vigueur de civilité et de coopération entre les membres du Parti démocrate et du Parti républicain.

Remarquable par la violence de sa rhétorique et par ses méthodes de délégitimation de l’adversaire, il grimpe les échelons du parti, s’en attire les faveurs et accède finalement au poste de Président du Congrès. Il devient alors le modèle d’une nouvelle génération d’élus républicains, dont la ligne dure éclata au grand jour sous la présidence de Bill Clinton, comme en témoignent les recours à l’obstruction parlementaire de plus en plus fréquents. L’érosion des normes ne fit que s’accélérer sous les coups des différents congressistes républicains durant les années qui suivirent.

Dans les années 2000, la politique de Bush, malgré les promesses d’un rassemblement, se révèle encore plus polarisante. L’importance de la question raciale dans la division, voire l’hostilité entre les deux partis est un des éléments centraux de cette polarisation, mais plus généralement les différences idéologiques, culturelles, religieuse et de valeurs sont plus accentuées que jamais.

Le renoncement à la retenue institutionnelle et à la tolérance mutuelle a peu à peu gagné l’ensemble des deux partis. Au moment de la victoire de Barack Obama, qui représente l’espoir d’un retour à des usages mesurés, l’hostilité partisane est à son comble. Ce détricotage débouche donc sur la victoire de Trump.

Le maire de Saint-François était poursuivi ce 11 juin 2024, pour faux, usage de faux et favoritisme pour l’appel à projet de l’exploitation du club-house du golf municipal.

Pauvres administrés, Pauvre Guadeloupe, tenez il y a le congrès des élus de Guadeloupe, cette semaine. Comment prendre au sérieux nos politiques ?

La démocratie meurt aussi dans les magouilles guadeloupéennes et il n’y à pas besoin de Congrès des elus pour établir ce constat terrifiant.
La nécessaire probité pour la conduite des affaires publiques a bien du plomb dans l’aile dans l’archipel.

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Théo LESCRUTATEUR

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